Une Rencontre Qui Changea Ma Vie

848 Words
Des bars se succédaient, tout comme les vendeuses de brochettes. Un mélange d'odeurs de poissons braisés et de condiments éveillait mon appétit. Cependant, la variété de musique qui résonnait à chaque coin me donnait des maux de tête. En avançant, je m'approchai d'une boîte de nuit où un homme à la carrure imposante, vêtu de noir, se tenait devant une porte bleue. Il me rappelait brièvement mon père, qui se postait souvent à la porte, guettant les formes voluptueuses des jeunes filles qui marchaient des kilomètres pour aller apprendre à faire des calculs. « Ça me dégoûte, » murmurais-je, les poings serrés de colère. Soudainement, le portier bougea, et mon cœur s'emballa. Heureusement, ce n'était que pour laisser passer un homme de petite taille au ventre rond. Ce dernier balança quelques mots, « petit, toi-même, tu me connais. Je ne rigole pas avec ces histoires... ah ah ah... », avant de s'éloigner rapidement sur la gauche, ignorant le portier. Celui-ci croisa les bras, ses lunettes de soleil cachant ses intentions. Je tournai le dos au portier, déterminée à continuer mon chemin. « C'est ça ! » murmurai-je, les yeux brillant d'excitation. Je m'approchai du client qui venait de sortir de la boîte, mes épaules se redressant instinctivement. Plus je m'approchais, plus ses paroles absurdes résonnaient dans mes oreilles. « François... laisse tomber ! Quel homme peut être fidèle ? » riait-il bruyamment. « Après mon divorce, j'ai laissé les enfants à ma femme et j'ai refait ma vie. On verra qui épousera une vieille comme elle, avec ses seins tombants ! » Ses paroles m'irritaient, me rappelant Obiang. Je n'en ai plus rien à faire des hommes. Vous n'êtes que des briseurs de rêves ! Le vent caressa mon cuir chevelu, me faisant penser à Laurie, mais la voix du client me ramena à la réalité. « François, écoute ton grand frère. Tu ne tiendras pas un an ! » Sa voix rauque trahissait son état d'ivresse. « Je parle même de quoi ? On verra si tu es encore autant amoureux dans trois mois. Je serais au bar en train de t'attendre avec les petites bordelles du pont Ono. » « Monsieur, » murmurai-je, les doigts suants. Malgré le bruit, il se retourna, me regarda de la tête aux pieds, puis secoua la tête. « Je te rappelle, petit. Je m'occupe d'une affaire rapidement », dit-il avant de raccrocher. « Qu'est-ce que tu veux ? Je pourrais changer ta vie. En plus, tu tombes sur le bon jour, je fête ma nomination. » Ma tête s'inclina légèrement, trahissant mon incertitude. « Votre nomination ? » Un sourire se dessina sur son visage, mais une voix grave me fit sursauter. « Chef ? » Je me tournai pour voir un homme élancé près du portier. Le chef leva un bras charnu, glapissant, « J'arrive. » Son interlocuteur me lança un regard et un sourire mesquin. « Toujours dans des dossiers forts ! » dit-il avant de rentrer. « Que veut-il dire ? » demandai-je au chef. « Ne t'inquiète pas pour ça. Mais dis-moi, tu as l'air bien jeune, toi. » « Vous aussi avez l'air très jeune, chef. » souris-je, baissant le regard. « Ah, Ah, Ah ! » Sa voix résonna fortement. « Tu es très sexy, mais ça se voit que tu n'es pas du coin. Ta coiffure, ta tenue, tes chaussures... Que veux-tu ? » « C'est vrai, » repris-je, « je voulais m'amuser un peu ce soir. La vie monotone que je mène commence à me fatiguer. Je ne savais pas que les filles d'ici avaient des coiffures différentes. » Ses doigts visqueux se posèrent sur mon épaule. « Viens avec moi », dit-il en me guidant vers la boîte. Le portier ouvrit la porte, et je découvris une scène écœurante. Un jeu de lumières révélait des femmes se déhanchant sur des hommes en sueur, agités comme des chiens en chaleur. La musique perçante me donnait des maux de tête, mais je suivais le chef, qui finit par me prendre la main pour mieux me guider. Nous arrivâmes dans un salon privé. La sécurité nous permit d'entrer, et le chef me cria à l'oreille, « Prends place et bois tout ce que tu veux. » Une odeur de cigarette se révélait rapidement. Je m'assis à la droite du chef, au milieu du salon. Les personnes autour s'ajustèrent pour me faire de la place, comme si elles étaient habituées à ce qu'il ramène des filles à tout moment. Chef caressa son ventre, et une des filles, noire, mince et élancée, vint à sa gauche pour caresser sa tête chauve, me lançant un clin d'œil rapide. Je détournai le regard vers la droite. Là-bas, le monsieur qui était dehors précédemment me demanda, « Qu'est-ce qu'il y a, ma chérie ? » en posant sa main sur mon épaule. Mes yeux s'élargirent, mon souffle s'accéléra, et la fille au teint soleil près de lui fronça les sourcils. Il reprit, « Détends-toi. », Je répondis, « Il n'y a rien, merci de vous inquiéter pour moi. »
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