CHAPITRE QUINZIÈME Le dixième conte du docteur Sam– Votre histoire est un véritable conte de fées, dit madame de Moronval. – Les personnages mis en scène par Perrault ne sont pas plus merveilleux, ajoutai-je. – Et par-dessus tout, fit observer Antoinette, ce merveilleux paraît vraisemblable. Or, ce qui me choque dans les contes de fées, c’est leur invraisemblance. Sans doute, le Chat botté m’amuse, mais je sais qu’un chat serait fort malheureux de porter des bottes. – Quant aux bottes de sept lieues… objecta Louise. – Un instant ! un instant ! répondit le docteur ; les bottes de sept lieues ne sont pas tout à fait invraisemblables : les chemins de fer ne leur ressemblent-ils pas un peu ? – Je suis forcé de l’avouer. – Les contes de fées ne tendent-ils pas à devenir vrais par les pro