– Mais les personnes vivantes ne sont pas imaginaires ? dit-elle avec force, mais en pâlissant beaucoup et en s'éloignant de lui. Vous ne pouvez pas les changer. – Je l'ai fait, Berthe, dit Caleb. Il y a une personne que vous connaissez, ma colombe… – Oh ! mon père, pourquoi dites-vous que je la connais ? répondit-elle d'un ton d'amer reproche. Qui puis-je connaître, moi qui n'ai personne pour me guider, moi misérable aveugle ? Dans l'angoisse de son cœur, elle tendit ses mains en avant comme si elle cherchait son chemin, et puis elle en couvrit sa figure avec un air de tristesse et de délaissement. – Le mariage qui a lieu aujourd'hui, dit Caleb, se fait avec un homme sévère, avare et égoïste. Un maître dur pour vous et pour moi, ma chère, pendant bien des années. Laid dans ses regards