Chapitre 11 : Le voile tombe !
Depuis que nous sommes revenus de l'Ouest je n'ai toujours pas assimilé ce qui m'arrive ! J'ai 20 ans je suis mariée à un homme qui m'y a forcé et j'ai déjà à mon actif deux enfants perdus ! Quand je pense que rien de tout ceci n'était mon choix ! Pourquoi moi je continue de me le demander ! Pourquoi m'avoir contraint à l'épouser ?! Pourquoi ce revirement d'attitude aussitôt quand j'ai décidé de garder ma grossesse ?! Je ne comprends pas mon rôle sur cette terre ci ! Vraiment je ne comprends pas ! C'est clair que Dieu a un plan pour chacun de nous c'est donc ça le plan qu'il a pour moi ? Je veux même prier mais je ne sais pas ce que je vais dire à Dieu. Je suis perdue je suis troublée. J'en veux à la terre entière de cette vie qui est mienne. Je vais le prier pour lui demander Quoi au juste ? Mes enfants sont déjà partis...
Je reprends difficilement le chemin du boulot. Mais c'est mille fois mieux pour moi que de rester dans cet univers de vautours ! Tous ces gens m'énervent ! Je trouve cette maison de plus en plus bizarres ! Cette Thérèse alors ! Je ne mange plus aucun de ses repas n'avale aucune de ses boissons ! Je vis maintenant dans cette maison comme si c'est moi l'intruse. J'achète moi-même ma nourriture je la prépare moi-même pareil que mon eau. Je n'avale plus rien qui ne sorte de cette cuisine si ce n'est pas moi-même qui l'ait fait ! Henri alors pour moi c'est le grand frère de l'incompréhension ! Je me doute bien que chacun vit son deuil à sa façon. Mais je ne comprends pas son attitude.. Il est redevenu le type austère et insondable de nos débuts. Il vit sa vie comme si cet épisode n'a jamais existé. Jamais plus le prénom de Kyra n'est mentionné dans la maison. Alors que la mienne de vie a l'air de s'être arrêtée ! Tout ce que je veux c'est savoir ce qui est arrivé à mon enfant. Je déteste le regard d'empathie que me lance mes collègues, mais je le préfère mille fois à celui des employés d'Henri ! Ma bosse m'a encouragé à prendre tout le temps qu'il me faut pour me refaire une santé morale mais pour éviter de sombrer j'ai finalement repris le chemin de l'église. Henri trouve ma démarche stupide et puérile. Je vais écouter un homme me parler de quelqu'un que lui-même n'à jamais vu ! J'ai même craint un dimanche matin qu'il me frappe parce que je venais de brûler de l'encens dans le salon usuel. Il m'a demandé clairement de ne plus mettre mes gris-gris dans sa maison ! Et pourtant ! Tout ce que je voulais c'était de purifier la maison. J'ai commencé par le salon et je voulais ensuite attaquer notre chambre. Avec ce qu'il m'a dit je n'ai plus osé ! Je n'ai jamais plus eu le courage de rentrer dans la chambre de ma fille. Maman m'a pourtant proposé de m'y aider mais je n'en ai pas encore la force. Quand je me surprends à avoir une montée de larmes je me mets à chanter des cantiques religieux. Je suis parfois rejointe par maman qui débarque tout le temps à l'improviste les week-ends maintenant pour mon plus grand bien. Elle me rejoint dans mes chants et m'accompagne dans mes pleurs.
Pour couronner le tout depuis peu Monsieur s'est mis à recevoir de plus en plus en soirée des amis à lui dans son salon blanc ! A-t'on idée de se permettre de recevoir après une période de deuil aussi courte ?! Et il exige que je descende bien tenue pour jouer ne serait ce que ponctuellement mon rôle de maîtresse de maison ! Il se fout même de qui je ne sais pas ! Ce rôle sa Thérèse le tient à la perfection ! Moi non ! Parfois je viens à peine de rentrer du boulot et je suis épuisée je prends la peine même de le lui dire
- Une femme qui connaît sa valeur a toujours sur elle de Quoi se mettre bien en toute circonstance. Ne tarde pas !
Et il redescend aussitôt. Bon gré mal gré je descends saluer le sourire factice bien affiché sur mon visage et je m'éclipse au bout de quelques minutes.
Le temps est passé et nous étions déjà à 3 semaines après le deuil. Rien n'a changé dans ma vie . La même routine , travail maison, etc..
Ce matin, Ahmed étant en déplacement pour une urgence familiale j'ai eu la flemme de conduire moi-même et je suis sortie en taxi course. Mais le soir je ressens le besoin de m'aérer l'esprit ! Je ne vais pas rentrer directement ! Je m'arrête à l'église où je mets presqu'une heure. C'est d'un pas précipité que je sors de là pour rentrer ! N'ayant pas prévenu que je rentrerai tard j'ai peur qu'on ne me cherche. Je hèle le premier taxi que je vois il me laisse devant le portail. J'entre et je remarque que la voiture d'Henri est déjà garée. Je me suis posée au calme devant la maison, sur le salon en rotin qui y est installé en prenant soin de me débarrasser de mes chaussures qui commençaient déjà à me faire très mal aux pieds ! Je me décide finalement à entrer et je monte aussitôt les marches pour me diriger directement vers ma chambre. Voila alors ma vie ici ! Quand je rentre je m'enferme dans la chambre. Si j'ai faim je rentre direct avec mon repas où je descends me le faire moi-même. Mais alors que j'avance à pas lents et en silence, net quand je prends le couloir qui mène aux chambres j'entends des voix.. je fais des pas plus lents et tout doux pour être sûre que je ne me trompe pas. C'est bien la voix de Thérèse que j'entends dans la chambre de ma fille ... J'avance de plus belle sans faire le moindre bruits et je colle mon oreille sur la porte
- J'ai fait ce que j'avais à faire tu n'as pas à me blâmer !
- Ce n'est pas ce qu'on avait convenu ! Je t'avais demandé d'arrêter de le faire Thérèse !
- N'est ce pas ?! Tu n'as rien à me dire là-dessus Henri ! J'ai fait ce qui était convenu !
Mon cœur fait un bond dans ma poitrine ! Je pose ma main sur ma bouche d'instinct pour ne pas crier ! Les deux ci se sont bien joués de moi depuis le début ! Je redescends les escaliers avec précaution pour ne pas me faire entendre d'eux mais assez précipitamment !Il faut que je sorte d'ici au plus vite ! Je ne peux en supporter d'avantages ! Mais je vais même faire comment pour sortir maintenant à pareille heure les gardes de Henri ne peuvent jamais me laisser sortir ?! Je vais appeler maman ! Mon cœur bat tellement que j'ai l'impression de l'entendre dans ma tête ! Mes pieds tremblent j'ai même peur qu'ils me lâchent ! C'est en en tremblant que je retire mon téléphone de mon sac à main pour appeler ma mère. Net quand je veux lancer l'appel j'entends :
- Kerrie que fais-tu ?
Je me retourne prise de panique
- Ah ! C'est toi ? Bonsoir Henri !
Je range mon téléphone dans mon sac essayant de paraître désinvolte. Massa ! Pardon traitre de cœur calme toi alors !
- Tu appelles qui aussi tard ?
Son tard là c'est 21h heiinnn
- J'ai essayé de rappeler Ody mais elle n'a pas pris. J'ai vu qu'elle a cherché à me joindre
- Et tu sors d'où à pareille heure et sans voiture ? Tu es rentrée comment ?
Mince ! C'est vrai qu'il n'aime pas ces affaires de taxis
- On peut entrer quand même ? Tu permets ??
- Pardon ??
- Henri pardon je suis fatiguée ! Je vais tout t'expliquer mais de grâce laisse-moi quand même me mettre à l'aise !
Je le traverse plus énervée que lui ! Il me cède le passage. Je vais directement dans la chambre au passage je rencontre son totem là dans le couloir je soupçonne qu'elle était en train d'épier notre conversation. Elle me traverse comme si de rien n'était alors que je sais bien que je suis son centre d'intérêt ici !
- Tsssiiiiuuuupppp !
Je n'ai pas pu m'empêcher de piaffer en la traversant. Je rentre dans la chambre et claque la porte au passage ! J'ai bien entendu ! Elle l'a appelé par son prénom et lui pareil ! Et ils ne pouvaient pas aller faire leur réunion là ailleurs que dans la chambre de mon enfant ?! Il fallait qu'elle fasse quoi au juste ?! Qu'a-t-elle fait ?! Je suis sûre que ça a trait à moi et à mon enfant ! Oh Seigneur Kyra... que t'a-t-on fait ?! Les soupçons de Tonton André et de maman étaient donc fondés ! D'une main tremblante je ressors mon téléphone de mon sac et je supprime mon listing d'appel. Avec le type ci on ne sait jamais ! La porte s'ouvre subitement sur Henri Tsiiuupp! Je me dirige aussitôt vers la douche. Il me suit pourquoi ?! Qui se sent morveux se mouche n'est ce pas ? Le contact de l'eau sur ma peau a le don de me calmer un peu. Quand je sors de la salle de bain Henri est installé sur le fauteuil du petit salon de la chambre, mon téléphone dans sa main
- Pourquoi ton listing d'appel est vide ?
Aie ! Il se lève et se rapproche dangereusement de moi. J'ai peur ! Mais si je cède maintenant je ne suis pas sûre de sortir d'ici vivante. Cette fois-ci il se tient devant moi, très nerveux
- Je t'ai posé une question ! Pourquoi ton listing d'appel est vide ?!
- Henri ce n'est pas ce que tu crois ! C'était une mauvaise manipulation !
Silence
- Crois-moi je t'assure !
- Ok. Rappelle donc ton amie.
Je prends mon téléphone d'une main tremblante et je lance l'appel
- Et mets le haut parleur !
Ca sonne longtemps dans le vide. Elle me fait aussitôt un message
« Je te rappelle après ma co'o je suis en cours »
Henri ne dit rien et va s'allonger dans le lit. Je le rejoins et me couche à l'autre extrémité du lit, lui tournant le dos
- Kerrie ?
Sans me retourner je réponds sèchement
- Oui !
- Je te l'ai dit une fois je ne compte pas me répéter si j'ai ne serait-ce qu'un seul soupçon de ce que tu me trompes...
Celui ci est drôle hein ! Si c'est à ça qu'il pense libre à lui !
- Et je ne veux plus que tu rentres aussi tard
Je ne réagis pas. Il me retourne vers lui et prend mon menton entre son pouce et son index. Il me fait un smack. Je garde les yeux rivés vers mes orteils. Il se met ensuite à me caresser la poitrine puis le ventre
- Henri je ne veux pas !
Il ne m'écoute pas et continue son exploration deux minutes plus tard il prend possession de mon corps alors que je pleure en silence. C'est la première fois depuis un bon moment que nous redevenons intimes.
Le lendemain matin au réveil, il est debout devant moi visiblement déjà prêt
- Apprête-toi je te dépose moi-même ce matin
Le temps de vraiment comprendre ce qu'il me dit il est déjà sorti de la chambre. 45 minutes plus tard je descends les marches, prête pour le bureau et je le trouve assis sur le salon en rotin de la véranda en train de siroter une tasse de café
- Tu es prête ? On y va !
- Hein ?! On va où ?
- Je te l'ai dit je te dépose ce matin
- Ekie! Ne te donne pas cette peine Henri ! Je vais prendre la Range Rover...
- Non. Je vais te déposer. Ne discute pas tu nous a presque mis en retard.
Je le suis du regard alors qu'il se dirige vers sa voiture cherchant encore à comprendre. Le trajet jusqu'à mon lieu de service se fait en silence. Une fois arrivés, je le remercie poliment
- Je t'en prie. Je passerai te prendre le soir. Fais-moi signe quand tu finis
- Ça ne sera pas nécessaire je...
- Kerrie !
Il a fait j'ai sursauté ! Pourquoi crier alors ?
- Fais-moi signe quand tu finis. Bonne journée.
Je sors de la voiture sans plus rien dire. C'est une fois au bureau que j'appelle maman qui décroche aussitôt
- Ah ! Kerrie! Ça tombe bien ! Tonton André veut nous voir ! Il a demandé à ton père de convoquer une assise en urgence !
- Ma'a avec ce que j'ai entendu là je ne dors plus !
- Ca va aller Kerrie. Je vais mettre la pression à ton père parce que ces jours ci il voyage beaucoup !
- Pardon faites vite ! J'ai beaucoup à vous dire !
- D'accord mais continue de prier, Ce qui se passe ci là hum ! Dieu est au contrôle ! Ca finira par se savoir !
Je finis par raccrocher ! La femme ci ne connaît pas vraiment qui est Henri hein! C'est pour cela qu'elle prend avec légèreté cette information que je viens de lui donner ! De toutes les façons je suis décidée à me battre coûte que coûte pour quitter cette prison ! Il faut que je leur dise tout et ceci depuis le début !
Les journées passent je suis là j'attends avec impatience que maman me rappelle pour me communiquer la date de l'assise. Entretemps j'ai de plus en plus peur d'Henri. Ce type est trop plein de mystères. Je n'ai absolument pas confiance en lui. Même mon sommeil est devenu léger. Quand il bouge la nuit mes yeux s'ouvrent seuls. Je me sens dépérir. Je pleure toujours mon enfant mais ma propre vie même je la pleure. Et c'est comme ça que quasiment chaque soir maintenant il me prend. Après chaque rapport je prie ! Même quand il est dans moi je prie. Je finis par passer tout mon temps libre à prier et à aller à l'église Je ne sais pas si c'est la raison pour laquelle subitement Henri cesse de me toucher mais au moins depuis que je suis rentrée fort fort dans la prière il ne me touche plus ! Pour mon grand plaisir !
Ce matin, à peine je m'installe dans mon bureau que mon téléphone sonne : c'est ma bosse qui a besoin de moi. Elle me confie une succession de tâches que je coure m'atteler à exécuter. C'est ainsi depuis quelques temps ! Je n'ai plus une minute à moi quand j'arrive au bureau. C'est limite si je peux prendre une petite pause. Mais curieusement je suis libérée à 17h piles. Même si le travail n'est pas fini elle-même vient me dire
- Vous êtes encore là ? Je vous en prie rentrez chez vous ça peut bien attendre demain !
Elle-même je la trouve bien changée vis-à vis de moi ! Je ne sais pas si je suis parano mais j'ai le sentiment qu'elle épie chacun de mes gestes et fait un rapport détaillé de ma journée à son ami ! Bref je ne me sens plus en sécurité même dans mon lieu de service. J'ai toujours l'impression d'être suivie par l'ombre de ce type. Et ça m'énerve au plus haut point !
Ce soir je décide de m'arrêter à l'église où je confie encore mes problèmes au Seigneur bien que depuis là que je le fais je ne vois aucun changement au contraire ! C'est comme si je m'enfonce ! Je sors de l'église et je m'arrête au restaurant, je commande mon dîner que je ramène à la maison. Il est un peu plus de 20h quand j'Y arrive. Je ne vois pas la voiture du type là. Ma chance. Mon téléphone sonne à ce moment là, c'est Ody. Nous parlons de tout et de rien et c'est en riant sur une de ses blagues que j'ouvre ma chambre. Je crois tomber des nues quand je vois Henri là. Je m'excuse auprès d'Ody et je raccroche
- Ah ! Te voilà enfin ! Je peux savoir d'où tu sors ?
Je vais délicatement poser mon repas sur la table du petit salon. Je m'assois sur le lit et j'entreprends de me déchausser en lui répondant
- Je suis allée à l'église après le travail...
- Qu'est ce que c'est ?
Il se tient devant la table et ouvre mon sachet du bout de ses doigts
- Un plat à emporter ?! Kerrie tu n'es pas sérieuse ?! Alors ce qu'on m'a dit est bien vrai ! Tu ne manges plus rien dans cette maison ! Pourquoi ??
Silence
- Je ne sais franchement pas ce qui t'arrive! Tu te comportes de plus en plus bizarrement depuis quelques temps ! Ce sont tes faux pasteurs là qui te bourrent le crâne avec des inepties ?! Ce sont eux qui t'interdisent de manger dans ta maison ?
- Henri je ne vais pas voir des pasteurs. Je vais juste à l'église prier Dieu!
- Et alors ?! Où est la différence entre le prêtre qui te parle là-bas et toi et moi ?
- Pffff
- Je ne veux pas ces histoires de religion dans ma maison !
- Hum !
- Et si ça continue même au travail là tu n'iras plus ! C'est ce qu'on t'apprend là-bas ? Qu'il faut t'éloigner de ton époux et ne plus le respecter ???
Silence. Il se rapproche de moi et s'assoit
- Tu sais Kerrie, je n'ai pas envie de me fâcher avec toi. On a perdu notre fille je te comprends. Mais ce n'est pas la peine de devenir folle pour ça ! Si tu veux je te prends rdv chez un psychologue
Je ne dis d'abord rien de suite
- Non merci je vais bien. Ca va aller
- Il y'a intérêt ! Et puis je ne veux plus entendre que tu manges plus dans la maison ! Cela doit cesser sur le champ !
Silence encore
Bien, je me déplace demain matin je reviens le jour d'après. Je ne veux pas entendre qu'en mon absence tu t'es permise de rentrer ici à plus de 19h ! Le boulot s'arrête à 17h30 tu as 1h30 pour rentrer ici. Et même là je suis magnanime.
Sans plus rien dire, je me dirige vers la salle de bain et je prends ma douche. Quand je sors de là il est debout comme sur le point de sortir
- Bon, je ressors j'ai un rdv important en ville. Je rentrerai tard.
Il vient me faire un smack sur la bouche et ressors. Je le guette par vitre de notre chambre et je le vois rentrer dans son autre véhicule de marque qu'il n'utilise que très rarement. Celui-ci est toujours sous une bâche. Une fois que je vois le portail se refermer derrière lui je m'assois et je mange. Je finis de manger et je descends mettre le plat à emporter en poubelle à la cuisine quand mon téléphone sonne, c'est maman
- Oui ! Ké, Ton père a calé l'assise pour après-demain. Il faut venir !
- C'est samedi donc c'est gérable.
- Oui ! J'espère que tu continue avec la prière ! Ne baisse pas le rythme !
Je passe devant la sorcière là sans un mot et c'est une fois dans ma chambre que je continue ma conversation avec maman.
Le lendemain matin Henri s'en va ! C'est drôle j'ai le sentiment d'être en vacances ! Je vais au boulot et après à l'église. Le surlendemain arrive enfin ! C'est le cœur battant que je me rends chez les parents. Quand j'arrive ils sont déjà tous là, Tonton André, mes parents et le frère aîné de papa aussi, tonton Joseph. Après les salamalecs d'usage nous nous recueillons tous dans la pièce qui fait office de bureau pour papa. Sans aucun préambule Tonton André prend la parole
- Bien ! Je suis content que nous soyons tous là ! Vraiment Adolph est mon témoin j'ai tant insisté pour que cette assise se tienne ! Il ne s'est pas passé une seule journée sans que je ne l'appelle pour lui demander s'il a déjà calé un jour
- C'est vrai. A reconnu papa
- Oui parce que vraiment depuis que nous sommes revenus de cet enterrement là moi je n'ai pas pu dormir. L'esprit de ton enfant se pavane encore mon enfant ! Et ça éclaire mes soupçons. J'ai durement cherché vraiment ! Et je sais enfin d'où son malheur vient
- Personne ne pipe mot. Nous sommes tous pendus à ses lèvres
- Mais je ne peux encore te certifier si c'est ton mari ou une autre personne qui est derrière tout ça ! Mais je sais une chose, c'est que ça vient de cette maison
- Eeeeeeeee aaaaaaaaa ! Hurle maman en se mettant les mains sur la tête !
Je les regarde à tour de rôle. Je pense que je dois leur dire toute la vérité. J'ai tu trop de choses pour moi-même ! Tonton André continue
- Je demande hein Adolph vous n'avez pas enquêté sur la famille de ce monsieur avant d'envoyer Kerrie en mariage là-bas ? Vous le connaissiez même avant qu'il n'épouse votre fille ?!
Mes parents ne disent rien et se regardent
- C'est cette femme ! Elise ! Tu as tout fait pour que Kerrie épouse cet homme ! Sans même le connaître !
- J'ai fait quoi ?! J'ai certes suggéré qu'elle l'épouse mais quand elle a dit non est ce que je l'ai forcé alors ?! Ce n'est pas elle-même qui est revenue seule dire qu'elle a changé d'avis ?!
- Tu penses que je ne voyais pas comment tu la traitais après ça ?? Elle l'a sans doute fait parce que tu l'ignorais dans la maison
- Qui ?? Moi ci ??
- Ca suffit !
Ai-je crié en pleurant cette fois-ci à chaude larmes
- Ca suffit ! Ma'a je t'avais dit depuis le début ! Je t'avais prévenu sue cet homme ne m'inspirait pas mais tu ne m'as pas écouté ! Tu m'as traité de tous les noms !
- Papa a un geste comme pour dire c'est bien ce que je disais ! Je continue cette fois-ci à l'adresse de papa
- Papa toi au moins tu as toujours été de mon côté. Mais je dois vous dire quelque chose... je n'ai pas été honnête avec vous... Je vous ai menti. Papa je t'ai menti
- Tous me regardent. Je continue à travers mes larmes
- Je n'ai jamais aimé cet homme ! Je ne le connaissais même pas !
Tout à coup j'ai le tournis. Que m'arrive-t'il ? Ca doit sans doute être dû au fait que je n'ai rien mangé le matin. Je me sens faible. Maman le remarque
- Ké c'est comment ? ça ne va pas ?
Je trouve la force de lui répondre
- Ça va... Henri m'a menacé
- Quoi ?!
J'entends mon père dire ! Mon état ne s'améliore pas. Mais je force en leur racontant tout depuis la menace pendant les jeux universitaires jusqu'à la raison de ma fugue pour chez Tata Véro et l'accident de Tonton Yvan, le papa d'Ody. Je n'oublie aucun détail
- Woyoooooo mèn wôh ooooooo ! (Je suis morte ooooo)
Maman s'assied à même le sol les mains sur la tête les pieds qu'elle secoue frénétiquement. Je ne sais pas pourquoi mais je me sens un peu mieux
- Elise cesse de pleurer ! Ce n'est pas le moment !
Puis il demande à Tonton André
- Grand frère qu'est ce qu'on fait ?
- Hum ! Laisse-moi réfléchir
- Vous savez quoi ?! Je pense que ma fille ne rentrera plus dans cette maison ! J'entends papa dire
A peine il le dit que mon téléphone vibre dans mon sac. Je le sors et regarde. C'est un sms d'Henri
« Je suis à la maison. Je t'attends »
- Ce SMS me donne des palpitations ! J'ai tellement peur que je finis par m'écrouler.
À suivre ...