Chapitre XVTrois mois s’étaient écoulés. À la bataille de Magenta avait succédé celle de Solférino, bientôt suivie par la paix de Villafranca. Pas de nouvelles du caporal Laurent Tiercelin. Le comte de R…, le maire de Férolles, avait fait tout exprès le voyage de Paris. Les prisonniers français faits par les Autrichiens avaient été rendus. Laurent n’était pas revenu. Donc, il n’était pas prisonnier. Donc, il était mort. Cependant son décès n’avait pu être régulièrement constaté. Le capitaine de sa compagnie, devenu chef de bataillon après la campagne, avait écrit lui-même une longue et touchante lettre à la mère du pauvre caporal. Laurent Tiercelin était un bon soldat, un brave cœur que tout le monde aimait, et son capitaine avait cru de son devoir de donner à la mémoire du pauvr