Les aliments “de choix” que nous avions préférés n’étaient pas fameux, et nous dûmes nous rationner dès le départ. De même, la crème des chiens ne valait pas cher, et nous avions peine à les faire tenir sur leurs pattes. Arrivés au Fleuve Blanc, nos trois traîneaux furent réduits à deux, et nous n’avions couvert que deux cents milles. Mais nous ne laissions rien perdre. Les chiens qui mouraient dans les traits passaient dans l’estomac des survivants. Nous atteignîmes Pelly sans avoir entendu un seul bonjour ni aperçu la moindre fumée. J’avais espéré y trouver des vivres et y laisser le grand Jeff qui, déjà fatigué de la piste, ne cessait de geindre. Mais le facteur avait les poumons attaqués, les yeux brillants de fièvre, et sa cache était presque vide. Il nous fit voir que celle du mi