Livre troisièmeAussitôt que l’heureuse nouvelle de la grossesse eut éclaté, ce ne fut plus que fêtes et réjouissances dans la presqu’île de Sabioneira. Chaque village se surpassa à en donner, et de toutes les sortes : luttes, régates, courses, joutes sur l’eau, mascarades de carnaval, qui tombait justement en cadence. Giano revint tout exprès de Cattaro. Personne de pareil à lui, en de telles occasions. C’était la joie, le bruit, la gaieté, la folie même. On ne vit donc plus que le sculpteur sur les chemins, éperonnant son petit cheval sauvage, à longs poils ; parfois, escortant des tonneaux de vin, qu’on envoyait aux danseurs. Qui l’aurait cru ? on eût vidé pour eux les caves de Sabioneira. Pour hâtive et même indiscrète que pût paraître cette joie, les transports en étaient si sincères q