Romy
Ce n'est pas vrai, quand ce n'est pas la bouillotte. C’est le frigidaire ambulant qui me soûle… Il faut que je leur dise en quelle langue, je ne veux PAS d’eux !! Il roucoule avec mon père en espèrent gagner des points. C’est pathétique. Avant même qu’il ne se tourne vers moi, pour me faire un b***e-main… Qui fait encore ça de nos jours, c’est ridicule. Pourquoi pas une courbette, tant qu’on y est.
_ Romy, vous êtes une charmante créature. J’espère avoir l’honneur d’être celui que vous choisiriez. Votre vie à mes côtés, sera des plus plaisantes…
Je ne sais pas pourquoi j’entends une musique de violons dans ma tête… Ah la la, quel lèche-c*l.
_ Merci pour ce doux compliment... Willie.
_ C’est William.
_ Oui… Excusez-moi, j’aimerais aller au petit coin.
Je me retourne et les laisse là. C’est la seule excuse que j’aie trouvée pour que mon père me laisse aller. Je crois que ses quatre prochaines semaines, seront les pires de toute ma vie. Entre un prétentieux et un joueur de violon. J’ai eu le paquet… Quand je pense que je vais devoir les supporter durant quatre semaines. J’en ai le cafard. Et si je l'ai évité… Ouais, difficile d’éviter la peste et le choléra… Je tourne pour aller vers la sortie, un petit tour ne me fera pas de mal. Et j’en profiterais pour aller rendre visite à mon…
_ On fugue encore ?
_ C’est pas vrai !!! Mais vous êtes partout ma parole !! Qu’est-ce que tu veux !!
_ Savoir où ma promise part de cette manière.
_ Un, je ne suis pas ta promise.
_ Pas encore, mais tu le seras bientôt.
_ ET deux, ça ne te regarde pas où je vais.
_ Si, étant donné que la dernière balade que tu as faite seule, t’as menée jusqu’à mon territoire.
_ Grr, ben si j’avais su, je ne t’aurais jamais dit qui j’étais !! J’aurais mieux fait de tracer ma route !!
_ Romy, que tu sois sur mon territoire ou celui d’un autre. Nous aurions tous fait la même chose. Savoir qui tu es et te ramener à bon port.
_ Pff. En-tout-cas, tu m’as prouvé une chose !
_ Et laquelle ?
_ Que je ne peux pas te faire confiance !!!
Et je le plante là, prenant la direction de la route. Sauf que les loups sont encore plus collants que des mouches sur le c*l d’une vache.
_ Bonne idée, une visite de ta ville, ça serait cool.
_ Sauf que je ne t'ai pas invité. Au revoir.
_ Mais tu vas le faire.
_ Eu, Nan… Casse-toi !!
_ C’est une façon de parler à son fiancé ?
_ Tu n’es pas mon fiancé.
_ Pas encore. Mais j’ai toutes mes chances.
_ Et en quoi tu as toutes tes chances ?
_ Je suis là et lui non. Alors, on y va.
_ …… Nan, j’ai changé d’avis. J’ai plus envie de me promener.
_ Fait pas cette tête. Tu en meurs d’envie.
Il me tire par la main et m’entraîne à sa suite. Ce type est encore plus têtu que mon père. Et on dit de lui, qu’il n’aime pas les étrangers. Ben, il le montre bizarrement.
_ Je croyais que tu n’aimais pas les étrangers ?
_ Je ne leur fais pas confiance, ce n’est pas la même chose. Pourquoi tu demandes ça ?
_ Parce que je te trouve collant pour un type qui n’aime pas les étrangers.
_ Qui est étranger ?
_ Moi !!
_ Tu n’es pas une étrangère. Du moins, tu ne les plus. Et puis, tu m’as rendu une visite chez moi.
_ Par erreur !! Et si j’avais su, j’aurais contourné ton territoire !
_ Je t’aurais quand même rencontré ici. Et puis, je te connaissais déjà avant.
_ Quoi ???
_ Tu ne t’en rappelle plus ?
_ Non, de quoi ??
_ OK, je te rafraîchis la mémoire si…
_ Si quoi...
_ Tu fais une balade avec moi en ville.
_ Rrrr, d’accord. Allons-y. Mais tu m’expliques tout de suite.
_ Comme je te l’ai dit l'autre jour quand tu étais sur mon territoire. Je connaissais ton père. Parce que j’étais déjà venu chez lui, à plusieurs reprises.
_ Oui est ???
_ Et durant ses visites, que ce soit avec mon père ou de par moi-même, je t’avais déjà aperçu.
Je me fige alors que nous arrivons à une intersection. Comment ça, il m’avait vue ? Durent les visites des chefs extérieurs, je restais dans ma chambre.
_ Oui. La première fois, tu étais assis sur ton balcon, une de tes jambes pendait dans le vide et tu étais en train de lire un livre. J’avais, 10 ans. Mon père m’avait emmené pour la première fois. Et au bout de dix minutes de réunions, je m’ennuyais à mourir. Je lui avais demandé la permission d’aller prendre l’air et tu étais là.
Je le fixe, cherchant à me remémorer la scène. Je sais que je lisais souvent sur mon balcon. Mais que l’on m’y ait surpris…
_ Désolé, je ne m’en rappelle pas.
_ Dommage. Enfin, je ne savais pas que tu étais sa fille au début. Je l’ai su par mon père quand il m’a rejoint.
Je reste bloqué par ses dires… Comment pouvait-il être sûr que j’étais la fille de Jonas ?
Adam
Elle s'est arrêté de marcher et me fixe, j’ai touché dans le mille… Je l’ai surprise. Et pourtant, je m’en rappelle comme si c’était hier. Je me rappelle avoir dit à mon père que j’avais eu l'impression d’avoir vu un ange. Qu’elle était la plus belle des créatures que je n'ai jamais vue et que j’avais envie de la rencontrer ou même juste de la revoir. Mon père avait ri et m’avait dit que l’ont appelé ça, le lien d’âme-sœur. Je ne savais pas ce que c’était à l’époque. Mais aujourd’hui, je sais et le seul moyen de savoir si c’est bel et bien ça, c’est de la présenter à ma partie loup. Car seul le regard du loup, peu dévoilé le lien d’âme-sœur. Mais ça, je ne lui dirais pas. Pas tant qu’elle n’aura pas choisie entre moi et l’autre dindon.
_ Durant nos autres visites, je ne t’ai pas vue. Comme si tu étais partie. Mais à chaque visite, je regardais vers le balcon, dans l’espoir de voir la fille aux cheveux blonds.
_ Mmm… Mon père m’a envoyé dans un pensionnat de jeunes filles. Afin de nous apprendre les bonnes manières. Ça ne fait que deux ans que je suis rentré.
_ Oh, tu aimais le pensionnaire ?
Je cherche vraiment à la faire parler. Pour mieux la connaître. Même si elle me regarde de son air méfiant…
_ J’ai détesté. Je faisais tourner en bourrique les bonnes-sœurs. Et quand mon don s'est manifesté, c’était pire.
_ Tu y es resté combien de temps ?
_ Toute mon enfance, je ne revenais que durant les vacances. Les jours où tu m’as vue devaient être un jour où il n’y avait pas cours.
_ Possible… Je crois que c’était pendant l’été… Ouais, c’est ça. En plein août, car quand on était rentré, j’avais retrouvé mon ami Fred et je l’avais balancé dans la flotte par surprise.
Elle explose de rire à ça et je réponds par un sourire. Son rire est une douce mélodie…
_ Le pauvre… Il a dû se demander quoi.
_ Oui, surtout que je l’ai poussé à l’eau en lui donne un bon coup de pied au c*l.
Nouvel éclat de rire de sa part. Nouveau pincement au cœur pour moi. Mon père avait raison, c’est une douce sensation… On poursuit notre balade et arrive devant un magasin typiquement féminin. Je sens que je ne vais pas y échapper… Et effectivement, je la vois tourner la tête vers moi, tout sourire…
_ Ne me dit pas que tu veux que je rentre là-dedans.
_ D’accord, je ne te le dis pas.
_ Grrrr…
Elle entre et je la suis contre mon gré… Je la regarde une demi-heure à choisir des habits et à les essayer. Quand enfin, elle a terminé. Elle part en caisse pour pays ses achats. Puis reviens vers moi.
_ J’ai une petite faim maintenant.
_ Alors laisse-moi t’invitai.
_ Mmm, OK. Je connais un café où ils servent de délicieuses glaces.
Elle me tire par la main et je la suis sans résister. On s’installe sur la terrasse et on choisit nos glaces, fraise pour elle et pistache pour moi. Elle se montre très intéressée par ce que je lui raconte. Et j’en suis tout autant en l’écoutant… Au point que lorsque l’on rentre, elle semble plus joyeuse en ma compagnie. Adam 1, William 0…
_ J’ai passé une bonne après-midi. Merci de m’avoir fait visiter ta jolie ville.
_ Je suis sûr que tu la connaissais déjà.
_ Non, aussi incroyable soit-il. Chaque fois que je venais. Je restais ici. Je n’avais pas le droit de m’aventurer plus loin.
_ Pourquoi ?
_ Signe de respect. Ceci est le territoire de ton père. Je me devais de le respecter.
_ Oh… Je comprends. Il faut que j’aille…
_ Romy… Avoue que l’on a passé un bon moment ensemble, non.
_ … Oui, mais pas assez pour accepter une union. On se voit au repas.
_ Avec joie…
Je la regarde s’éloigner et peux sentir mon ami arrivé par-derrière… Je le vois venir au loin…
_ Tu ne perds pas de temps.
_ Tu ne me croiras peut-être pas. Mais j’ai passé une agréable après-midi.
_ J’te crois. Et j’en suis ravi pour toi.
_ Je lui ai parlé de la fois ou je l’ai vue.
_ Quelle fois ?
_ La première fois. Quand elle était sur son balcon.
_ Encore un peu et tu vas nous la jouer à Roméo et Juliette.
_ Te fou pas de ma gueule.
_ En attendant, votre petite escapade n’est pas passée inaperçue.
_ C'est-à-dire ?
_ William vous a vues partir au loin, il semblait préoccupé par votre soudaine proximité.
_ J’aurais bien aimé voir sa tête.
_ Je l’aurais bien pris en photo, mais comme tu le sais. Chez les vampires, c’est impossible.
On rigole et part dans nos cartiers. Une fois seul, il me raconte les nouvelles de mon territoire. M’explique ce qui s’y passe et ce qui a été fait. Puis nous redescendons voir nos hôtes pour un repas, qui s’annoncent épissés.