Olivier Testu contempla le fond de sa dernière bourriche. Reine, sa mère, portait à merveille son prénom. Du haut de son un mètre soixante, permanente bleue comprise, et de ses quatre-vingt-quatre printemps, la douairière tenait son monde au bout de son sceptre. Elle habitait le penty de ses propres parents, à deux cents mètres de là, et avait quitté la demeure familiale peu avant la naissance de sa petite-fille. Place aux jeunes ? Non pas… Reine avait décrété que la qualité de son sommeil était sacrée et qu’elle ne voulait pas qu’il fût altéré par les pleurs d’un nouveau-né. Pour sa gouverne, la vieille dame qui jouissait d’une solide constitution, avait toujours été une travailleuse acharnée. À soixante-cinq ans encore, elle arpentait le pont de la drague avec son fils ou un ouvrier pour
