Chapitre 5

1821 Words
Paul J’étais super excité, mais en même temps anxieux. Ce nouveau contrat représentait une énorme opportunité pour ma jeune entreprise. Ce serait mon envol. Je ne demandais qu’à faire mes preuves, car je savais que travailler avec monsieur Smith m’ouvrirait beaucoup de portes. Ce lundi matin, je m’étais levé de bonne heure pour prendre la route. Je devais commencer le travail à 8 h. J’avais dû me lever à 4 h du matin pour ne pas risquer d’arriver en retard. J’avais été surpris par le contrat que m’avait proposé Mr Smith, le salaire était bien au-delà de mes espérances. J’étais en plus logé et nourri dans un hôtel luxueux. La classe quoi ! J’arrivai à l’entreprise aux environs de 7h30. J’avais vraiment bien roulé. Pas trop de bouchons vu l’heure. - Bonjour madame, dis-je à la dame de la réception. Je suis Monsieur Stone, le nouveau comptable. - Bonjour monsieur. Amanda Green enchantée. Monsieur Brown n’est pas encore arrivé. Vous pouvez l’attendre dans la salle d’attente, dit-elle en m’indiquant la salle. Il arrive généralement à 8 h. Monsieur Brown était le chef d’agence et monsieur Smith m’avait informé que ses soupçons se portaient principalement sur lui. Il avait un train de vie extravagant, parait-il. La cinquantaine, il était marié et père de deux grands enfants. Monsieur Brown se présenta une heure plus tard. Bien bien, pensai-je. On prenait ses aises. On arrivait au boulot quand on voulait. À peine entré, la secrétaire l’interpella pour me présenter. Il parut surpris. Apparemment, il n’était pas au courant de ma venue. En effet, mon prédécesseur avait démissionné il y’a quelques jours et il ne pensait pas que monsieur Smith lui aurait trouvé un remplaçant en si peu de temps. En accord avec monsieur Smith, je me ferais passer pour un simple comptable, j’aurais ainsi la possibilité de fouiller pour enfin trouver la faille. - Bonjour monsieur Smith et bienvenu à la Smith&Co de Cardiff. Je suis convaincu que vous vous plairez à travailler avec nous. - Bonjour monsieur Brown, répondis-je en lui serrant la main. - Veuillez me suivre s’il vous plaît. Je vais vous présenter à Paola ma secrétaire. Vous travaillerez en étroite collaboration avec elle. Nous traversâmes un long couloir pour enfin entrer dans un hall qui donnait sur 4 portes. C’était en fait une salle d’attente. Il y’avait un canapé deux places, deux fauteuils et une petite table sur laquelle se trouvaient des magazines. - La porte à votre droite est celle de Paola, celle juste à côté est la mienne et à votre gauche, vous avez vos quartiers. La dernière porte est celle des toilettes. Venez que je vous montre votre bureau. De toute façon, il y avait un écriteau sur chaque porte qui indiquait les informations fournies par Mr Brown. On entra dans une grande pièce, bien décorée, au centre de laquelle trônait un bureau sur lequel se trouvait un ordinateur avec une chaise qui me sembla bien confortable. À ma gauche, je remarquai un canapé et une petite table. La pièce donnait sur une porte qui je pensais être ma toilette privée. - Vous avez tout le nécessaire pour commencer le travail. Chaque lundi, nous tenons une réunion avec le personnel dans la salle de réunion à 15h. Bien évidemment, vous êtes attendu. Paola saura vous donner les indications nécessaires. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas à vous adresser à Paola. Bien sûr, si vous avez des questions, vous savez où me trouver. J’allumai mon ordinateur et me mis immédiatement au travail. J’étais tellement absorbé que je ne se rendis même pas compte qu’on venait de toquer à ma porte. - Monsieur Stone, il est l’heure de la pause. Nous allons manger avec quelques collègues, ça vous dirait de vous joindre à nous ? demanda Paola. J’ai toqué plusieurs fois et comme vous ne répondiez pas, je me suis permise d’entrer, me dit-elle, dans un sourire. - Désolé, j’étais tellement absorbé que je n’ai vraiment rien entendu. Si je ne suis pas de trop, je viens volontiers. De toute façon, mon estomac criait famine. Je n’avais rien pu avaler depuis le matin, car j’avais l’estomac totalement noué par l’appréhension. Et c’était aussi une occasion en or pour connaître les autres collègues et avoir des informations qui pourraient m’être utiles dans sa tâche. Je me levai, enfilai ma veste et suivis Paola. Je ne saurais dire si c’était mon imagination, mais j’avais l’impression qu’elle en faisait un peu trop. Elle se déhanchait d’une façon qui me semblait provocante. Mais bon, qu’est-ce que j’en sais, me dis-je ! Je ne la connais pas. Ce pourrait être sa démarche naturelle. On rejoignit à la réception trois autres collègues que Paola me présenta. - Paul, je te présente Jordan: le chef du département informatique, Connor: lui aussi informaticien et Amanda, la réceptionniste que tu dois déjà avoir rencontré. Je vous présente Paul Stone, le nouveau comptable. - Enchanté, dit-je. - Paul, vu que nous avons une heure de pause, nous mangeons généralement dans un resto juste à 5 minutes à pied de la société. La bouffe est bonne et le temps d’attente est plus qu’acceptable, dit Paola. - Heureusement que nous y avons des bons repas, sinon ce ne serait pas évident d’y manger tous les jours, renchérît Amanda. On se rendit donc à pied au restaurant. On mangea dans une bonne ambiance. Les collègues étaient tous sympathiques et la conversation ne tarissait jamais. De temps en temps, j’avais l’impression que Paola me provoquait, mais c’était tellement subtil que j’ai pensé avoir de l’imagination fertile. On finit rapidement de manger et on rentra au boulot. On se sépara des autres et Paola et moi, prîmes la direction de nos bureaux. - À plus tard Paul, me dit-elle en rentrant simplement dans son bureau. - À plus tard Paola. Je me suis fait des films, je pense, se dit Paul. Je finis ma première journée de travail ayant l’impression que je n’avais pas avancé du tout. Tout semblait trop parfait. Mais bon, j’avais trois mois pour découvrir le fin mot de cette histoire. J’étais venu directement au siège de la société ce matin. Je n’avais pas encore eu le temps de me rendre à mon hôtel. J’arrivai à l’hôtel aux environs de 18h et pris immédiatement possession de ma chambre. L’hôtel était vraiment luxueux avec une belle vue sur la ville de Cardiff. Je montai dans ma chambre et fus émerveillé par la décoration de celle-ci. J’avais même droit à un mini-frigo et une bouilloire avec des sachets de thé et café. Je pris rapidement une douche et descendis au restaurant de l’hôtel pour le dîner. Je commandai un plat de Chicken Pie que je mangeai machinalement, car j’avais la tête ailleurs. Mes pensées me ramenèrent naturellement vers Annie. Je n’avais pas encore répondu à son message. C’était fait à dessein. J’avais décidé de prendre mes distances et j’allais m’y atteler. Je ne couperais pas totalement les ponts avec elle, mais je ne pouvais plus avoir cette relation fusionnelle que j’avais entretenue avec elle durant les 20 dernières années. Ma santé mentale en dépendait. Je me décidai à lui répondre. > Annie J’étais rentrée chez moi en soirée après la nuit que j’avais passée avec Georges. Mon sourire disparut quand je réalisai que Paul ne m’avait toujours pas répondu. J’avais essayé de l’appeler une fois en journée, mais il ne m’avait pas répondu et étrangement, il n’avait pas rappelé. Ça ne lui ressemblait décidément pas. Je lui donnais jusqu’à demain, et s’il ne l’avait pas fait, je débarquerais chez lui. Lundi, j’étais de service dès 6 h du matin. Je travaillai en étant pensive. Paul ne m’avait pas toujours fait signe. Je commençais sérieusement à m’inquiéter. Mais je ne voulais pas appeler sa maman, car si jamais, elle aussi, n’avait pas de nouvelles de lui, cette dernière se serait inquiétée et peut-être pour rien en fin de compte. Après le boulot, je m’arrêtai au centre-ville dans un centre commercial faire un peu de shopping. De toute façon, il était encore trop tôt pour aller chez Paul. Il devait encore être au boulot. Je m’y rendis à 19h. je sonnai en vain pendant plus de 20 minutes. Vu qu’il ne répondait toujours pas, je me décidai à aller cogner chez la voisine. - Bonjour, je suis une amie de Paul, votre voisin, vous ne l’aurez pas vu ces derniers jours ? - Bonjour madame, désolée, j’étais absente toute la semaine et je suis rentrée il y a à peine une demi-heure. - Merci et désolée du dérangement. Je commençai à avoir peur et me résolus à appeler la maman de Paul. Qui sait, peut-être avait-il décidé d’aller chez elle après le boulot. Je soupirai, cela n’expliquait toujours pas pourquoi il n’avait pas répondu à mon message, ni à mon appel. Après trois sonneries la maman de Paul décrocha l’appel. - Bonjour tata Maggie, comment vas-tu ? - Bonjour ma chérie, je suis contente de t’entendre. On n’a même plus eu l’occasion de parler depuis l’anniversaire surprise de Paul. Je te remercie sincèrement. Je l’ai rarement vu aussi content. - Mais tata, il n’y a vraiment pas de quoi. Tu sais à quel point Paul compte pour moi. Parlant de lui, tu ne l’aurais pas vu par hasard ? demandai-je nonchalamment. Je ne voulais pas inquiéter ma tante. - Il était ici hier soir pour me saluer vu qu’il devait commencer un nouveau travail à Cardiff et il prenait la route très tôt ce matin. Je sentis mon cœur battre très fort. What ?!?!?! Paul avait voyagé sans me lui dire ? mais que lui arrivait-il ? pourquoi se comportait-il ainsi ? J'étais tellement déçue. - Annie Annie t’es là ? pourquoi es-tu silencieuse ?!Paul ne t’avait pas dit qu’il avait signé un nouveau contrat ? - Euh tata, excuse-moi j’ai été distraite par un message que j’ai reçu d’une collègue, réussis-je à articuler en espérant que ma voix semblerait naturelle à la maman de Paul. Où ai-je la tête ? Mais c’est vrai, il m’en avait parlé, mais j’ai été tellement débordée à l’hôpital ces derniers temps que j’ai complètement oublié. Tata, je vais te laisser, c’était juste pour prendre de tes nouvelles. Gros bisous. - D’accord ma chérie. Essaie de te reposer. Tu sais l’homme finit, mais le travail lui, ne finit pas. Bonne soirée ma chérie. - Bonne soirée tata Je raccrochai comme dans un état second. Je n’arrivais toujours pas à comprendre ce qui se passait. Qu’est-ce qui avait changé entre temps ? Bref ! J’arrivai à la maison, pris une douche rapide et bus une tasse de lait. La nouvelle m’avait coupé l’appétit. Je me mis au lit très tôt ce soir-là. Vibration de message Je regardai et vis que c’était un message de Paul. Pff Monsieur a daigné enfin me répondre. Je jetai mon téléphone loin. Je lui répondrai demain.
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