L’événement professionnel battait son plein dans un somptueux hôtel parisien. Les conversations animées résonnaient dans la grande salle, où les invités déambulaient, verre à la main. Éléa, vêtue d’une élégante robe noire qui masquait subtilement son ventre arrondi, échangeait avec un collègue charmant et visiblement intéressé par sa compagnie. Elle riait légèrement, bien que son sourire fût teinté de réserve.
De l’autre côté de la salle, Alexandre observait la scène. Il s’était promis de ne pas regarder Éléa, sachant que Sophie ne manquerait pas de remarquer la moindre lueur dans ses yeux. Pourtant, il ne pouvait détourner son attention. Ce collègue, si proche d’Éléa, lui faisait bouillir le sang.
Sophie, à ses côtés, nota immédiatement son comportement étrange. Elle le fixa un moment avant de lancer :
- *« Alexandre, pourquoi es-tu si tendu ? »*
Il se redressa, essayant de dissimuler son trouble :
- *« Rien. Tout va bien. »*
Mais Sophie n’était pas dupe. Elle suivit discrètement son regard et aperçut Éléa. Le simple fait de la voir renforça la colère qu’elle gardait en elle depuis leurs dernières confrontations.
Ne pouvant plus se contrôler, Alexandre prétexta un appel et s’éloigna. Il traversa la foule et rejoignit Éléa, qui discutait toujours avec son collègue. Avec une détermination teintée de jalousie, il l’interrompit brusquement :
- *« Éléa, il faut qu’on parle. »*
Surprise, elle leva les yeux, croisant son regard intense :
- *« Alexandre ? Qu’est-ce que tu fais ? »*
- *« Viens. »*
Il lui attrapa le bras sans attendre sa réponse, ignorant son collègue interloqué. Éléa protesta :
- *« Alexandre, lâche-moi ! »*
Mais il l’entraîna dans un coin plus calme de la salle. Une fois seuls, il se tourna vers elle, les yeux brillants de jalousie :
- *« Qui est cet homme avec toi ? »*
Éléa, encore sous le choc de son geste, le fusilla du regard :
- *« Mon collègue, Alexandre. Ça te pose un problème ? »*
- *« Oui, ça me pose un problème ! Pourquoi est-il si proche de toi ? »*
Éléa inspira profondément, tentant de maîtriser sa colère :
- *« Ce n’est pas ton problème, Alexandre. Tu n’as aucun droit sur moi. »*
Il se rapprocha, son regard brûlant :
- *« Éléa, je sais qu’il y a quelque chose que tu me caches. Qu’est-ce que c’est ? »*
- *« Tu veux savoir ce que c’est ? C’est toi qui as choisi de tourner la page, Alexandre. Alors fais-le vraiment et laisse-moi tranquille. »*
Elle tenta de partir, mais Alexandre lui attrapa le bras plus fermement, la retenant avec une force qu’elle ne lui connaissait pas :
- *« Tu crois que je peux juste t’oublier comme ça ? Éléa, dis-moi ce qui se passe. »*
Furieuse, elle le repoussa :
- *« Arrête ! Tu es marié, Alexandre. Tu vas devenir père. Concentre-toi sur ta femme et ton enfant. Ce que je fais ne te regarde pas. »*
Le collègue d’Éléa, qui avait suivi la scène à distance, intervint à ce moment-là.
- *« Monsieur, je crois que vous devriez vous calmer et la laisser tranquille. »*
Alexandre, dévoré par sa jalousie, le toisa froidement :
- *« Cela ne vous concerne pas. »*
Mais l’homme se plaça entre eux, un air protecteur sur le visage :
- *« En fait, si. Éléa est ma collègue, et je ne peux pas vous laisser lui parler de cette manière. »*
Éléa, secouée mais reconnaissante, tenta d’apaiser la situation :
- *« C’est bon, Lucas. Je vais bien. »*
Mais Alexandre n’en démordait pas, son regard alternant entre Éléa et son collègue. Avant qu’il ne puisse répliquer, une voix glaciale retentit derrière eux :
- *« Alexandre, qu’est-ce qui se passe ici ? »*
Sophie s’approchait, un sourire forcé sur le visage. Elle avait tout vu, et bien que la colère brûle en elle, elle choisit de garder son calme. Elle glissa un bras possessif autour de la taille d’Alexandre et, avec une douceur feinte, l’éloigna d’Éléa.
- *« Chéri, viens. Ce n’est pas le moment. »*
Alexandre, bien que toujours furieux, se laissa entraîner. Sophie ne dit rien sur le moment, mais son esprit bouillonnait.
Plus tard dans la soirée, Sophie, incapable de contenir sa frustration, se dirigea vers le bar. Elle attrapa un verre de vin qu’elle avala d’un trait, puis un deuxième. Les regards des convives commencèrent à se tourner vers elle, mais elle n’y prêta pas attention.
Alexandre, qui discutait avec un associé, remarqua son comportement et se précipita vers elle. Il attrapa doucement son bras pour capter son attention :
- *« Sophie, tu as bu ? »*
Elle lui jeta un regard noir, ses joues rouges d’alcool et de colère :
- *« Ne commence pas, Alexandre. Tu crois que je ne t’ai pas vu tout à l’heure, en train de faire une scène à Éléa ? Tu étais jaloux, n’est-ce pas ? »*
Il tenta de la calmer, mais Sophie haussa la voix, attirant l’attention des invités. Alexandre, conscient du scandale potentiel, l’entraîna dans un coin plus discret.
- *« Sophie, arrête. Tu te fais des idées. Rien de ce que tu crois n’est vrai. »*
Elle éclata de rire, un rire amer :
- *« Des idées ? Tu crois que je suis aveugle ? J’ai vu ta jalousie, Alexandre. Alors, épargne-moi tes excuses. »*
Juste à ce moment-là, Éléa passa avec son collègue. Sophie, dans un élan de rage, se précipita vers elle :
- *« Alors toi, tu ne peux pas t’éloigner de mon mari, hein ? »*
Éléa, surprise par son état, fronça les sourcils :
- *« Sophie, vous avez bu ? »*
Sophie, hors d’elle, répliqua :
- *« Et alors ? Ce n’est pas ton problème. »*
Éléa, gardant son calme, répondit :
- *« Ce n’est pas bien. Vous êtes enceinte. Vous mettez votre bébé en danger. »*
Ces mots mirent Sophie hors d’elle. Elle s’approcha d’Éléa et la gifla violemment.
- *« Ne me fais pas la morale, toi ! »*
Éléa, choquée, recula.
- *« Sophie, calmez-vous. Pensez à votre enfant. »*
Mais Sophie, ivre et incontrôlable, tenta de la gifler à nouveau. Éléa esquiva par réflexe, ce qui fit trébucher Sophie. Elle allait tomber, mais Alexandre accourut à temps pour la rattraper.
Après avoir stabilisé Sophie, Alexandre se tourna vers Éléa, furieux :
- *« Tu es satisfaite, maintenant ? Tu mets ma femme et mon enfant en danger ! »*
Éléa, outrée, répondit :
- *« Alexandre, tu étais là. Tu as vu ce qui s’est passé. Elle a failli tomber toute seule. »*
Mais Alexandre, rongé par la colère et la culpabilité, continua d’attaquer :
- *« Tu devrais partir, Éléa. Encore une fois, tu n’apportes que des problèmes. »*
Blessée, Éléa sentit ses yeux se remplir de larmes, mais elle refusa de les laisser couler. Elle redressa la tête, sa voix tremblante mais ferme :
- *« Très bien. Si c’est ce que tu veux, je pars. Mais souviens-toi, Alexandre, que tout ce que je voulais, c’était qu’elle pense à son enfant. »*
Elle tourna les talons, laissant Alexandre seul avec ses pensées. Sophie, soutenue par lui, murmura dans un état semi-conscient :
- *« Pourquoi elle est toujours là, Alexandre ? Pourquoi ? »*
De retour chez elle, Éléa s’effondra sur son canapé. Elle posa une main protectrice sur son ventre, murmurant doucement :
- *« Ne t’inquiète
pas, mon bébé. Plus jamais je ne le laisserai nous blesser. »*
Cette nuit-là, elle décida qu’il était peut-être temps de quitter Paris pour protéger son enfant.
De son côté, Alexandre passa une nuit blanche, hanté par ses propres actes. Il savait qu’il avait franchi une ligne et qu’il risquait de perdre tout ce qui comptait pour lui. Mais au fond, une question persistait : *Pourquoi ne puis-je pas la laisser partir ?*