ELODIE
Olivier : Cette histoire ne peut plus continuer
Moi : comment ça ?
Lui : tu m'arrête cette histoire de politique... Tu sais que j'ai suffisamment d'argent pour qu'on puisse vivre toute une vie toi et moi...
Moi : ce n'est pas une question d'argent
Lui : peu importe... Tu m'arrêtes ça c'est tout.
Moi : Oli...
Une larme se met à couler de ses yeux...
Lui : Non Didi, aujourd'hui j'ai failli te perdre... Tu sais seulement ce que j'ai ressenti lorsque j'ai vu le feu à cette maison sur les réseaux sociaux ? L'idée de t'avoir perdu, tu sais comment je me suis senti ? Sais-tu combien j'ai prié durant mon trajet pour cette maison ? D'abord Sam, maintenant toi ? Je dis non ! Didi que tu le veuilles ou non, tu m'arrêtes ça... Je ne veux pas être veuf...
Je le laisse se défouler un bon moment puis je vais l'enlacer très fort. Je peux imaginer ce qu'il ressent et j'en suis d'ailleurs désolé mais une chose est sûre, je n'arrêterai pas là. Je ne leur donnerai pas ce plaisir.
Moi : Je peux imaginer ce tu as ressenti, je sais ce que c'est que de perdre quelqu'un mais sache que s’il y'a quelque chose que cet incident m'a appris c'est que Dieu est là avec moi... Alors je n'ai pas à avoir peur d'un homme... Oui je mets ma vie en danger mais il y en a marre de voir ces gens gagner. Ils se croient tout permis et pensent que le pays leur appartient alors que non. Il est temps que les choses changent. Je ne renoncerai pas au contraire, je vais me battre mais j'ai besoin de savoir que tu me soutiens.
Lui : hummmm, un autre incident de ce genre tu arrêtes tout...
Moi : d'accord...
Il me serre encore très fort dans ses bras... Je m'y sens si bien.
Lui : je t'admire chaque jour qui passe tu sais ? Autant de courage et de détermination en une si petite femme. Je comprends pourquoi ces gens ont si peur de toi mais ne t'inquiète pas on va leur mettre une raclée
L'entendre parler ainsi m'a fait rire parce que ce n'est pas dans son habitude.
Moi : ah ça, tu l'as dit...
Il éclate également de rire avant de redevenir sérieux...
Lui : Au fait, j'ai mon cousin Enzo qui revient d'Angleterre aujourd'hui... Je t'en ai parlé noh
Moi : ah oui, j'avais complètement oublié... Il sera là à quelle heure ?
Lui : en principe dans deux heures
Moi : ah, faut donc déjà que tu t'apprêtes pour ne pas être en retard tu connais bien la route de l'aéroport avec les embouteillages.
Lui : je n'ai pas envie de te laisser seule, on peut y aller ensemble
Sonnerie de téléphone
Moi : excuse-moi chéri je dois répondre c'est Ami
Lui : ok
Moi prenant l'appel : allô ?
Elle : Oh mon Dieu merci, tu es vivante, mais qu'est-ce qui s'est passé ?
Moi : une longue histoire Ami... Si seulement tu savais.
Elle : justement, il faut que je te voie de toute urgence...
Moi : ça ne peut pas attendre demain ?
Elle : non Didi, dis-moi où je peux te retrouver.
Moi : ok, je suis à la maison enfin ma nouvelle maison. Tu prends le taxi, tu dis qu'on te laisse au niveau du collège adventiste à Odza, je viendrai te chercher.
Elle : ok, j'arrive...
Elle raccroche alors que je n'arrête pas de me poser des questions... Elle avait l'air si anxieuse et stressée au téléphone.
Olivier : qu'est-ce qui se passe...
Moi : Ami dit qu'elle arrive et elle avait l'air très perturbée
Lui : qui ne le serait pas en voyant cette maison brûler de la sorte. Ok au moins ça va te faire de la compagnie. Bon je vais m'apprêter...
Moi : d'accord.
Si je vous dis que je n'ai pas eu peur tout à l'heure quand cette maison a pris feu, ce serait vous mentir. Jusqu'à présent je n'en reviens pas. Si j'étais restée dix minutes de plus dans la maison en ce moment on parlerait de moi au passé. Rien qu'en y repensant, j'en ai la chair de poule. Sois bénis mon Dieu, car une fois de plus tu ne m'as pas lâchée.
Je sais que ça devrait être une raison pour moi d'abandonner, surtout la tête de Olivier tout à l'heure lorsqu'il est arrivé sur les lieux.
Mais je ne peux pas leur faire plaisir. Ce n'est pas une question d'orgueil mais les choses doivent changer...
Mon téléphone sonne, je regarde c'est le pasteur Mardochée. Certainement il doit déjà être au courant pour l'incendie.
Moi : allô
Lui : Gloire à Dieu, Élodie tu vas bien.
Moi : oui pasteur, le seigneur a encore agi.
Lui : qu'il est merveilleux notre seigneur. Où es-tu à présent ?
Moi : à la maison, celle que Olivier vient d'acheter à Odza.
Lui : ok, j'arrive...
Moi : c'est au collège...
Lui : je sais tu as oublié que j'étais déjà là quand il l'achetait pour la prière ?
Moi : ah oui c'est vrai j'avais oublié... Ok je vous attends alors.
Olivier descend quelques minutes plus tard pour aller à l'aéroport. La nuit commence déjà à tomber. Je regarde mon téléphone professionnel, j'ai un tas d'appel manqué. Je choisis d'appeler mon attaché de presse en premier.
Lui : allô madame ? C'est vous ? Gloire à Dieu, vous allez bien... Partout aux infos on parle de votre maison qui a brûlé et personne ne sait où vous êtes. D'autres disent même que vous êtes morte.
J'ai envie d'éclater de rire mais je choisis de rester sereine.
Moi : vous voyez bien que je suis en vie et pour le moment personne ne doit le savoir. Convoquez une conférence de presse pour demain 14h, je crois qu'il est temps que ces gens comprennent qu'on ne se débarrasse pas de moi aussi facilement.
Lui : bien madame... Madame ?
Moi : oui Victor ?
Lui : je suis content que vous soyez en vie
Moi : et je compte le rester pour longtemps encore hahaha
Lui : ah oui, la dame de fer... Ça pourrait être votre pseudo pour la campagne hein hihihi
Moi : dame de fer hahaha ça sonne plutôt bien... Merci Victor et à demain.
Olivier : qui te met le sucre aux dents comme ça...
Moi : hahaha c'est Victor mon attaché de presse... Tu vas déjà ?
Lui : oui...
Moi : ok, tu salues ton cousin de ma part. On se verra pendant son séjour enfin, je trouverai du temps. Toi sois prudent et ne rentre pas tard...
Lui : je te manque hein...
Moi : énormément
Lui : tu me manques aussi ma reine je serai très vite de retour. Je le dépose chez maman et puis je te reviens.
Moi : super...
Il m'embrasse langoureusement avant de s'en aller. Hummmm mon homme... Qu'est-ce que je l'aime !
C'est la sonnerie de mon téléphone qui me sort de mes pensées. C'est Ami. Elle doit déjà être là.
Moi : allô ?
Ami : oui, je suis déjà là
Moi : ok prends l'entrée à droite, tu vas me trouver devant le portail.
Elle : ok.
Je sors l'attendre hors du portail et au même moment le pasteur arrive. Je demande au gardien d'ouvrir le grand portail pour qu'ils puissent rentrer leurs voitures.
Une fois à l'intérieur...
Moi : vous vous êtes entendus pour arriver en même temps hein hihihi
Malgré ma blague, Ami semble toujours aussi ailleurs.
Moi : Ami, qu'est-ce qui se passe ?
Elle me regarde, puis se met à pleurer... Je ne comprends pas ce qui se passe avec elle. Mais elle m'inquiète vraiment...
Pasteur : Ami qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi pleures-tu ?
Elle : je ne sais même pas où commencer...
Moi : attends, je vais te prendre un verre d'eau ok ?
Elle : ok
Je reviens avec le verre d'eau qu'elle vide d'un trait...
Moi : bien, maintenant dis-nous ce qui se passe.
Elle : j'ai voulu faire une surprise à mon père aujourd'hui alors je suis allée le chercher à son bureau aux environs de 11h, on est allé manger et...
Elle commence à raconter son histoire et je ne vois toujours pas ce qui cloche jusqu'à ce qu'elle commence à parler de cet Ahmid et des révélations qu'il lui a faites.
Elle : tu te rends compte Didi, mon propre père a tué l'homme que j'aime et il a essayé de te tuer. Je ne sais même pas comment je pourrais encore le regarder en face. Dire que je suis l'enfant d'un tel homme. Je suis dégoutée.
Le pasteur et moi on se regarde suite à ses révélations. Je crois qu'il doit aussi être surpris que moi par ces révélations. Je savais que le père d'Ami avait proposé à Sam d'entrer dans leur cercle mais aller jusqu'à le tuer, je n'en revenais pas...
Pasteur : et cet Ahmid comment sait-il tout ça ?
Elle : il fait partie de leur cercle....
Moi : hummmm, et il les trahit aussi facilement
Elle : je crois qu'il doit en avoir marre
Pasteur : je pense que cette histoire doit être plus compliquée qu'on le croit...
Moi : je pense pareil. Et maintenant que tu es au courant de tout ça Ami, tu dois faire très attention à toi. Pour moi ne t'inquiète pas rien ne m'arrivera. Mais toi sois calme et n'entre pas dans une guerre contre ton père. D'ailleurs je crois que tu devrais même les prendre à leur propre jeu.
Elle : c’est-à-dire ?
Moi : il est clair que cet Ahmid cache quelque chose je trouve ses confessions trop faciles. Parle de cette conversation avec ton père en le mettant en confiance du genre tu lui fais croire que tu n'as pas cru à un seul mot de cet Ahmid et tu vas parler à cet Ahmid en lui disant que tu as compris ce qu'il a dit et que tu lui es reconnaissant pour sa confiance et ses révélations. Dis-lui qu'il ne s'inquiète pas tu sauras comment gérer.
Elle : je ne pourrai pas...
Moi : pourtant tu dois... Ta vie en dépend
Pasteur : c'est vrai Ami. Si tu t'éloignes de ton père de façon bizarre IP te soupçonnera et ça peut t'être fatale pareille pour cet Ahmid. Mets les deux en confiance et regarde ensuite comment ils se détruiront seuls.
Elle : ok
Pasteur : et dès aujourd'hui, Ami mets-toi vraiment en prière. Nous servons un seul et unique Dieu. Prie et demande-lui la sagesse et la protection. Il saura te guider.
Elle : ok
Je crois que cette idée n'est pas mauvaise. Quoi de mieux que de les monter les uns contre les autres.
Ils veulent jouer, eh bien on va jouer.
ABOUBAKAR
Je suis en réunion avec le gouverneur et quelques membres du gouvernement qui semblent se réjouir de leur victoire sur le maire.
Gouverneur : mais ABOUBAKAR on dirait que quelque chose te tracasse.
Moi : non mon frère c'est juste un dossier qui occupe mon esprit.
Lui : laisse d'abord le travail et viens donc te réjouir avec nous.
Comment pourrais-je me réjouir après les Révélations que m'a fait ma fille hier. Je ne comprends ce qui a pris Ahmid d'aller lui raconter tout ça mais qu'il sache que je n'en resterai pas là. J'ai été soulagé du fait qu'elle m'ait dit qu'elle me croît. Je sais que je ne suis un exemple pour personne mais je ne supporterai jamais que ma fille me voie comme un monstre.
Gouverneur : chers frères la conférence de presse va bientôt commencer. On va enfin proclamer notre victoire hahaha
Je les regarde tous rire et exprimer leur joie puis je tourne mon attention vers la télévision.
À la télé : monsieur dîtes nous ce qu'il en est de madame le maire. Depuis l'incendie d'hier, personne ne sait si elle est en vie ou pas.
Un monsieur fait signe aux journalistes de se calmer et puis quelques secondes plus tard, madame le maire fait son apparition...
Gouverneur : non ce n'est pas possible. Elle est morte. Ça ne peut pas être-elle.
Tous les autres tournent leur attention sur lui. On dirait presque qu'il va faire une attaque.
Lorsque le maire prend la parole, on reporte tous notre attention sur elle.
Elle : merci de votre présence à tous. Je ne vais pas être longue.... Je veux déjà remercier tous ceux qui de près ou de loin se sont iniquités pour moi et je vous rassure que je suis bien en vie et en parfaite santé. Faut croire que Dieu n'a pas encore besoin de moi près de lui.
L'assemblée éclate de rire
Elle reprend ensuite : bien mesdames et messieurs, ma campagne continue et n'oublier pas de vous inscrire sur les listes électorales. J'ai hâte d'être votre prochain gouverneur. Que Dieu vous bénisse.
Cette fois, je crois que le gouverneur vient de s'évanouir.