Chapitre 3 : Invité surprise
- Je vous le redemande qu'est ce qui se passe ici ?!
Ni maman ni moi ne pipons mot. Je suis là, la respiration encore irrégulière, la colère encore palpable. Papa regarde autour de lui et à cet instant la maman de Nathalie bat en retraite, les portails se referment discrètement, l'endroit se fait désert.... Papa demande à Henri
- Vous êtes qui vous ?
Je vois cet homme perdre un peu de sa contenance
- Bonsoir M LIBAM, je suis M Henri TEKANG et je suis là ce soir pour....
- Vous avez quelle heure à votre montre ?
- Pardon... ?
- Je vous demande l'heure que vous avez????!
- 21h45 Monsieur...
- Que faites-vous devant mon portail à une heure aussi tardive ?
- Je suis navré de l'heure. Je suis arrivé un peu plus tôt mais j'ai eu un accueil plutôt désagréable de votre fille...
- Et vous êtes là pour ???
- Papa c'est le type- là ! Je lui ai déjà demander de ne plus m'importuner! Il ose venir ici ce soir jusqu'à me dire que je vais l'epouser !
- Jeune homme ne remettez plus les pieds devant mon portail. Ai-je été assez clair ???
- Permettez- moi de vous expliquer....
- Elise ! Kerrie ! Rentrez !
J'ai lancé un regard triomphant au goguenard là en rentrant. Entendre et voir le portail se refermer derrière moi par papa me donne la confirmation que le cauchemar prend enfin fin. Sans plus aucun mot papa nous ignore et rentre à l'intérieur. Maman en a profité pour bien me toiser. Moi quoi ?! Je rentre à l'intérieur aussi quand j'entends papa qui nous appelle
- Venez ici toutes les deux !
Hum. Ca ne sent pas bon. Nous le rejoignons au salon, toutes les deux, en file indienne.
- Qu'est ce qui s'est passé là-bas dehors ?
Je lance un regard rapide à maman qui a la tête baissée, elle ne dit rien.
- Je parle seul ??? Qu'est ce qui s'est passé là-bas dehors ?!
- Adolph c'est rien... Juste une mésentente
- Mésentente qui attire le voisinage ?! Toi-là tu as perdu ta langue ?
Il s'adresse à moi. Je n'ose dire mot
- Pa'a c'est rien... Je vais aller dormir.
- Tu n'avais pas sommeil quand il fallait ameuter tout le quartier ?
Je ne dis rien. Maman non plus d'ailleurs. Nous avons toutes les deux la tête baissée.
- Je ne veux plus jamais un tel esclandre devant mon portail est-ce bien clair ?
- Oui Pa'a
- Elise je te parle aussi !
- Oui Adolph.
Sans plus attendre mon reste je file dans ma chambre me coucher. Je n'ai pas la force de réfléchir. Je le ferai demain. En tout cas je pense que c'est de l'histoire ancienne. Papa a été très clair. L'autre type là ne se pointera plus ici s'il est sage. Non mais Oh ! Le mariage est forcé ???? N'importe quoi ! Je t'épouserai. Je t'épouserai ! Il me menace lui poliment !
Quand je me réveille le lendemain matin, j'ai le profond sentiment de n'avoir pas réellement dormi. Ma nuit a été très agitée, mon sommeil entrecoupé de rêves dont je ne me souviens même pas. Je suis toutefois confiante. Je n'ai pas grand-chose à faire aujourd'hui, j'appellerai Ody en journée pour lui raconter l'incident d'hier, entretemps, je n'ai pas vraiment envie de sortir. Je vais à la cuisine pour y mettre un peu d'ordre. Maman m'y retrouve quelques instants après alors que je suis en train de faire la vaisselle :
- LIBAM tu fais quoi là ?
- Bonjour Ma'a. Comme tu vois je fais la vaisselle
- Laisse mes assiettes. Tu es déjà assez grande pour me défier et me mettre dans les problèmes avec mon mari. Ne touche à rien dans ma cuisine.
- Ekie ! Ma'a j'ai fait quoi ?
- Tu me demandes ce que tu as fait LIBAM ? Tu me le demandes vraiment ???
- Mais oui ! Toujours parce que je refuse d'épouser un inconnu ?
- Hum ! LIBAM sors de ma cuisine ! Je ne me répèterais pas.
- Hum ! Ma'a vraiment ce que tu fais là n'est pas bien. Je n'ai rien fait de mal si ce n'est défendre mes idéaux !
- Je te dis de sortir !!! Va parler le gros français là loin de moi
Je suis sortie de la cuisine en rouspétant. Je retourne dans ma chambre et m'asseois sur mon lit, pensive. Donc la femme ci est sérieuse qu'elle ne me parle plus à cause d'un parfait inconnu ?! Non mais l'affaire ci me dépasse hein. Je fais comment ? Je scelle ma vie à quelqu'un que je ne sens pas juste pour faire plaisir à ma mère ???? Elle-même elle veut me dire qu'on lui a imposé mon père ?? Vraiment je suis moi dépassée.
Pendant les deux jours qui ont suivi maman m'a fait ça dur dans la maison. Elle me traitait comme une pestiférée. Si je touche quelque chose elle ne touche pas si je passe ici elle passe là-bas. Ma part de coépouse ci moi je ne comprends pas. Papa n'est plus revenu sur le sujet : une chance. Et l'autre type-là aussi ne s'est plus jamais pointé. Maman finira par se calmer. Mon heure de mariage n'a pas encore sonné.
Ce matin je dois aller aller à la facc car c'est une journée d'orientation pédagogique et carriéristeau cours de laquelle on nous parlera des potentielles carrières que nous pouvons embrasser apres l'obtention de nos diplômes ou encore des diplômes d'etudes supérieures que nous pouvons faire apres.Il est 10h30 quand je sors du portail, mais à peine dehors je reconnais la voiture de ce type là garée au coin de la rue. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Il ne lâchera donc jamais l'affaire ? Heureusement qu'en face de la maison il y'a un raccourci entre des maisons, qui mène en route. Je n'aime juste pas le prendre parce qu'il est dégueulasse, avec des eaux d'égouts. Mais là je n'ai pas vraiment le choix.
J'arrive ainsi à semer sa voiture et je vais en cours. J'ai écouté avec beaucoup d'intérêt tout ce qui a été dit concernant les potentiels chemins que je peux emprunter après ma licence ensuite, vers 14h, je vais aux entraînements de volley. A 16h, épuisée j'enfourche la première moto que je vois pour la maison vêtue de ma tenue de sport à savoir mon cycliste, mes genouillère, mon tee-shirt replié sur les manches et mon bandana que j'ai attaché comme un foulard. Ma tenue avec laquelle je suis sortie est dans mon sac. Lorsque la moto me dépose, une petite yaris est garée devant le portail. Tiens donc : qui ça peut être ? J'entre et passe par le garage. Je ne peux ainsi me présenter devant un visiteur. Je devrais d'abord me doucher avant de venir saluer. Je vais directement dans la douche. Quand j'en sors Pakito est dans ma chambre tout excité
- Gars Kerrie tu as vu la voiture garée dehors ?
- Oui qui est là ?
- Tonton Pierre l'ami de papa là
- Aaahhhhh ça fait longtemps hein ok j'arrive ; Et c'est pour ça que tu ne tiens pas en place comme ça ?
- Il a dit qu'il peut me trouver quelque chose dans la boîte où il bosse. Un stage pour commencer d'ici à ce que j'ai ma licence il pourra me faire recruter
- Mais c'est une bonne nouvelle ! Go alors je m'habille je viens
Il ne s'est pas fait prier. Quand j'arrive au salon, effectivement je reconnais Tonton Pierre, un ami de longue date à papa. Je vais à sa rencontre. La mine de maman est toujours autant renfrognée. Elle n'a pas encore digéré...
- Bonsoir Tonton Pierre
- Aaahhhh ma fille ! Qu'est ce que tu as grandit ! Comment tu es encore dans la maison ci avec un aussi joli minois ?
- Ikiiiiii mon père ci ! Toujours aussi flatteur ! Même un seul cheveu blanc tu n'as pas sur la tête ???
- Est-ce que je me néglige ? C'est comme ta maman elle n'a pas changé depuis le temps !
- Mais Pierre dis-moi comment vont les enfants ? Et Madeleine ?
- Les jumelles vont descendre pour les fêtes très prochainement.
- Ah ! Elles sont dans quel pays déjà ?
- Le Canada. Elles sont en années licence. S'il plaît à Dieu leur maman sera là-bas pour l'évènement. Je ne peux pas y être malheureusement, je me lance sur un nouveau projet
- Ah d'accord. Et Petit Papa ?
Je vois tonton faire la grimace
- Il nous donne plus de fil à retordre lui. Il refait sa Tle. Il devrait normalement être en 2e année université cette année
- Ah tu sais le plus important c'est qu'il y arrive. S'il lui faut plusieurs années pour assimiler sa classe laissons le faire !
- C'est vrai. Kerrie la licence c'est pour cette année c'est ça ?
Le temps de lui répondre qu'on sonnait au portail
- Pakito va ouvrir !
Ma mère ne veut même pas que je touche quelque chose chez elle.... Waaaa la mère ci c'est dans la paix.... Pakito en met du temps quand même, ce qui me laisse le temps de discuter un peu de mes perspectives futures avec tonton. Maman finit par s'impatienter
- Mais l'enfant là depuis qu'il est parti ouvrir ?
- Peut-être que c'est son ami Kenzo je suggère
Elle me toise. Héhéhéhéhéhé on va s'en sortir ici là ? Pakito réapparaît enfin suivit de cet homme, M TEKANG. Je me lève aussitôt mais ma mère est plus leste que moi
- Ne tente aucun geste brusque là où tu es là ! M TEKANG, entrez je vous en prie....
- Bonsoir à tous !
- Bonsoir M TEKANG. Mais entrez donc ! insiste maman.
Hum ! Je me sens déjà sur les nerfs
- Mais qui vois-je là ? Pour une surprise c'en est une ! Henri TEKANG en personne ici!
- Pierre ABOMO! C'est toi ? Comment vas-tu grand frère ???
Ils se font une accolade respectueuse nous sommes tous surpris. Ils se connaissent....
- Je vais très bien merci. Mais que fais-tu donc ici ? C'est la maison de mon ami de très longue date hein
- Ah Pierre vous vous connaissez ?? Demande maman
- Oui oui, nous avons travaillé dans la même entreprise pendant 5 ans
- En effet. Puis Pierre a quitté la boîte
- J'ai trouvé une meilleure opportunité ailleurs. Mais ça ne me dit toujours pas ce que tu fais là ?
M TEKANG me regarde. Son regard se veut prédateur, autoritaire. Cet homme vraiment je ne le sens pas. J'ai le profond sentiment que ce qu'il affiche là n'est pas sa réelle nature. Il me paraît sombre. Très sombre même
- Je suis très intéressé par la jeune demoiselle ici présente. Et je la veux pour épouse
- Hum !
Je n'ai pas pu m'empêcher de m'exprimer ainsi. Par respect pour tonton Pierre je me retiens de justesse d'être désagréable. Mais voir maman lui offrir un siège et essayer de le mettre à l'aise n'arrange pas mon état. Et voilà que tonton Pierre qui s'apprêtait à partir s'est encore bien recalé dans son siège pour lui faire la conversation
- Grand frère cette jeune fille ci me donne du fil à retordre. Elle ne se laisse pas approcher
- Comment ça ? Kerrie ne me dis pas que tu refuses l'intérêt que te porte un noble gentleman comme lui !
- Pierre toi aussi parle-lui ! Elle se comporte de façon grossière et vulgaire avec lui mettant ainsi toute la famille dans l'embarras. Je n'ai jamais été aussi embarassée de toute ma vie !
- Non non non Kerrie je ne te connaissais pas comme ça ! Vraiment avant de juger et condamner quelqu'un rassure-toi d'avoir raison. Je connais ce petit. Que sais-tu de lui pour le traiter ainsi ?Je suis ton père quasiment et je ne te recommanderai pas quelqu'un si je ne le connaissais pas.
- Eeeee aaaa Pierre c'est Dieu qui t'envoie ici aujourd'hui. Vraiment que mon enfant que j'ai accouché m'embarrasse moi sa mère devant des gens. En tout cas c'est Dieu qui la récompensera.
- Je vous en prie Mme LIBAM.... Tout ceci est ma faute. Ne vous mettez pas dans un tel état à cause de moi... J'y suis peut-être allé un petit peu fort avec elle. C'est que je l'ai vu et j'ai été subjugué. Kerrie je veux vraiment faire de toi ma femme
- M TEKANG votre intérêt pour ma personne est flatteur....
- Appelle-moi donc Henri Kerrie.... Je te l'ai déjà dit
PIM ! C'est sans doute papa qui a klaxonné dehors. Pakito qui était resté là mais en retrait durant le temps de l'échange s'en va ouvrir. J'en profite pour aller directement à sa rencontre
- Bonsoir Pa'a
- Ma fille bonsoir. Je ne t'ai pas vu ce matin
- Oui quand je me suis levée tu étais déjà parti
- Ok. A qui sont les voitures garées dehors ?
Il parlait en se dirigeant lui-même vers le salon. Pas moyen de lui en dire plus. Il est entré et est directement allé saluer son ami avec une accolade chaleureuse
- ABOMO ?! quelle belle surprise !
- Comme tu ne me cherches pas c'est moi qui le fait. J'ai quelques jours de repos et j'ai pensé à venir saluer la famille
- Vraiment un frère reste un frère
Ils se font la bise présidentielle puis se serrent la main avec des sourires sincères. Je vois ensuite son regard se poser sur M TEKANG. Maman me semble être en apnée moi-même je suis en prière, qu'il le chasse qu'il le chasse qu'il le chasse !!!!
- Bonsoir vous êtes ?
Tonton Pierre a été plus rapide
- Mais Adolph si j'avais su que c'est le jeune Henri TEKANG qui est candidat aux élections présidentielles du cœur de notre fille je serai moi-même venu appuyer sa candidature vieux frère!
Hum ! Le malheur de quelqu'un ne vient jamais de loin
- Comment ça ?
- Nous nous sommes rencontrés hier soir Monsieur malheureusement dans de sordides circonstances
- C'était vous là dehors hier soir ?
- Oui Monsieur. Je suis Henri TEKANG.
- Ok. Permettez-moi d'aller me débarbouiller je reviens
Papa nous a laissé tous au salon. Je vois le sourire triomphant qui s'affiche sur le visage de maman qui s'en va en cuisine. Je décide d'aller m'enfermer dans ma chambre
- Kerrie tu vas où ma fille ?
- Tonton je vais dans ma chambre je dois réviser, je prépare des examens bientôt
- Tu peux bien venir tenir compagnie à ton invité un moment. Tu as tout le temps de lire tes cours
- Oui tonton. Un instant je reviens
Il se fourre le doigt dans l'œil celui-là. Tssiiiuuupppp. Je me précipite dans ma chambre et alors que je compose le numéro d'Ody Pakito rentre et me lance un regard mystérieux
- C'est quoi ?
- Hum
- Rhoooo parle ! c'est quoi ?
- Tu dis que tu refuses le type là pourquoi ? Rappelle-le-moi encore
- Tsiup ! On ne va pas parler de la même chose tout le temps dis donc ! Je suis fatiguée d'en parler
- Hum !
- Pakito c'est quoi avec hum ! Tu as avalé de travers ???
- Regarde toi-même....
Il me montre une liasse de billets de 5000frs encore tout craquants
- Ca sort d'où ?
- Quand je lui ai ouvert le portail là on a un peu sympathisé et il m'a dit avoir quelque chose pour moi
- Pakito et tu as pris ????
- Je ne prends pas que je fabrique l'autre ?!
- Remets-les-lui !
- Hors de question ! Arrête de faire ta difficile et apprend à saisir les opportunités qui s'offrent à toi !
- Pakito je ne suis pas en train de rigoler avec toi. Je ne veux rien de cet homme ! Rends-lui son argent
- Ah ka tu parles seule ! Cracher sur 50.000 comme ça ! J'ai vu l'autre ?!
Il ressort et claque ma porte au moment même où Ody décroche son téléphone
- Yes ma co'o
- Ody l'affaire ci veut déjà me vider le cerveau
- Quelle affaire encore ?!
- Toi aussi tu vas faire celle qui ne sait pas de quoi je parle ?
- Tu parles du type là ???
- Qui d'autre ?!
- Il a fait quoi encore ma co'o ??
- Il est en ce moment ci dans le salon de mon père soutenu par un ami à mon père qui est venu fortuitement nous rendre visite. Et mon père qui est arrivé a dit qu'il part d'abord se doucher
- Gars court-circuite le ! Va voir ton père dans la chambre s'il le faut et dis lui que tu ne veux pas !
- N'est ce pas ??? Tu as même raison.
- Oui. Rappelle-moi après pour la suite.
- Ok. Je te ferai signe. Bisous
Sans perdre une minute de plus, je vais cogner chez papa
- Entrez
J'entre
- Pa'a
- Ah ! Kerrie ! Tonton Pierre est là depuis ?
- Oui hein, quand je suis rentrée à 17h moins je l'ai trouvé là
- Ok.
Il me traverse et sort de sa chambre
- Pa'a....
- Kerrie ! Viens un peu m'aider ici !
Celle-ci m'interdit de l'approcher depuis quelques jours c'est maintenant elle a vu j'ai le droit de la toucher ????
- Kerrie !
- Oui Ma'aaaaa
- Va où ta mère t'appelle. On va parler plus tard
J'aide maman à faire le service sans cacher ma désapprobation sur ce qui se passe. Les hommes passent à table, même cet homme est assis là et je vois maman s'atteler à la tâche de la parfaite femme au foyer en essayant de m'insérer dans son scénario
- Kerrie apporte plus d'eau.
- Kerrie où sont les serviettes de table ? Mais je ne t'ai donc rien appris ?
- Kerrie tu as vérifié s'il y'a des cure-dents ?
Je n'ai pas avalé une bouchée du plat de manioc et d'okok (mets à base de feuilles, d'arachides et jus de noix) fait par maman. Tout ce que je désire c'est qu'il parte.
Malheureusement pour moi ça traîne. Le dîner avalé ils retournent tous au salon pendant que Pakito et moi débarrassons. Maman est déjà en train de faire la vaisselle. J'entends papa m'appeler :
- Kerrie !
- Oui Pa'a
- Viens ici
Mon cœur bat la chamade. Maman me retient par la main un instant
- Ne pars pas là-bas faire ta gamine. Réponds en adulte !
- Je te dis Ma'a a renchérit Pakito
Je vais au salon et je retrouve les 3 hommes debout
- Adolph je vais y aller. Mady doit se faire du souci déjà. Je ne lui ai pas dit que je traînerais
- Vraiment ça a été un plaisir. Je dois même te voir pour une affaire là.... Passe-lui mes amitiés
- Ok. Ce petit j'insiste.... C'est un bon élément. Si tu le lui permets il te le montrera lui-même
Puis à mon adresse
- Kerrie ?
- Oui tonton ?
- Je t'ai toujours connu mature et réservée. Je compte sur toi pour le rester. Ok ?
- ...Ok tonton. Bye salue-moi petit papa
Papa raccompagne Tonton Pierre en me laissant seule au salon avec cet homme
- M TEKANG vous n'êtes pas le bienvenu ici si c'est moi que vous chercher. Vous attirer les bonnes grâces de ma mère et de mon frère ne feront pas d'eux votre épouse
- Pourquoi prends-tu toujours de travers tout ce que je fais pour toi ?
- Parce que je ne vous ai rien demandé et n'attends rien de vous !
- Kerrie tu finiras par m'accepter car tu es mon choix. J'obtiens toujours ce que je veux
- Je serai votre premier échec alors
Il a sourit l'air sûr de lui
- J'aime ta naïveté... A mon contact tu grandiras bien assez vite
Papa revient avant que je n'ai eu le temps de lui répondre et s'assied. Il l'enjoint à en faire autant d'un geste de la main
- Bon vous avez dit être qui déjà ?
- Henri TEKANG Monsieur LIBAM
- M TEKANG que nous voulez-vous au juste ?
Et là je découvre pour la première fois son côté de prestataire. Je le vois mieux s'arranger dans son siège pour s'exprimer ensuite
- Tout d'abord je tiens à vous remercier pour le temps que vous m'accordez
- ......
- Voilà j'ai rencontré votre fille un soir de fête et j'avoue être tombé sous son charme d'emblé. Vous ferez vraiment de moi l'homme le plus heureux de la terre si vous acceptiez de m'accorder sa main
- Tsiiuuuppppp n'ai-je pas pu m'empecher de faire
Il a toutefois continué sans se démonter
- Voyez-vous je voudrais faire les choses dans les règles de l'art. Je ne tiens absolument pas à être pris pour l'un de ces petits voyous qui pullulent dans nos villes et qui se contentent de détourner les jeunes filles sans se soucier des conséquences de leurs actes.. Accordez-moi sa main et je vous promets que vous ne le regretterez pas. Je suis Directeur d'exploitation dans une société de la place j'ai 35 ans tenez... voici ma carte. Je...
- Je n'ai pas besoin d'avoir votre carte jeune homme ni même de connaître clairement votre pédigrée. Je loue toutefois votre attitude elle est très noble. Mais la personne à épouser ici ce n'est pas moi, c'est ma fille que voici. Alors on lui demandera son avis... Kerrie dis-nous !
Sans la moindre hésitation j'ai répondu
- Merci Papa... Je remercie sincèrement M TEKANG pour l'attention qu'il me porte mais comme je lui ai déjà dit et ceci à plusieurs reprises je ne partage pas son intérêt !
Papa regarde M TEKANG ensuite moi
- Bien... tout a été dit... Vous trouverez votre femme. Visiblement ma fille n'est pas faite pour vous. Je vous raccompagne vers la sortie ?
Il l'a dit il s'est déjà levé. M TEKANG se lève aussi, beaucoup plus lentement, le regard rieur. Il ne semble pas déçu.
- Aurevoir Kerrie...
- Adieu M TEKANG
Il sort avec Papa. Je les regarde partir. Je suis désolée pour maman juste pour elle mais je reste convaincue que mon heure n'a pas encore sonné. J'attends que Papa revienne et lui demande
- Il est parti ?
- Oui. Il ne t'embetera plus
- Oh ! Merci Papa ! Si je m'ecoutais je l'aurais serré dans mes bras mais je me retiens.
Je vais dans ma chambre et croise au passage maman dans le couloir qui visiblement n'a pas perdu une miette de toute la conversation. Elle me lance un regard dédaigneux et piaffe.puis me traverse. Je sais qu'elle est en colère mais ça lui passera je pense.
Une fois dans ma chambre j'appelle Ody et lui raconte
- Rhooooo lalalalala ! Vraiment quand je dis que ton père est valable ! Et voilà le problème résolu ! Ma Co'o on doit aller fêter ça hein
- Hahahahahahahahahaha Ah ka Ody tout pour toi c'est le mouvement ! Tu ne te fatigues pas ?!
- Noooo jamais ! Je dois booster ma vie si je ne le fais pas qui le fera pour moi. Pardon apprête- toi déjà d'ailleurs je m'en vais déjà négocier avec Papa pour sa voiture
- Ikiiiii depuis que tu conduis qui te peux même encore ?!
On se charrie encore un moment puis je raccroche, l'esprit léger le cœur débordant de joie. Ça y'est ! Ce cauchemar a pris fin ! Mon téléphone signale message j'ouvre et c'est un numero privé
« Ne t'en fais pas la patience est une vertu... Une vertu que je peux me targuer d'avoir. Je te veux et je t'aurai »
C'était signé H.T