I L’enfantement de Jupiter, ou la fille sans mèreDeux parties. À Amsterdam, 1743. « Je ne prends point pour modèle de l’histoire de ma vie la sage Paméla, qui avait père et mère, ni la prude Cécile, qui se console aisément de découvrir l’un et l’autre au sein d’une union illustre, mais illégitime ; je ne prends point pour original ni la Paysanne à vertus postiches, ni la Marianne au vernis philosophique ; la vérité ne me plaît que dans la nudité. Trois femmes du faubourg Saint-Marceau, à Paris, se sont disputé entre elles la gloire de m’avoir donné le jour. L’une était une vivandière, veuve de garnison, blanchisseuse de son métier ; l’autre, une domestique galante d’un vieux maître d’hôtel retiré du service ; la dernière enfin, et celle qui m’a élevée était ravaudeuse de profession, tena