XVIII La croix de fer La rencontre de Maurice Grandfort avait singulièrement affecté le comte de Roseville, déjà fort impressionné par les adieux de Jeanne et de son père. Chez les natures vulgaires, la sensibilité s’amoindrit avec l’âge, et l’expérience y devient dureté : aussi l’égoïsme des vieillards prend-il parfois les plus odieuses proportions. Il semble que la source des sentiments humains se soit tarie dans leurs cœurs pétrifiés par le temps. Rien ne les émeut, rien ne les touche. Sur le champ de bataille de la vie, ils passent indifférents aux cris des blessés. Chez les natures généreuses a lieu le phénomène inverse. À mesure que la légèreté de la jeunesse fait place à la maturité, l’empire du bien s’étend en elles ; une pieuse indulgence s’y développe ; elles éprouvent une pit