VIII LES ROMAINS DE COUTURE. J’ignore quel peintre est M. Couture. Je crois qu’un grand succès l’a mis au rang des contestés. Pour moi, je le compte du petit nombre de ceux qui ont eu ou qui ont rencontré une pensée. Des artistes qui rencontrent la pensée, nous n’en rencontrons pas à toutes les expositions ! La pensée dont je loue M. Couture est exprimée par le groupe de deux jeunes hommes qu’il a placés debout dans son tableau de l’Orgie romaine. Ils ne sont pas ivres, ils regardent avec une noble tristesse l’ignominie des convives et la gloire du festin. Ces jeunes Romains voient la décadence de Rome, leur âme en porte le poids. Le poids de la patrie qui croule, déshonorée par elle-même ! C’était alors l’amère et suprême douleur ; car rien alors, pour une âme romaine, ne pouvait être