XVII – LA MUETTE PARLE ENCORELe grand marquis demeurait immobile dans la pose où l’avait laissé le départ de l’agent envoyé par l’Italienne. Il était triste et souffrait plus qu’il n’avait encore souffert depuis son incarcération. Sa conversation avec cet homme venait de remettre à vif la blessure de son cœur. Par loyalisme, par obéissance, il avait tout accepté sans se plaindre, tout subi sans se révolter : sa détention imméritée, sa brusque séparation d’avec celles qu’il aimait, le rejaillissement sur celles-ci de sa propre défaveur : leur exil ! Il avait espéré, par sa longue soumission, lasser l’acrimonieuse jalousie de la vieille reine et revoir, maintenant qu’il avait les cheveux blancs, celles dont il avait été séparé alors que la vie lui permettait encore de belles années de bon