X Le secrétaire intime de Son Altesse est Arménien, beau-frère de Nubar-Pacha ; il parle français comme nous, sans préjudice des autres langues, et son éducation est tout européenne. Il nous accueillit dans un salon parisien où quelques jeunes gens de son âge, Ibrahim-Bey, Arakel-Effendi et autres joyeux camarades fredonnaient les airs d’Offenbach, commentaient les dernières caricatures de Cham et discutaient savamment le mérite des chevaux et des demoiselles à la mode. Aimables compagnons, bons vivants, gens d’esprit dont quelques-uns nous ont laissé et nous gardent aussi, je l’espère, une durable amitié. Éram-Bey se chargea d’annoncer notre arrivée au vice-roi, qui la savait déjà sans doute, car les nouvelles les plus indifférentes parviennent instantanément au chef de l’État. Il nous