III – UNE SCÈNE DE « ROLAND FURIEUX »Bernard d’Arma, épuisé par son immersion et par l’effort considérable qu’il avait dû produire, s’était laissé entraîner par l’eau. Combien de temps fut-il ballotté ? Ceci devait toujours rester pour lui un mystère, car, à la suite de bourdonnements douloureux dans les oreilles et de céphalalgie intense, il avait perdu la notion des choses. Lorsqu’il revint à lui, il crut franchement être en plein délire. Son corps montait sur des vagues, descendait dans des vallons liquides, était secoué, battu, roulé. Une rafale puissante passait sur le lac redevenu tout noir, soulevait des montagnes d’eau qui s’en allaient balayer les rives et mugissait lugubrement dans une aulnaie voisine. Bernard avait toutes les peines du monde à se maintenir à la surface de l