ÉPISODE 11
LE VIEUX DJANGBAN
Médard disait tout ceci en faisant de bruit. Moi-même en personne j’ai pris peur. Je ne comprends plus ce qu’il était sur le point de faire. Horandia et le jeune homme continue de le regarder en se tenant debout sans bouger. Médard fait tous ces bruits mais ils semblent ne pas être influencés par les actions de ce dernier. Médard en personne, n’ayant pas vu le résultat auquel il s’attendait, il finit par se calmer et fixe à présent Horandia dans les yeux :
- Hein !? Vous n’avez pas peur de ce que je fais c’est ça ? Ose demander Médard, craignant un retournement de situation.
PATRICIA TOGNISSE
Du retour de l’école, ma sœur ainée Diane voulait laver des linges sales. Je me suis jointe donc à elle pour l’accompagner. Nous profitons pour échanger quelques mots entre nous :
- Mais pourquoi est-ce que c’est fort ?
- Vous, vous allez finir par me tuer un de ces jours. Votre manière de trouver que toutes les choses sont difficiles, je n’arrive jamais à me l’expliquer en fait. C’est parce que vous ne travaillez pas assez, laisse entendre ma grande sœur. Il te faudra beaucoup plus de pratiques et dès lors, n’importe quoi que tu toucheras pour faire, tu trouveras cela plus simple et plus facile à faire, me recommande Diane.
- Ah ! Laurencia, dit ma grande sœur Diane en levant ses yeux devant elle.
Je porte mon regard dans le même sens que cette dernière et je me rends compte qu’il s’agit bel et bel de ma grande Laurencia. Elle se tient debout sur la défensive à notre grande surprise. Nous ne comprenons vraiment pas ce qui est arrivé pour qu’elle se comporte de la sorte. En plus, elle est revenue toute seule sans maman, et sans un quelconque bagage sur la tête. Diane la regarde ainsi que moi. Elle finit par lui demander ce qui est à la base de cette tête :
- Pourquoi cette tête ? Que s’est-il passé pour que tu reviennes à la maison avec ce genre de mine Laurencia ? Ou sont tes bagages ?
- Héyii, laisse entendre Laurencia en regardant Diane dans les yeux sans plus rien ajouter, le regard décomposé.
- Il y a eu quoi ? Dis-nous !
- C’est toujours le vieux Djangban, pendant que moi je continue de la regarder. Encore lui, dit Laurencia avec le visage triste, prête à se laisser emporter dans un flot de larmes. Hein ! Oncle Djangban a saisi les noires de palmes que je ramenais du champ. Oncle Djangban me fait comprendre que nul n’a le droit de se rendre dans son champ pour récolter les noires de palme dans son dos sans sa permission.
- Quoi ? S’exclame notre grande sœur Diane en se levant de son siège. Non cela ne peut être vrai ce que tu dis là. Non, non. Je refuse d’y crois. Dis-moi s’il te plaît que ce n’est pas vrai ce que je viens de t’entendre me dire Laurencia. Ça ne peut pas être vrai, refuse de croire Diane.
Je n’arrive pas à y croire moi non plus. Sur le coup, je me suis aussi levée pour bien comprendre la situation. Mais c’est quoi cette méchanceté de cet homme qui se dit être de notre famille ? Un oncle avec un cœur sans humanité. Diane continue avec ses questions :
- tu viens de dire quoi là Laurencia ? Oncle Djangban a fait quoi ? Oncle Djangban a intérêt de se retirer de ce village, menace notre sœur ainée. Il a intérêt à se retirer de ce village, finit-elle par dire et elle fait de longs parts pour se diriger vers l’intérieur de notre maison.
Laurencia la tient pour l’empêcher de se rendre à l’intérieur de la chambre, car la suite sera d’aller affronter le vieux Djangban dans sa maison. Elle la tient avec ses deux mains autour de son corps. Diane se débat dans ses mains pour se libérer, mais Laurencia ne la laisse pas pour autant :
- Laisse-moi tranquille Laurencia. Hein ! Laisse-moi tranquille je te dis, dit Diane en continuant de se débattre dans les bras de Laurencia.
- Ne fais pas ça s’il te plaît, supplie Laurencia. Je t’en supplie de ne pas faire ça Diane.
Moi je ne me suis pas approchée d’elle. Je suis restée à l’écart pour observer la scène. Mais à un moment donné, voyant la tournure que veut prendre la situation, je choisis de parler à ma grande sœur Laurencia. Alors je lui dis :
- Ne dis pas ça, ma grande sœur ! Nous devrons confronter cet homme méchant, dis-je en me dirigeant vers mes grandes sœurs. Nous devrons le combattre sinon, il va toujours continuer à commettre de mauvais actes qui resteront impunis. Nous ne devons pas nous taire. Sinon, cela sera considéré comme un signe de faiblesse et de soumission à ce méchant homme, qui se dit être le frère à notre père.
- Hoooorrr, vocifère Diane en se débattant dans les bras de Laurencia pour se libérer de son emprise. Bien parlé Patricia.
- Je comprends ce que vous dites, mes chères sœurs. Je comprends bien ça. Je suis bien consciente de tout cela, mais je pense que cela n’est pas la meilleure solution que nous allons le confronter. Je ne veux pas que tu ailles là-bas pour le confronter dans sa maison Diane. Je ne veux pas à cause de la folie de son fils.
- Eh bien ! S’il veut faire sortir sa folie, bien, je vais lui montrer qu’il y a des folles enragées dans ce village et moi, je fais partie de ces folles enragées là, Laurencia, laisse entendre ma grande sœur Diane. Il va voir, dit Diane avec force et puis elle se libère des mains de ma sœur Laurencia pour renter dans la maison avec fureur et cette dernière se met à ses trousses.
- Diane ! Diane, continue de crier Laurencia pour raisonner Diane, mais cette dernière ne prête pas du tout attention à ses supplications, et je la soutiens d’ailleurs dans sa décision…