Chapitre 5♠️

2504 Words
PDV SVETLANA J'étais assise depuis plus d'une heure sur le lit sans pouvoir trouver le sommeil. Ce château était pesant. J'avais à peine commencé mon service que j'avais déjà une furieuse envie d'abandonner. Mais c'est alors que je pensais à Noushya, qui avait accepté de bosser enfin, de nos dettes... Je devais tenir le coup je n'avais pas le choix. Il y'avait visiblement plus d'un problème dans ce foyer et la dernière chose que je voulais c'était de me retrouver au milieu. Plus jamais je ne contesterai les ordres de Azor, tout ce que j'avais à faire c'était m'excuser pour espérer qu'il ne me renvoie pas et exécuter ses ordres à la lettre. Je revoyais ses yeux ivres de colère, une colère qui n'était pas directement dirigée vers moi, je le savais mais cela ne m'empêchait pas d'avoir peur. Ce géant était effrayant... Beau à faire damner une sainte mais néanmoins effrayant. La nuit n'en finissait pas ! Quand allait-Il enfin faire jour? Quand le soleil daignera t'il enfin se lever? Il faisait en plus horriblement chaud et les fenêtres ouvertes n'y changeaient absolument rien. Je me saisis du peignoir pour sortir me rafraîchir. Tout le monde dormais et cela me laissait le champs libre pour inspecter les lieux. J'ouvre légèrement la porte et sors mais le couloir sombre faillît me faire reconsidérer ma folie. J'étais dans le château de Azor, j'étais dans son royaume, son Univers. Rien que pour respirer j'avais besoin de son approbation alors pourquoi diable je sortais de ma chambre. Maintenant que j'y pense, ce n'est pas comme si j'étais prisonnière mais... un petit peu quand même. Je serre mon peignoir et prends les escaliers pour atterrir dans le hall puis vire sur les côtés pour atteindre les cuisines et vois la lumière au fond. Moi qui croyais que tout le monde dormais , manifestement il y avait quelqu'un d'autre qui comme moi ne trouvait pas le sommeil. Je m'avance espérant voir un visage chaleureux et pourtant... Je vois une magnifique silhouette vêtue d'un ensemble pyjama soyeux et impeccable. Une tasse fumante en main, et masque de beauté sur le visage. J'eus envie de faire demi tour mais malheureusement pour moi, je ne pus faire autrement qu'avancer. Il faisait tellement chaud! Comment pouvait-elle avoir envie d'une infusion avec une telle chaleur. J'arrive plus près et me risque une salutation à laquelle elle ne prît pas la peine répondre. Brûlée de honte, je passe à côté et ouvre le réfrigérateur pour me prendre une bouteille de jus de fruit bien frais avant d'entendre: Johanna- Il y'a une cuisine pour les domestiques au cas où tu l'ignorerais! Lança t'elle d'une mauvaise langue. Je ferme brièvement les yeux avant de les rouvrir. Moi- Je l'utiliserai la prochaine fois, veillez m'excuser. Je bois une petite gorgée avant de me diriger vers la porte quand: Johanna- Comme ça c'est toi la nurse? Dit-elle d'un ton dédaigneux. Je me retourne pour lui faire face. Moi- Exact, madame Makar. Johanna- Vous êtes un peu jeune. Fît-elle remarquer; Quel âge avez-vous ? Moi- Vingt-cinq ans. Johanna - Trop jeune. Moi- Je vous assure que mes intentions sont tout à fait nobles madame. Elle lève son regard vers moi avant qu'une sonnerie retentisse. Johanna - Oh, enfin ! Elle retira son masque puis se saisît du miroir pour tâter sa peau parfaite. Trop parfaite. Elle s'admira pendant de longues minutes et je me demandais encore ce que je faisais là. Je m'apprêtais à me retourner quand : Johanna - J'espère pour vous que vous arrivez à suivre. Confuse, je ne sus quoi répondre quand elle se retourna vers moi et poursuit ; Johanna - À suivre le rythme de Azor! Moi- Eh bien... Johanna - C'est un homme extrêmement exigeant ! Comme tout milliardaire, pensais-Je. Johanna - C'est un être qui a soif de perfection, il n'est jamais satisfait. Si vous n'êtes pas assez solide pour le supporter il est encore temps de faire marche arrière avant qu'il ne vous entraîne dans un gouffre, un puits sans fond. Je cligne plusieurs fois des yeux pour faire passer l'amertume dans le timbre de sa voix. Johanna - Il vous épuisera avant de vous donner le rôle de la méchante , un moyen de se débarrasser de vous sans se préoccuper des dégâts qu'il aurait pu vous causer et... Moi- Excusez-moi madame. La coupais-Je; Sachez que je suis là pour une durée bien déterminée. Johanna- Heureusement pour toi, nous n'avons pas tous cette chance. Dit-elle d'un ton beaucoup trop mélodramatiques pour paraître vrai puis : Oh, remettez-moi un peu de ce thé, j'en ai besoin pour calmer mes nerfs et préparer sereinement ma journée chargée. Moi- Bien sûr. Je m'approche et lui remet un peu de ce thé "miraculeux" en sentant qu'elle me regardait fixement... Johanna- Sommes-nous déjà vues ? Demanda t'elle. Mon sang explosa à l'idée qu'elle puisse me reconnaître. Moi- Non, je ne crois pas. Répondis-Je rapidement. Nos regards se croisèrent, elle me toisa du regard avant de lancer : Johanna- En même temps, vous avez un visage si quelconque, à ce rythme là je vous confondrais avec n'importe qui! Lança t'elle avant de rire d'une langue venimeuse. Je ne réponds pas, souris poliment avant de m'excuser: Moi- Je devrais peut-être aller me coucher maintenant. Johanna- Oui, faites donc ça. Vous avez une mine épouvantable ma pauvre vous devriez utiliser ce masque de beauté, il fait des merveilles! Cela vous aiderait à vous débarrasser de vos rides et de toutes ces imperfections. Rides? Imperfections? Moi- Naturellement. Je me retourne et serre fort ma bouteille jusqu'à atteindre ma chambre. Cette femme est un vrai serpent! Ça en était à la fois gênant et hérissant de l'entendre parler tellement sa voix sonnait comme sortie des profondeurs démoniaques. L'entendre parler était un vrai rebondissement... Rebondissement qui allait me coûter cher car mon genoux revînt à la charge avec une affreuse douleur. Je retins un cri de douleur et me mets à chercher rapidement mes médicaments. Je crée un vrai bazar avant de finalement les retrouver. Je prends immédiatement deux comprimés et les avale avec mon jus de fruit. Je ferme les yeux et efface rapidement une larme quand mes pensées me ramenèrent à cette nuit sombre où j'avais vu tous mes rêves s'en voler telles des petites particules de poussière, cette nuit où j'avais failli perdre la vie... Cette nuit où j'avais failli perdre Noushya. ________ PDV AZOR La discussion d'hier avait presque réveillé le démon et involontairement, je m'en étais prise à Svetlana. Évidemment il était inconcevable qu'elle puisse laisser les enfants seuls après une telle frustration mais elle était nouvelle, elle n'avait pas à contester mes décisions, à désobéir aux ordres. C'était la première remise en question que je faisais depuis une décennie et le fait qu'elle mette autant de temps pour descendre voulait absolument tout dire. Elle redoutait cette matinée et je pouvais comprendre. Je regarde les enfants qui avaient une petite mine. Oram était silencieux et Auréa également. Ma petite princesse balançait simplement ses petites jambes en jetant toutes les dix secondes un regard en direction de son frère qui manifestement s'attendait à voir La nouvelle nurse débarquer. Je tique. À partir de demain, je serai beaucoup moins présent et cet air triste que je lisais sur eux était loin d'être le souvenir que je voulais garder. Mais je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même. Je jette un rapide coup d'œil à ma montre et vois qu'il était très tard. Fanny vînt remettre un peu de lait dans le bol de Auréa. Il y régnait un silence olympien qui m'agaça. Moi- Mais bon sang, où est Mademoiselle Von Daahir ! Fanny - Je crois qu'elle se prépare Monsieur. Moi- Il est tard! Ne l'as-tu donc pas briefé sur les règles de la maison ? Fanny- Si, bien sûr. Je suis sûre qu'elle ne va plus tarder... Moi- Il vaudrait mieux. Je ne sais pas si c'est la culpabilité ou la rage qui me mettait dans cet état mais une chose était sûre, Svetlana risquait gros. La porte de la terrasse s'ouvrît et immédiatement je lève ma tête imité par les enfants ainsi que Fanny pour voir entrer Mirza. Fanny baissa immédiatement le sien. Mirza- Excusez-moi Monsieur, mais là on doit vraiment y aller. Dit-il en se remettant droit. Moi- Encore deux minutes. Dis-je simplement en serrant mes dents. Mirza- Voyons Azor il... Moi- J'ai dis deux minutes ! Grinçais-Je d'une voix basse pour tromper la frustration et éviter que mes enfants le remarquent. Il acquiesça, regarda furtivement Fanny avant de finalement disparaître. Svetlana, Svetlana. Ton séjour risque de ne pas faire long feu. Je me lève à présent complètement enragé puis passe embrasser mes trésors. Oram - Tu t'en va déjà ? Moi- Oui champion mais j'essaierai de rentrer tôt pour vous border. Il sourît et j'embrasse son front avant de me retourner vers la petite princesse qui ne semblait pas particulièrement joyeuse. Moi- Prinkípissa ~Princesse~. Elle ne me répondît pas, continuant de tourner sa cuillère dans les céréales d'un geste presque machinal. Je regarde Fanny qui hausse simplement des épaules comme pour me dire qu'elle ne pouvait rien faire alors je dégage une mèche de son front mais toujours aucune réaction de sa part. Moi- Tu veux manger autre chose Princesse ? Elle fît "non" de la tête en boudant avec sa bouille toute mignonne. Moi- C'est bon alors? Tu te régales ? Elle se contenta de hocher la tête. Moi- Tu m'en fais goûter ? Elle ne réagît pas. Moi- Tu sais que je t'aime, ma princesse? Dis-je dans un souffle court. Je savais exactement pourquoi elle était dans cet état. Elle savait que je partais, elle savait que ma présence deviendrait rare et cela une fois de plus venait perturber le quotidien auquel elle s'était habituée. Elle m'en voulait. Elle voulait que je sache qu'elle m'en voulait, elle voulait que je comprenne qu'elle ne voulait pas d'un quotidien où je serai rare et cela me fendait le cœur car si je pouvais, je resterai ici et passerai toutes mes journées avec eux. Cela me déplaisait autant qu'à eux de plus que je n'avais confiance en personne quand il s'agissait de mes précieux. Je tentais le coup avec Svetlana et je commençais déjà à le regretter. Moi- Princesse je dois aller travailler mais cela ne m'empêchera pas d'être là et répondre à chaque fois que tu auras besoin de moi. Je te promets que toi et ton frère resterez ma priorité. Rien ne me fera jamais faillir à mon devoir. Je continuerai à prendre soin de vous. Je ferme les yeux me rendant compte qu'à son âge elle ne comprenait pas grand chose à ce que je disais. Je caresse sa crinière, lui embrasse les deux joues puis dépose un b****r sur son front avant de me lever mais sur le point d'atteindre la porte j'entends sa petite voix lancer : Auréa- Bampás ~Papa?~ Mon cœur faillît exploser car à chaque fois que j'entendais Oram et elle prononcer ce mot je me sentais comblé, cela me donnait l'impression d'avoir réussi, d'avoir tout réussi car je trouvais dans ce rôle une réelle satisfaction. Et ma place de père je la prenais très au sérieux, je ne l'échangerai pour rien au monde. Je me retourne et la voit brandir sa petite cuillère. Auréa - Tu peux goûter. M'autorisa t'elle. Je souris puis reviens sur mes pas pour m'accroupir et ouvrir ma bouche afin qu'elle me fasse goûter. Moi- Hum, c'est délicieux princesse! Elle me rendît son sourire, ce magnifique sourire qui égayait mes journées. Auréa- Tu reviendras hein? Moi- Bien sûr que je reviendrai ma princesse, pourquoi dis-tu cela? Auréa- Parce que Johanna elle, elle ne revient jamais. Mon cœur se fissura aussitôt. Auréa copiait son frère et n'appelait plus Johanna "Maman". Cette situation est d'une tristesse ! Moi- Mais non ma princesse, maman a simplement beaucoup de travail, elle très prise. Et je te rassure que moi, je m'occuperai toujours de vous quoiqu'il se passe car même si je travaille cela ne m'empêche pas de t'aimer toi et Oram et de passer du temps avec vous. Je ferai tout pour être le plus présent possible mais en attendant Fanny et Svetlana prendront grand soin vous. Elle acquiesça puis entama enfin son petit déjeuner. Je dépose un b****r sur sa tête puis sur celui de son frère avant de sortir de la pièce le cœur lourd mais tombe nez à nez avec Svetlana. Svetlana - Oh, Monsieur... Vous êtes là. Dit-elle précipitamment; Excusez-moi je... Moi- Plus jamais vous ne faites ça. Plus jamais ! Grondais-Je. Elle acquiesça rapidement. Moi- Ne me faites pas regretter le fait de vous avoir engagé. J'attends de vous que vous soyez presque aussi dévouée que moi, que vous preniez soin de ce que j'ai de plus plus précieux! Si je sens en vous aucune volonté aucune dévotion croyez-moi je n'hésiterai pas de vous renvoyer à New-York! Elle déglutît en ouvrant grand ses beaux yeux. Svetlana - Je m'excuse, cela ne se reproduira pas. Moi- Vous avez plutôt intérêt à tenir votre parole Mademoiselle Von a Daahir, j'ai horreur des gens qui font des promesses en l'air! Elle acquiesça énergiquement. Je lance un dernier coup d'œil à la table sur la terrasse et voit Oram qui bougeait Auréa afin qu'elle voit Svetlana. Son petit visage s'illumina ils se mirent à lui faire des grands signes en souriant et celle-ci leva sa main pour sourire en les faisant un coucou. Voilà le souvenir que voulais garder de ma première journée de boulot loin d'eux. Je me retourne sans plus de mot et l'entends dire d'une voix désolée : Svetlana - Je suis honteuse Monsieur, je m'en veux je ne saurais comment m'excuser. Moi- Occupez-vous bien d'eux et faites que mon absence ne leur paraisse pas trop pénible. Svetlana - Comptez sur moi Monsieur... je suis vraiment désolée. Je ne réagît pas et continue ma route jusqu'à rejoindre Mirza. Mirza- Je commençais à croire que vous aviez changé d'avis. J'entre dans la voiture sans un mot avant qu'elle ne commence à rouler. J'étais absolument furieux! Auréa souffrirait beaucoup et je m'autorisais à croire que Svetlana pouvait y remédier. Il m'étais impossible de dire à ma fille que sa mère l'aimait car je commençais à fortement en douter... Johanna était tout l'inverse d'une mère et elle ne manifestait aucun intérêt à cette vie de famille. L'extérieur était beaucoup plus intéressant pour elle et c'était un bien triste constat. Je m'appliquais à couvrir ses erreurs et à combler le vide qu'elle provoquait mais j'en étais arrivé à un point où je préférais qu'elle soit absente car sa présence nous faisait du mal à tous. Et cette frustration retombait sur Svetlana. Je savais exactement pourquoi elle avait mit autant de temps, elle essayait de m'éviter après mes humeurs d'hier soir mais cela n'avait fait que m'en rager encore plus car j'espérais que elle au moins fasse les choses différemment. Je fondais peut-être un peu trop d'espoir en elle... ________
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