Alexandre se réveille tôt ce matin-là, encore marqué par la dispute de la veille avec Sophie. L’odeur d’alcool qu’il avait sentie sur elle et son comportement désinvolte lui reviennent en boucle. Bien qu’elle ait promis de ne plus recommencer, il ne peut s’empêcher de douter. Son inquiétude pour le bébé est grandissante. Il décide donc de prendre les devants et appelle la clinique pour obtenir un rendez-vous chez le médecin. À sa grande surprise, un créneau est disponible dans l’après-midi.
Lorsque Sophie descend prendre son petit-déjeuner, il lui annonce calmement :
- *« Sophie, j’ai pris rendez-vous chez le médecin cet après-midi. Je pense qu’on a besoin de s’assurer que tout va bien pour le bébé. »*
Sophie, les sourcils froncés, réagit immédiatement :
- *« Pourquoi tu fais ça dans mon dos ? Je t’ai dit que tout allait bien, Alexandre. Tu n’as pas confiance en moi ou quoi ? »*
Il tente de garder son calme :
- *« Ce n’est pas une question de confiance. Je suis inquiet, Sophie. Après hier soir… Je veux juste m’assurer que le bébé va bien. C’est notre responsabilité. »*
Sophie croise les bras, visiblement agacée :
- *« Tu dramatises, comme d’habitude. Je n’ai pris que quelques verres, et je vais bien. Le bébé va bien. Pourquoi tu ne peux pas juste me croire ? »*
- *« Parce que je ne peux pas prendre ce genre de risques, Sophie. Je t’aime, et j’aime cet enfant déjà. S’il te plaît, viens avec moi. »*
Après quelques minutes de résistance, Sophie accepte à contrecœur, mais son attitude reste froide tout au long du trajet vers la clinique. Dans la salle d’attente, un silence tendu s’installe entre eux. Alexandre joue nerveusement avec son téléphone tandis que Sophie feuillette distraitement un magazine.
Lorsque leur nom est appelé, le médecin les accueille avec un sourire professionnel :
- *« Bonjour, Madame et Monsieur. Que puis-je faire pour vous aujourd’hui ? »*
Alexandre prend la parole :
- *« Nous venons pour un contrôle. Je suis un peu inquiet pour la grossesse. Sophie a eu une soirée un peu… mouvementée hier soir, et je voudrais m’assurer que tout va bien pour le bébé. »*
Sophie interrompt avec un ton irrité :
- *« Tout va très bien. Il dramatise. C’était juste une soirée entre amies. »*
Le médecin, gardant son calme, répond :
- *« D’accord, examinons tout cela pour être sûrs. Madame, pourriez-vous me parler un peu de votre routine actuelle ? Alimentation, sommeil, activité physique ? »*
Sophie, visiblement agacée, répond de manière vague :
- *« Je mange équilibré, je dors quand je peux… Et pour l’activité physique, rien d’extrême. Je me repose. »*
Le médecin la fixe un moment avant de poser une autre question :
- *« Et concernant l’alcool ? Avez-vous consommé quelque chose récemment ? »*
Sophie hésite, mais finit par avouer à demi-mot :
- *« Quelques verres de vin hier soir, mais ce n’est pas comme si j’étais saoule. »*
Alexandre intervient, son ton trahissant sa frustration :
- *« Quelques verres, Sophie ? Ce n’est pas ce que j’ai senti hier. Et tu sais très bien que ce n’est pas recommandé pendant la grossesse. »*
Le médecin lève une main pour apaiser la tension :
- *« Monsieur, je comprends vos inquiétudes, mais laissez-moi poser les questions. »*
Après un examen minutieux et une échographie, le médecin se tourne vers eux avec un ton rassurant :
- *« Pour le moment, tout semble aller bien. Mais je dois insister sur le fait que l’alcool peut être très dangereux pour le développement du bébé. Même de petites quantités peuvent avoir des effets. Madame, je vous encourage vivement à éviter toute consommation future. »*
Sophie baisse les yeux, visiblement gênée, et murmure :
- *« Je comprends. Je ne recommencerai pas. »*
Alexandre, soulagé mais toujours méfiant, acquiesce :
- *« Merci, docteur. Je ferai en sorte que tout soit respecté. »*
Sur le chemin du retour, un silence pesant règne dans la voiture. Sophie finit par briser la glace :
- *« Je suis désolée, Alexandre. Je promets que ça ne se reproduira plus. »*
Bien qu’il accepte ses excuses, Alexandre n’est pas totalement convaincu. Il décide intérieurement de surveiller Sophie de plus près, pour le bien de leur enfant.
De son côté, Éléa termine une journée productive au bureau. Lucas, toujours aussi jovial, s’approche d’elle alors qu’elle termine ses tâches :
- *« Hé, Éléa, on sort ce soir avec l’équipe. Tu viens ? »*
Elle hésite un instant, mais finit par accepter, se disant qu’une soirée légère pourrait lui faire du bien. Ils se rendent dans un restaurant situé dans un quartier animé de Paris. L’endroit est accueillant, avec une décoration chaleureuse et une ambiance conviviale.
Lucas s’assoit à côté d’elle et entame une conversation sur leurs projets respectifs. Pendant un moment, Éléa se sent presque normale, oubliant ses soucis et profitant des rires et des échanges. Elle commande un plat qu’elle adore, savourant chaque bouchée comme si elle redécouvrait les plaisirs simples de la vie.
En fin de soirée, Lucas lui propose une promenade dans un parc voisin avec le reste de l’équipe. L’air frais de la nuit et les lumières tamisées des lampadaires rendent l’atmosphère apaisante. Alors qu’ils marchent, Lucas, toujours curieux mais respectueux, lui pose une question :
- *« Tu as l’air plus détendue ce soir. Ça fait du bien de changer d’air, non ? »*
Elle sourit légèrement :
- *« Oui, ça fait du bien. Parfois, il suffit de petites choses pour se sentir mieux. »*
Cette soirée lui donne une énergie nouvelle, un moment de répit dans un quotidien chargé d’émotions complexes.
Le lendemain, Éléa est convoquée par son supérieur, qui lui annonce qu’elle a été choisie pour diriger un projet important. Ce projet, lié à une collaboration internationale, nécessite une grande attention aux détails et beaucoup d’organisation. Son supérieur lui confie
- *« Je sais que c’est une grande responsabilité, mais je suis convaincu que tu es à la hauteur. Tu as prouvé ton efficacité depuis ton arrivée. »*
Flattée mais un peu nerveuse, Éléa accepte le défi. Elle se plonge immédiatement dans les préparatifs, travaillant étroitement avec Lucas, qui a été affecté comme son assistant sur ce projet. Cette collaboration ajoute une dynamique intéressante, Lucas cherchant à alléger l’atmosphère avec ses blagues, tandis qu’Éléa reste concentrée.
Cependant, alors qu’elle parcourt les documents, une pensée furtive d’Alexandre traverse son esprit. Elle secoue la tête, décidée à ne pas laisser son passé interférer avec ses objectifs présents. Ce projet pourrait être une opportunité pour elle de se prouver à elle-même qu’elle peut avancer, malgré les cicatrices qu’elle porte.