Aucune chaleur, aucun bruit, rien que le froid piquant et le Silence. Comme je viens de vous le dire, nous marchions ainsi que des fantômes, comme dans un rêve, sans la moindre notion du temps. Mais nos visages et nos âmes étaient tendus vers l’Eau Salée, et nos pieds inlassables nous portaient vers elle. Nous campâmes près de la Takheena, sans nous en douter. Nos yeux regardèrent le Cheval blanc sans le voir. Nos pieds foulèrent à notre insu le portage du Canyon. Nous étions devenus insensibles. Souvent, nous culbutions en route ; à chaque chute, nos faces restaient tournées vers l’Eau Salée. Nos dernières provisions s’épuisèrent. Nous les avions partagées loyalement, Passuk et moi, mais elle tombait plus fréquemment et, au Carrefour du Caribou, ses forces l’abandonnèrent. Le matin n
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