XV Pénétrons de nouveau maintenant dans la maison de maître Hardouinot. C’était au moment où Anne de Lorraine, duchesse de Montpensier, venait de s’endormir de ce léthargique sommeil que lui avait déjà procuré la nuit précédente le vin de Jurançon sophistiqué par l’ancien procureur, que Raoul entendit frapper à la porte et dit à Hardouinot : – Maintenant, nous pouvons aller ouvrir au roi de Navarre. C’était, en effet, le prince qui frappait, après avoir quitté Crillon. Il se glissa par la porte entrebaillée, muet et rapide comme une ombre, et ce ne fut que lorsque cette porte fut refermée derrière lui qu’il prononça ces mots : – Eh bien ! est-ce prêt ? – Oui, Sire, dit Raoul. – Et la duchesse ? – Elle dort. – Comme hier ?… – Oui, dit Hardouinot, et il faudrait un fier tapage pou