V RolandLe retour fut muet et triste ; on eût dit qu’en voyant s’évanouir ses chances de mort, Roland avait perdu toute sa gaieté. La catastrophe dont il venait d’être l’auteur pouvait bien être pour quelque chose dans cette taciturnité ; mais, hâtons-nous de le dire, Roland, sur le champ de bataille, et surtout dans sa dernière campagne contre les Arabes, avait eu trop souvent à enlever son cheval par-dessus les cadavres qu’il venait de faire, pour que l’impression produite sur lui par la mort d’un inconnu l’eût si fort impressionné. Il y avait donc une autre raison à cette tristesse ; il fallait donc que ce fût bien réellement celle que le jeune homme avait confiée à sir John. Ce n’était donc pas le regret de la mort d’autrui, c’était le désappointement de sa propre mort. En rentrant