XV Le pal L’histoire du pendu me revenait souvent en mémoire. Justement en France, en Angleterre, en Allemagne, partout, s’élevait en ce temps-là une nouvelle école de publicistes, qui, pour premier article de leur code, proscrivaient la peine de mort. La question était longuement débattue, comme toutes les théories le seront toujours chez des peuples assez savants et exercés pour jouer avec le paradoxe. Il arriva donc qu’emporté sans m’en douter dans cette foule d’arguments en sens contraire pour et contre la peine de mort, je m’estimai heureux d’avoir parlé à un pendu ; j’étais tout fier de pouvoir raconter l’histoire d’un homme de l’autre monde, sans être forcé de me contenter du récit incomplet et impossible d’un patient qui marche à la mort. Selon moi, j’avais un argument sans répli