17 L’ENVOYÉ DU DUCTrois jours après son échange de lettres avec le duc d’Ambury, le comte Poltavo, en complet de grosse laine, sortait d’un pas de promeneur de la petite ville de Bradley et se dirigeait nonchalamment vers le point le plus élevé des dunes qui s’élevaient au sud de l’agglomération. De là, la vue s’étendait sur un rayon d’une douzaine de milles au moins dans toutes les directions. Le ciel était couvert et un vent frais soufflait. Ce n’était pas un jour propice aux excursions et promenades. À la gauche du touriste solitaire, sous une couche de brouillard bleuâtre, s’élevaient les cheminées d’usine de Bradley. À sa droite, au loin, s’apercevaient, entre les arbres, la façade blanche et carrée de la « Maison Magique », et tout à côté se dressait la haute cheminée de son usine