Chapitre 17 - Conseil de régence. C ’était vrai ce qu’Antoine m’avait dit. Maman marquise m’avait fait appeler la veille à son chevet. La bonne dame m’avait fort caressée. Elle aimait si passionnément son petit Gaston, qu’une part de cette tendresse rejaillissait sur moi tout naturellement. Dans son idée, j’étais cause que Gaston n’avait pas eu de crise depuis le retour au château. – Ma petite Suzanne, me dit-elle, mademoiselle Irène va être chargée de t’instruire tout comme si tu étais la fille de la maison. Travaille bien, profite bien ; quand tu seras en âge nous tâcherons de t’établir comme il faut. M’ayant ainsi parlé raisonnablement et cordialement, elle me fit approcher plus près de son lit. Je devinai que le vent virait, et que la fantaisie allait remplacer la réalité. – Tu es