Chapitre XXIIMichel, demeuré debout, après avoir posé son fusil dans un coin, tournait et retournait sa casquette dans ses doigts. – Je n’aurais jamais cru que vous me connaissiez, dit-il enfin. – Ah ! vraiment ! dit M. Jouval. – Les paysans connaissent les bourgeois, mais les bourgeois… – Les bourgeois connaissent les paysans qui sont aussi riches qu’eux, mon garçon. Michel tressaillit de nouveau. – Tu es le fils de mame Suzon, la meunière de Brin-d’Amour, au bourg de Férolles, poursuivit M. Jouval. – C’est bien cela, dit Michel. – Tu as commencé par t’appeler Michel Brûlart, et ce n’est que quand on a su que Laurent était mort… – Ah ! vous savez aussi cela ? – Je sais tout. Michel eut froid dans le dos. – Je vais te dire encore une chose qui t’étonnera, mon garçon, poursuivit