‡Chapitre 9 : Cursed (1) ‡

1139 Words
– Peuple descendant de la tribu d'Aroër et habitants du camp de Vanupas, s'écria Kaya les bras levés. Je vous prierai d'être attentifs à ce qu'il va suivre, puisque ceci n'est pas juste une danse, mais une histoire qui relate les temps et les saisons, car comme vous le savez, il est important de nous rappeler qui nous sommes. Sa voix étouffée par le masque avait une intonation cabalistique afin de captiver l'attention. Les flammes derrière elle prirent une teinte plus écarlate quand elle fit une pause dans son discours, résultat, cette fois-ci, d'une véritable mise en scène pour apporter une touche de fantasmagorie. Elle tendit son bras de côté et avec l'autre bras, elle fit un cercle en agitant son poignet. Le battement des tambours en arrière-plan résonna au même rythme que ses mouvements qui tanguaient tantôt en un rythme effréné ou lent. Le changement de coloration des flammes associé à ses enchainements gracieux à la fois rapides et acrobatiques créaient un effet envoûtant. Le plus spectaculaire dans tout ceci était la lueur qui tapissait sa silhouette comme une seconde peau, reluisant de manière synchrone avec ses mouvements. Rouge : Malédiction "Infligée involontairement à toute âme, Responsable de tant d'affliction. Coupable ? Innocent ? Imputés, absolument tous y passeront, ceci étant marqué sur leur front. À la merci du malheur, la paix n'est pas une option, Le tourment est ce qui nous attend. Lutte opiniâtre sans porteur de fruits. C'est une boucle intemporelle dans laquelle à chaque jour suffit sa peine." Noir : Mort "Est-ce juste de la craindre ? Cette voie commune à chaque être vivant est une libération aux souffrances endurées ici-bas. Pourquoi en avoir peur ? Est-ce l'âge du départ ? Jeune ou âgé ? Les circonstances ? Rapide ou lente ? Douce ou brutale ? Ou bien la destination ? Paradis ou enfer ? Ne laissant point de doute qu'elle nous effleure tous d'une caresse éternelle." Vert : Espoir "Un sentiment depuis bien longtemps dissout de nos cœurs. Ne dit-on pas que chaque humain a droit à une seconde chance ? Pourtant en ce lieu, il n'y a point de rédemption, point de sursis... Juste une destination : la mort. Mais n'oublions pas que toutefois l'espoir fait vivre." Bleu : Liberté "Il n'y a pas deux manières d'en jouir que celle de se battre pour l'acquérir. Sans lutte, il n'y point de pouvoir, Sans pouvoir; il n'y a point de justice, Et sans justice, il n'y a point de liberté. Si nous sommes victimes d'une iniquité qu'elle soit divine ou pas, nous devons lutter et gagner justice." . . . Lentement, la lueur faiblit en même temps que le tempo ralentit. Kaya revint sur sa position d'origine, tendit les bras de côté puis clama avec ardeur : – Peuple d'Aroër, n'aie crainte ! La malédiction n'est pas notre peine à tous, la mort l'est lorsqu'on décide de baisser les bras. Alors bats-toi jusqu'à la fin pour que les générations futures jouissent d'une paix obtenue sous le règne de la justice ! Lentement, le halo se dissipa comme si elle était aspirée par les pores de sa peau. Kaya ôta le masque et s'inclina en signe de salutation, le sourire aux lèvres clôturant ainsi le spectacle sous les ovations de tout le monde et les cris joyeux des plus jeunes. Elle les accueillit tendrement lorsque ces derniers vinrent l'étreindre en se promettant de ne jamais l'oublier, tandis que d'autres exprimaient leur désir d'en voir plus. Après quelques interactions épuisantes, elle leur permit de jeter un coup d'œil à son masque à la demande des plus curieux. – Grande-sœur ! C'était trooop bien~ – Oui siii beau ! T'étais encore plus belle que la lune elle-même. – T'es vraiment la meilleure ! J'aimerais tellement te ressembler quand je serai plus grande... – De la vraie magie ! T'étais toute brillante comme le euh... soleil et même le feu était tout coloré... Comment tu fais ça ? Kaya cligna des yeux, bien sûr, elle peut comprendre les artifices sur le feu, mais le fait qu'elle brille comme le soleil ? En plus d'être comparée à la lune... «À mon avis, c'est juste des compliments, des compliments plutôt flatteurs, je dirais... » Après quelques étirements, elle ressentit une soudaine fatigue comme si une partie de son énergie avait été aspirée tout d'un coup. Tandis qu'elle emprunta le chemin de sa maison pour un repos bien mérité, un poids s'abattit sur elle vers l'avant. Prise d'assaut, Kaya perdit l'équilibre mais puisa en elle ses dernières forces pour se ressaisir. – Zu, gémit-elle avec fatigue en frottant le dos de la présupposée, encore un peu et tu nous faisais tomber. – Ah désolé ! C'est juste que je suis encore toute excitée, tu comprends ? Non mais, c'était incroyable ! Quand je t'ai dit de scintiller de mille feux, je ne pensais pas que tu le ferais littéralement. Quand as-tu appris ça ? Tu me cachais bien ton jeu hein ? kaya cligna des yeux et bâilla d'épuisement avant de rétorquer : – Euh merci... Pour les bambins, je comprends leur degré d'émerveillement, mais toi ? Elle secoua la tête en signe d'incrédulité et Zuri qui s'était enfin détachée d'elle, la taquina d'un coup d'épaule : – Ne joue pas à la maligne, allez ! Explique-moi comment t'as fait ça. Kaya préféra se taire, en ce-moment l'asthénie faisait un peu défaut à sa réflexion néanmoins son esprit ne semblait pas vouloir lâcher l'affaire. Petit à petit, l'ennuie fit place à l'intrigue. – J'ai pourtant fait comme d'habitude... Afin quand je dis comme d'habitude, c'est le fait d'avoir été guidée par mon instinct. Toi, de toutes les personnes, tu n'ignores rien vu que tu assistes très souvent à les répétitions. Soudain, Kaya eût un déclic. La plupart du temps, elle gardait ses yeux fermés, mais le bref instant qu'elle a eu à les ouvrir, les gens semblaient éberlués comme s'ils étaient charmés. « Quand je fais cette danse, c'est un peu comme lorsque je me bats, je ne pense à rien d'autre. Étant en harmonie avec moi-même et la nature, chaque chose devient flou et à la place, je ressens comme des énergies qui m'entourent, afin selon mon interprétation. Le problème, c'est que je ne peux dissocier le positif du négatif. Mais j'ai toujours pensé que ça venait de mon imagination.» – Zuri, juste comme ça, dit-elle ensuite, je peux savoir ce qu'il y avait de différent cette fois-ci ? – Eh ? Mais pourquoi tu fais comme si, tu n'en savais rien ? Elle s'arrêta quand elle vit le regard perdue de son amie. Tu... Tu ne sais donc pas ? – Je suis presque sûr que non, avança Akkun à quelques pas d'elles l'expression grave, pas vrai Kaya ? . . . . . . . ♦‡♦
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