II – OÙ MATRAQUE CHERCHE LE LOUVREComme l’âne chargé de reliques, mais moins bien traité que lui, pendant le matin, Muletmio promenait sur son dos le corps de l’infortuné Jan du Gaz, ce Mignon qu’avait frappé à mort l’épée du provocateur du duc Roland. Qu’on nous pardonne cet euphémisme ; au vrai, puisque l’homme au manteau n’avait pu découvrir une seule blessure sur ce corps, ce n’était point le choc de l’épée, mais son vent seul qui avait enlevé la vie au jeune Lyonnais ! Sur l’ordre du mystérieux Salem-Kébir, que Courmantel appelait le Diable, Matraque avait placé le cadavre sur son mulet, en le dissimulant habilement au milieu de l’amas de loques appartenant à son compagnon de la dernière nuit. On sait que ces oripeaux constituaient le vestiaire portatif à l’aide duquel le baron Cou