Amour et contraintes

Le bout du tunnel !

AMI

En sortant de chez moi ce matin, si j'avais su ce qui m'attendait, je crois je ne l'aurais pas cru. Quand je pense que ce matin encore j'en voulais tellement à mon père. En plus avec ce qui est arrivé à Élodie hier soir. Je savais qu'il était derrière ça avec sa b***e. Malgré le fait que j'essayais de faire semblant, je pense que ça se voyait bien. Ma mère n'a pas arrêté de me poser des questions hier sur mon comportement mais j'ai dû inventer autre chose. Comment j'aurais pu lui dire que papa est ce monstre que m'a décrit Ahmid.

En arrivant au travail, mon boss a eu la bonne idée de m'envoyer déposer des documents à la direction générale c'est à dire chez Ahmid. Je ne sais pas si je suis devenue coursière ou quoi d'autre mais je suis sûre que c'est une idée de Ahmid. Il n'arrête pas de m'appeler depuis ses révélations. Déjà que le lendemain de l'attaque il m'a appelé pour me dire comment il avait raison etc. Pour le narguer je lui ai dit qu'elle était bien en vie et qu'elle a reçu un mot quelques minutes avant l'incendie qui la prévenait. Je lui ai dit que c'est certainement Dieu qui avait fait ce miracle maintenant je pense que je n'aurais pas dû lui dire.

Lorsque j'arrive, je croise sa secrétaire qui court vers les toilettes. Elle me fait juste signe de surveiller. Naturellement elle me fait confiance vue qu'elle sait qui je suis d'ailleurs avec mes chiffres qui ne le sait. Je dis oui de la tête puis elle s'en va. Un moment j'entends des voix dans le bureau de Ahmid. J'ai reconnu celle de papa alors j'ai fait ma curieuse et je suis allée écouter aux portes.

J'étais si scandalisée par ce que j'entendais mais j'ai préféré écouter et enregistré la conversation que je me suis empressée d'envoyer à Élodie qui par la suite m'a répondu d'emmener papa là-bas. Au même moment, papa sortait du bureau je n'ai pas perdu le temps et l'ai emmené ici chez Élodie.

Je ne suis pas fière des choix de mon père mais je pense qu'il mérite une seconde chance. Dieu n'aime-t-il pas les pêcheurs ? D'ailleurs moi qui ne suis pas une si grande croyante suis-je mieux que lui ? Je me rappelle encore que c'est Samuel qui m'a emmené à prier... Il me répétait sans cesse qu'on sert un même Dieu et qu'il faut mettre Dieu au-devant de tout. Des fois je me demande pourquoi il a fallu qu'il s'en aille aussitôt mais en même temps je me dis que s’il n'y avait pas eu cet événement je n'aurais pas découvert toutes ces choses et je n'en serais peut-être pas là aujourd'hui.

Je suis contente que papa ait accepté d'être sauvé. Il est actuellement avec le pasteur Mardochée tandis que moi je suis au salon avec Élodie et Olivier qui vient d'aller répondre au téléphone.

Élodie : ça va toi ?

Moi : je tiens le coup

Elle sourit et me lance : tu verras ça va bien se passer. Bientôt toute cette histoire sera un mauvais souvenir.

Moi : comment tu fais pour toujours garder la tête haute, on dirait que rien ne t'atteint.

Elle veut répondre lorsque Olivier arrive un peu inquiet

Lui : Enzo est à l'hôpital depuis hier soir apparemment il va très mal. Je crois que je vais y aller.

Au même moment, le pasteur Mardochée sort...

Lui : Olivier, si tu veux que ton cousin survivre emmène-moi ta mère ici. Je crois qu'elle a des choses à nous dire. Ça doit se faire rapidement sinon ton cousin mourra.

Nous sommes tous surpris de comment il sait ça, je crois que Olivier est le plus perturbé d'ailleurs on se demande bien quel est le rapport entre sa mère et l'état de son cousin.

Pasteur : emmène ta sœur aussi.

Lui : euh, ok... J'y vais...

Le pasteur retourne trouver papa lorsqu'il crie nos noms. Quand on arrive, papa est en train de convulser. Eh Dieu ça c'est encore quoi comme ça ?

OLIVIER

J'avoue que je suis très bouleversé par ce que le pasteur vient de dire. Mais quel rapport il y a entre le malaise de Enzo et maman hummmm. Je crois que toutes ces histoires vont finir par me rendre fou.

Je gare la voiture au parking de l'hôpital et c'est d'un pas pressé que je me dirige vers la réception. Heureusement en y allant je croise Julie...

Moi : Eh mais qu'est-ce qui s'est passé ?

Elle : sniff j'ai surpris une conversation entre lui et maman hier et l'instant d'après, il s'est évanoui. Tu ne vas pas me croire mais est-ce que tu sais que Enzo et maman sortaient ensemble.

Moi (confus) : sortaient ensemble comment ?

Elle : bah comme moi et Franck... Ils étaient en couple.

Moi : non, tu blagues !!

Elle : tu sais que je ne peux pas blaguer avec ce genre de chose. Quand je suis arrivée il faisait noir dans la maison j'ai entendu la voix de Enzo au loin. Il reprochait à maman la haine qu'elle a pour Élodie apparemment c'est elle qui a parlé du passé d'Elodie et puis il lui a demandé si elle qui sort avec lui était mieux. Je n'ai pas pu me retenir j'ai allumé la lumière pour être sûre que je n'hallucinais pas et pendant que je voulais en savoir plus Enzo s'est évanoui. Le plus bizarre c'est qu'en attendant l'ambulance maman devait se changer mais quand l'ambulance est arrivée je suis allée la chercher elle était tenue devant son miroir pareille que quand elle est montée et elle pleurait. Nous sommes finalement arrivés à l'hôpital mais elle peu de temps après elle a dû aller je ne sais trop où mais jusqu'à présent je ne l'ai pas vu.

J'essaye d'encaisser chaque chose à la fois mais c'est compliqué. Je suis certainement en train de rêver.

Elle : et depuis l'état de Enzo s'aggrave. Je n'ai pas pu te faire signe parce qu'il fallait que je monte et descende. Maintenant il est dans le coma du coup les médecins attendent mais vue leur tête j'ai bien peur que le pire se produise.

Il y a un banc à ma gauche. J'entreprends de m'asseoir sinon je risque faire une attaque cardiaque.

Elle : Olivier ? Ça va ?

Moi : je suis dépassé Julie... Je ne sais même pas quoi dire.

Julie regardant derrière moi : tiens voilà maman qui arrive...

Je me retourne et en la voyant je me rappelle des paroles du pasteur. Alors je ne perds pas une seconde.

Je me lève et demande à Julie de me suivre. Quand on arrive au niveau de maman...

Moi : viens avec moi maman

Elle : et Enzo

Moi : tu sais bien qu'il n'ira pas mieux tant que tu n'auras rien dit.

Elle me regarde et ne dis rien. Elle se contente juste de me suivre alors que je suis inquiet. J'ai lancé cette phrase pour voir comment elle allait réagir et sa réaction montre clairement qu'elle est derrière le malaise de Enzo mais comment ? Je crois qu'elle a des choses à nous expliquer.

Je conduis comme un fou en route...

Julie : Olivier arrête... Tu vas nous faire tuer !!

Moi : désolé...

Il faut vraiment que je me calme. Intérieurement je me mets à réciter le psaumes 23 et je me sens apaisé l'instant d'après. C'est dans cet esprit que j'arrive à la maison.

Lorsqu'on entre Julie va saluer Élodie et Ami tandis que maman reste derrière moi.

Élodie : bonjour maman !

Maman se contente de la toiser.

Moi : comment vous allez ?

Élodie : le papa d'Ami a fait une crise tout à l'heure mais c'est bon, c'est passé. Là il se repose. Le pasteur Mardochée est avec lui.

Moi : ok, je vais le prévenir que maman et Julie sont là.

Elle : je vais y aller...

Moi : ok

Je regarde maman et elle est bizarre j'ai du mal à décrire son comportement. Je lui demande de venir s'asseoir mais elle refuse.

Dès que le pasteur revient et la salue, elle fuit son regard.

Lui : bonjour maman comment vous allez ?

Elle : ...

Lui : venez avec moi !

Elle : je ne vais nulle part avec vous.

Le pasteur la regarde et il commence à prier...

Elle : qu'est-ce que vous faites ? Arrêtez ça tout de suite...

Il ne s'arrête pas et nous demande de faire de même. Ce qu'on fait sans tout de même la quitter des yeux.

Elle commence à gesticuler dans tous les sens.

Elle : c'est bon je vais parler mais arrêtez ça !

Pasteur : on vous écoute...

Elle essaye de parler mais sa voix ne sort pas...

Pasteur : hummmm, ils veulent l'empêcher de parler...

Je regarde Julie elle semble si apeurée et inquiète. Qui ne le serait pas d'ailleurs ?

On se met à prier de plus belle.

Pasteur : Seigneur, mon Dieu ! Je ne me tourne pas vers un homme mais vers toi une fois de plus en ce jour. Je me tourne vers toi le créateur de toute chose... au nom de ton fils Jésus-Christ qui est mort sur la croix pour nous, mon Dieu c'est vers toi que je me tourne car il n'y a que toi qui puisse intervenir dans cette situation. C'est toi qui as dit dans ta parole, tout ce que vous lierez sur la terre sera lier au ciel et tout ce que vous délierez sur la terre sera délier au ciel. Seigneur je te prie au nom de ton fils Jésus-Christ, libère là !

Le pasteur ne fait que prier et là on attend !

Maman : c'est bon je vais parler. Sniff, c'est moi qui suis responsable de l'état de Enzo mais je vous jure, je ne voulais pas sniff.

Je n'ai jamais voulu de cette vie, enfin si mais pas comme ça.

Elle se met à nous raconter son histoire, de la rencontre de cette femme à l'histoire d'Enzo. Elle nous raconte cela et je suis juste scandalisé. Je crois que c'est trop pour moi... Ma mère capable de tout ça ?

Elle : je ne voulais pas d'ailleurs j'avais déjà trouvé une solution pour Enzo.

Cette fois je ressens comme un frisson traverser mon corps.

Elle : je savais que si je disais la vérité, c'était moi qui mourrais alors je ne voulais pas qu'il meurt et je ne voulais pas non plus mourir. Je suis allée voir mon initiateur pour qu'il m'aide et il m'a dit qu'il y avait une solution.

Elle tourne son regard sur Élodie

Elle : ton enfant ?

Elodie la regarde surprise et il y a de quoi... Je crois que ma mère perd les boules. Depuis quand Élodie a un enfant.

Elle : celui qui est dans ton ventre.

On la regarde tous surpris....

Elle : même moi je ne le savais pas, c'est lui qui me l'a affirmé en disant que tu attendais un enfant, sniff pardonne moi Élodie, pardonnez-moi mes enfants. Je suis tellement...

Elle se met à délirer à rire toute seule. Je crois qu'elle est en train de devenir folle.

Pasteur : fermez la porte pour qu'elle ne sorte pas.

On ferme la porte et on se remet en prière... Je ne sais pas pendant combien de temps on a prié mais tout le monde est en sueur et épuisé mais heureusement ça a valu la peine car maman revient peu à peu à elle.

Élodie va dans la cuisine et revient avec un verre d'eau qu'elle tend à maman.

Maman : merci... Élodie !!

Élodie : oui maman ?

Elle : je suis vraiment désolée, je...

Élodie : vous haïr ne changerait rien à ce qui a été et notre seigneur ne prône-t-il pas l'amour ? Je vous pardonne.

Elle remercie Élodie et la prend dans ses bras puis se tourne vers Julie...

Elle : je n'ai pas été une bonne mère pour toi d'ailleurs je ne l'ai été pour personne et je le regrette amèrement. Si seulement je pouvais changer

Julie : tu ne peux rien changer... Excusez-moi mais c'est trop facile de dire je te pardonne. Oui tu ne savais pas dans quoi tu t'embarquais au début mais qu'as-tu fait par la suite. As-tu renoncé ? Non, as-tu changé ? Non. Tu aimais ce que cette vie avait à t'offrir alors tu n'as pas voulu l'abandonner. Tu as eu le choix... Bon sang on a toujours le choix. Tout ce que tu as fait par la suite a été de propre gré. Ta haine contre Élodie, ton mépris pour moi, tes coups bas, Enzo et j'en passe c'était tes choix... Si tu veux qu'on te pardonne commence déjà par assumer tout ça.

Elle : je suis vraiment désolée ma fille... Oui tout est ma faute et je regrette

Julie : dis-moi, lorsque cet homme t'a demandé de livrer l'enfant de Olivier et Élodie, ton petit fils que lui as-tu répondu ?

Elle : ...

Julie : on attend...

Elle : j'ai accepté mais c'est parce que je n'avais pas le choix...

Julie : hahaha, je crois que tu te fous de nous là... Tu n'avais pas le choix ? Tu avais le choix, mourir par exemple pour sauver Enzo et ton petit fils mais comme d'habitude tu t'es montrée égoïste. Tu allais livrer cet enfant pour après insulter Élodie que son ventre est vide ? Excuse-moi maman mais ton histoire de pardon je n'y crois pas un seul instant. Fais-le avec les autres mais pas avec moi.

Maman : Julie s'il te plaît, je te jure que je vais changer... Tu veux que je meure ok, mais s'il te plaît pardonne moi mon bb. Si je dois mourir, je veux être sûre que tu m'as pardonné.

Pasteur : Julie et Olivier, je sais que ce n'est pas facile mais si vous aimez votre mère faites-le. Peut-être le regretteriez-vous un jour. Et puis la bible dit que l'amour est patient, l'amour supporte et pardonne tout. Comment voulez-vous que le seigneur ait pitié de vous si vous vous n'avez pas pitié de votre prochain. Comment voulez qu'il vous pardonne et vous écoute si vous ne pouvez pas en faire de même pour votre semblable ?

Le pasteur nous parle encore et encore en nous édifiant sur l'amour, le pardon. Je pense qu'il n'a pas tort et ses paroles ne sont pas entrées dans l'oreille des sourds.

Lui : Maman maintenant on va prier et vous allez répéter après moi ! Seigneur...

Maman : seigneur...

Lui : je te remercie de m'avoir pardonnée. (Mama répète) aujourd'hui je t'accepte dans ma vie comme mon seigneur et mon sauveur. Je te dis merci pour cette nouvelle vie que tu m'accordes et pour le salut de mon âme. Accueille-moi dans ton paradis. Amen !

Maman répète puis le pasteur fait une dernière prière pour maman. Elle nous fait signe à Julie, Élodie et moi de nous rapprocher. Elle nous prend dans ses bras et nous demande une dernière fois pardon. On lui dit que c'est tout oublier qu'elle n'a pas à s'inquiéter.

Je ne sais pas mais je sens une drôle de sensation.

Julie : repose toi maman on va parler plus tard. Ok, ne t'inquiète pas je te pardonne tout

Élodie : oui, Julie a raison tu dois te reposer tu fois être en forme pour nous préparer un bon plat de Nkui.

Maman sourit et ça me fait plaisir.

Maman : je vous aime tellement

Nous : nous aussi.

Elle : merci pasteur pour tout. Prenez toujours soin de ces gens. Ami dis à ton père qu'il a fait le bon choix.

Elle lève la tête au ciel et lance :

: merci seigneur, je suis prête

Puis s'en dort.

Pasteur : je crois qu'elle est partie...

Julie : non maman sniff !

Moi j'arrive à peine à bouger... Élodie vient juste me prendre dans ses bras.

Pasteur : ce n'est pas un jour de tristesse mais de joie. Réjouissons-nous car votre maman est partie oui, mais elle est partie en paix.

Au même moment le téléphone de Julie sonne elle décroche et semble contente. Lorsqu'elle raccroche...

Elle : c'était le docteur, Enzo vient de se réveiller...