VII – LE MAGE ROUGEHenri III avait alors vingt-cinq ans. Il était de taille élancée et de visage avenant, mais à ces qualités physiques ne venait se joindre aucune qualité morale. Élevé sous les yeux de Catherine de Médicis, qui fut la corruptrice de ses enfants, comme d’ailleurs de presque tous les jeunes gentilshommes et dames de la cour, ce prince s’était accoutumé, dès son jeune âge, à rechercher ses plaisirs dans la dépravation des mœurs italiennes. Pour sot, il était loin de l’être ; tout au contraire, il possédait une grande vivacité d’esprit et un remarquable sens de pénétration ; mais à ces heureuses dispositions il opposait trop aisément une nature tournée vers l’astuce et l’intrigue. D’une indolente superbe, capricieux et mobile comme une petite maîtresse, superstitieux et dé