ÉLODIE
Je regarde cet homme sans trop savoir quoi lui répondre alors que tous les regards sont braqués sur moi...
: vous ne devriez pas répondre à son attaque... Me dit mon attaché de presse
Je lui fais signe de la main pour qu'il reste calme puis je me lance...
Moi : Alors selon vous, soit je profite de la mort de mon frère soit je l'ai tué pour pouvoir accéder à ce poste ?
Lui : euh madame en fait...
Moi : oui ou non ?
Lui : enfin...
Moi : oui ou non ?
Lui : oui...
Moi : bien... Et s’il vous fallait choisir une réponse entre vos deux suggestions vous choiriez laquelle ?
Lui : mais...
Moi : j'ai tué mon frère ? Ou alors je profite juste ?
Lui : je ne sais pas d'où ma question ?
Moi : pour que vous en arriviez à cette question, vous avez dû cogiter longtemps sur la question... Alors laquelle des deux vous semble la plus logique ?
Lui : je dirais que vous profitez ?
Moi : bien, et pourquoi je ne l'aurais pas tué ?
Il semble troublé par ma question...
Lui : euh, enfin, vous ne ressemblez pas à une meurtrière... Enfin, je ne pense pas que vous l'ayez fait mais il faut avouer que la façon dont vous vous êtes vite remise de sa mort est suspecte
Moi : vous auriez préféré que je reste dans mon lit ?
Lui : non... Je...
Moi : vous auriez voulu que je néglige mon travail pour que vous disiez cette fois que je suis une incompétente ?
Lui : non...
Moi : bien, pour moi profiter d'une situation est pire que créer la situation... Car c'est pour les lâches ça... Vous me trouvez lâche ?
Lui : non madame...
Moi : quelqu'un dans la salle me trouve lâche ?
Silence absolu...
Moi : je prends votre silence pour un non... Alors si je ne suis pas lâche c'est que jamais je ne profiterai d'une telle situation... Alors la dernière hypothèse c'est je j'aie tué mon frère sauf que vous même vous avez dit que ce n'est pas possible donc je conclurais en disant que votre question n'est pas fondée ou si ?
Lui : euh non...
Moi : bien... Maintenant que tout est clair, j'ai du travail qui m'attend et je souhaite une bonne journée à tout le monde, pour ma part j'ai du travail qui m'attend. Que le Dieu que je sers vous bénisse.
La salle reste dans un silence total... Je crois que cette fois, j'ai mis tout le monde d'accord...
Mon attaché de presse derrière moi : vous vous êtes super bien en sortie madame
Moi : si je vous disais que moi-même je suis surprise de ce que j'ai dit...
Lui : continuer de prier votre Dieu, apparemment il a décidé de se battre à vos côtés. Je ne vois pas deux explications...
Moi : c'est un Dieu sans faille, je lui fais confiance.
Il sourit et puis il m'accompagne dans mon bureau ou on prévoit lancer le début de notre campagne... Il nous faut un programme sûr. Pour tout à l'heure, comme je l'ai dit, même moi je ne sais vraiment pas comment j'en suis arrivée à ces réponses. Tout ce que je peux dire c'est merci au Seigneur d'avoir déstabiliser le journaliste.
Ma campagne peut enfin commencer.
ABOUBAKAR
Je suis assis dans mon bureau lorsque la sonnerie de mon téléphone retentit. Je peux déjà deviner qui c'est. Fallait s'y attendre après l'annonce de notre chère Maire.
Moi : Allô
Lui : Tu étais de ceux qui voulaient garder cette femme en tant que maire parce que selon vous elle ne ferait pas long feu et puis vous disiez que ça atténuerait les mauvaises langues. J'ai dû vous suivre mais là il n'est pas question que je risque ma place de gouverneur.
Moi : Mais Martin, rien ne te dit que cette femme gagnera...
Lui : je ne veux pas attendre de voir si elle gagnera ou pas... Je veux qu'elle disparaisse.
Moi : comment ?
Lui : tu m'as bien compris... Contacte ton homme, je veux que ce problème soit réglé le plutôt possible.
Il raccroche sans que je ne puisse rajouter autre chose. Je ne comprends pas pourquoi il veut la faire disparaître alors qu'il n'est même pas sûr qu'elle gagnera. Elle n'y connait rien en la matière alors que lui, il est à ce poste depuis cinq ans maintenant. Je pense qu'il n'a pas à s'en faire.
Pendant que je cogite sur la situation, la porte s'ouvre sur ma fille...
Je suis content qu'elle vienne me voir... J'ai eu peur à un moment que la mort de ce jeune homme nous éloigne. Ça a d'ailleurs été le début mais maintenant je la retrouve un peu plus chaque jour et ça me fait du bien car ma fille est tout ce que j'ai de plus cher en ce monde. C'est le seul enfant que j'ai et que j’aurai ; pas que je ne veuille pas d'autres enfants mais je ne peux plus en avoir. Je vous ai dit que pour être où je suis aujourd'hui, il faut faire certains sacrifices. Bref ma fille c'est la prunelle de mes yeux et pour elle je ferai tout...
Elle me pose un bisou rapide sur la joue avant d'aller occuper la chaise en face de moi...
Elle : ça va ? T'as l'air préoccupé...
Moi : non t'inquiète je vais bien... Juste la fatigue
Elle : tu devrais te reposer... Tu travailles beaucoup trop
Moi : j'y penserai... Alors que puis-je pour vous mademoiselle Aboubakar ?
Elle : je suis venue te voler pour une heure...
J'écarquille les yeux d'incompréhension...
Moi : me voler...
Elle : eh oui cher monsieur, je vous emmène déjeuner...
Lui : euh... Ok
Je suis plutôt agréablement surpris...
Je me laisse guider par mon kidnappeur. Lorsque mon protocole de sécurité commence à mettre tout en place pour cette sortie, Amie les interrompt.
Elle : je vais être ton chauffeur et ton garde aujourd'hui...
J'éclate presque de rire en faisant signe à mon directeur de sécurité qui voulait intervenir de laisser et que j'irai avec ma fille.
Je grimpe dans sa voiture et elle m'emmène je ne sais où...
Après quelques minutes de conduite, elle gare devant un petit bar. On y braise des petits poissons à l'extérieur. Pendant qu'elle passe nos commandes, mes yeux n'arrêtent pas de se balader un peu de partout. Je ne savais même pas que ce genre d'endroit existait....
Dès qu'elle finit de passer les commandes, elle me fait signe de la suivre jusque dans le bar et puis on commande des jus en attendant.
Moi : alors ton travail ça se passe bien ?
Elle : oui, très bien... Contrairement à ce que je croyais, je m'y sens plutôt bien...
Moi : tu vois, je savais que ça te plairait.
Elle : je pensais que c'était parce que tu voulais que je me rapproche d'Ahmid...
Moi : tu es mon unique enfant et moi tout ce que je veux c'est ton bonheur d'ailleurs je tiens à m'excuser pour cette conversation violente qu'on a eu il y a peu toi et moi. Je suis content de la femme que tu es devenu alors je te fais confiance. Si tu ne veux pas de Ahmid, je comprends...
Elle : merci papa, si seulement Sam était encore...
Je la regarde sans vraiment savoir quoi lui dire...
Moi : tu sais... Aucune chose n'arrive jamais pour rien. Essaye d'aller de l'avant pour toi et pour Sam. Je ne pense pas qu'il aurait aimé te voir ainsi.
Elle : merci papa...
On apporte nos commandes et juste l'odeur m'en dit long sur la qualité du met que j'ai dans mon plat.
Ami commence à manger alors que moi je la regarde juste...
Ami : tu ne manges pas ?
Moi : j'attends qu'on m'apporte une fourchette et un couteau....
Elle me regarde puis éclate de rire
Elle : pala, ici on mange avec les mains... C'est pourquoi elles ont apporté ces assiettes d'eau
Moi : ah d'accord
J'avoue que je me sens bête d'un coup mais c'est aussi très drôle...
Je me lance dans la dégustation de mon repas et comme je m'y attendais c'est très bon...
Elle : ça ne te manque pas ?
Moi : quoi donc ?
Elle : manger avec les mains, marcher sans tes gorilles etc.
Moi : tu sais ma fille, avec le temps on s'y habitue... Mais j'avoue que des fois j'aimerais que les choses soient aussi simples... Mais bon c'est mon travail, je n'y peux rien.
Elle : je suis très fière de toi papa
Moi : merci princesse
Elle : au fait j'ai lu tout à l'heure aux journaux que Élodie se présente au poste de gouverneur.
Moi : C'est qui Élodie ?
Elle : le maire, la sœur de Samuel.
Moi : anh oui, c'est vrai elle est même venue me voir pour avoir mon soutien...
Elle : j'espère que tu le feras parce qu'elle le mérite. Elle est exactement comme toi, passionnée par son travail pas comme ces autres qui mettent l'argent et le pouvoir avant tout, moi je pense qu'elle pourrait changer beaucoup de choses.
Moi : ouais... Tu n'as pas tort ! Du moins on verra...
On finit de manger et boire, Ami me ramène au bureau et je dois avouer que ce moment avec elle m'a vraiment fait du bien. Ça fait longtemps je ne mettais pas senti aussi... Libre !
ELODIE
Ça c'est ce que j'appelle une journée chargée.... Quand je pense que ce n'est que le début. Ah oui, je m'attendais à quoi. Maintenant il faut assumer.
Là je vais à la maison, je vais essayer de me reposer un peu. J'ai finalement fait partir papa à l'étranger comme je le voulais... Je compte d'ailleurs déménager mes affaires dès demain matin pour notre nouvelle maison avec Olivier. Il faut avouer que mon mari me manque vraiment beaucoup.
Avant d'arriver à la maison, je fais un saut rapide à l'église pour assister à la prière et casser mon jeun.
(...)
Oufff cette fois, je suis enfin à la maison... Je me demande s’il faut que je range mes affaires avant ou si je me repose d'abord. Pendant que je cogite encore on sonne à la porte. J'ai donné une permission au gardien qui voulait aller voir ses parents donc je vais ouvrir moi-même.
Lorsque j'ouvre, c'est bizarre il n'y a personne. Je jette un regard à droite, à gauche toujours rien. En voulant refermer le portail, je prête attention à cette enveloppe par terre.
Intriguée je l'ouvre sur le coup. Il y est inscrit "si vous lisez cette lettre, ne vous retournez pas et sortez de cette maison tout de suite" comme téléguidée, je fais exactement comme écrit sur la lettre. Mais où vais-je aller alors que mon sac est à l'intérieur. Bizarrement je me mets à avancer... À peine quelques mètres effectués, j'entends un grand bruit derrière et moi. Mon corps commence à trembler, la chair de poule m'envahit tout à coup et lorsque je me retourne le désastre... J’aperçois à peine la maison, il y a le feu partout. Les gens autour de moi se précipitent pour appeler les pompiers.
Je ne sais même pas quoi penser. Je jette un dernier coup d'œil dans le papier que j'ai à main...
Qu'est-ce qui vient de se passer ?