L'EXHUMATION - TOME 1

La méchanceté est humaine !

ÉPISODE 09

GEORGES

Je trouve ça très étrange !

Qu'est-ce que ça veut dire ?

J'ai tout perdu dans ma vie. Et mon oncle qui me tourne le dos en me menaçant de quitter la maison de mon père !!!

Voyez-vous tout ce que j'ai fait pour sauver ma maman devant la mort ? Pourtant elle a trépassé.

Tout ça pour ça, comme le diront les lecteurs.

SORTIE DE L'EXHUMATION

ONCLE GILBERT

Moi c'est Gilbert. Mais vous pouvez m'appeler oncle Gilbert. Actuellement j'ai soixante-quatre ans, et je suis père de trois filles, âgées respectivement de trente-deux ans, vingt-neuf ans et la plus jeune vingt-cinq ans. Malheureusement, aucune d'entre elles n'est parvenue à décrocher le premier diplôme ouvrant les portes de l'Université (le Baccalauréat).

À plusieurs reprises, elles ont passé l'examen. J'ai alors pensé qu'il serait judicieux de les prendre des répétiteurs dans toutes les matières, même en éducation physique et sportive, mais là encore, c'est des échecs sur échecs.

J'ai alors décidé de les envoyer en apprentissage. Peut-être que leurs têtes ne sont pas fait pour l'école. Ma femme, elle n'a fait qu'accoucher que des échecs comme enfant. Bref, elles sont toutes grandes aujourd'hui et mariées, mais elles ne font pas ma fierté. Moi Gilbert, j'avais des rêves pour elles. Qu'elles deviennent de grand médecin, de grand avocat ou encore de grand économiste pour faire mon honneur dans tout le Cameroun mais hélas. Moi-même, je suis un grand commerçant. J'achète des sacs de noix d'anacarde en gros que je revends à l'extérieur. J'ai aussi des boutiques un peu partout dans le pays. Je ne suis peut-être pas très riche, certes, j'ai le minimum qu'il faut pour mener une bonne vie et m'occuper de ma famille contrairement à d'autres Camerounais, même si mes enfants n'ont pas réussi socialement malgré tous mes efforts.

Vous savez quoi ?

Si avant de naître, Dieu donnait la possibilité à chaque être humain que nous sommes de choisir sa famille de destination, je crois que je ne choisirai jamais de naître dans une famille polygame, mais malheureusement, ce n'est pas possible. Cette conception va toujours demeurer une fiction.

C'est souvent difficile de vivre entre frères consanguins, je ne vous le cache pas. Si ce n'est pas votre grand frère qui vous impose son veto, c'est que c'est papa qui préfère les enfants de sa première femme à ceux de la deuxième femme parce qu'ils sont peut-être déjà grand avec leur emploi et prend soin de papa, et à chaque fois que vous gaffez (les enfants de la deuxième femme [ça dépend des familles] vous devez subir un traitement sévère en guise de correction pour mauvais comportement.) Il peut arriver que votre père préfère sa seconde, troisième épouse, etc, à votre mère qui est sa première épouse ainsi que ses enfants, il se met à vous gueuler dessus en vous rappelant à quel point vous lui faites pitié, ou qu'il est déçu de vous, et par conséquent, qu'il a ses enfants qui sont déjà grand. C'est à croire que vous qui êtes les enfants de sa deuxième ou troisième épouse, vous êtes des bâtards et non ses enfants.

Les pères qui vivent dans de telle famille doivent plutôt œuvrer pour la solidarité, l'Union de tous les enfants, et éviter plus tard des guerres fratricides, pour le rayonnement de la famille au lieu de vouloir favoriser ou donner plus d'affection à tel enfant et non à tel autre enfant.

Si vous n'êtes pas encore mariés et que vous comptez vous marier un jour, quel que soit votre situation sociale, financière d'un jour à l'autre, je vous conseille la monogamie en lieu et place de la polygamie pour éviter tous problèmes avec vos enfants plus tard. Les cas de divorce avec enfants, et de remariage pour avoir d'autres enfants sont également à éviter. Mais après tout, chacun de nous est capitaine (maître) de son bateau (vie).

Pour éviter cette erreur (Selon moi) commise par mon père, lorsque je veux me marier, j'ai opté pour la monogamie, pour éviter plus tard des histoires entre mes enfants.

Je veux bien que vous retenez que nul n'est méchant volontairement et évitez de juger à l'avance. Vous allez beau me traiter de méchant, sorcier, mais je n'ai pas perdu la raison. Mais vous êtes libres d'émettre vos opinions si vous soutenez le contraire de ce que je viens de dire.

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DEUX ANS PLUS TÔT (RETOUR DANS LE PASSÉ)

Dans ma famille, nous sommes juste deux enfants de mon père, deux garçons, et je suis le deuxième. Mon grand frère me dépasse de trois ans. Je n'ai pas fait de longues années d'études, contrairement à mon grand frère qui est allé lui, jusqu'à l'Université et a soutenu.

Pendant mon enfance, mon père s'est toujours montré indifférent et dur avec moi sans que je ne sache vraiment jusqu'à aujourd'hui pourquoi.

Je voyais mon père très rarement. C'est dit donc que j'ai grandi auprès de ma mère jusqu'à l'âge adulte. Mon père n'a pas toujours été affectueux avec ma mère, ni avec moi. Par contre, il aime beaucoup mon frère et a toujours été là pour lui. Tout ceci à donc joué sur moi psychologiquement et j'ai grandi avec.

À un moment donné, mon père m'a amené chez sa deuxième épouse et m'a présenté à mon grand frère et c'est comme ça que nous avons commencé par se voir souvent. Comme c'est lui le grand frère, il lui revient très souvent de prendre des décisions au nom de nous deux sans même me consulter. Toujours là à prendre des grands airs. Notre père lui ne faisait que dire qu'il est mon aîné et donc, je dois accepter et faire ce qu'il décide pour nous.

Mais sérieux, c'est quoi ça ?

Je l'ai supporté jusqu'à un moment où je ne peux plus. Alors, j'ai commencé à finir avec cette façon de vivre en cherchant à participer aux décisions de la famille désormais et à donner mon mot, mais mon père ne me facilite pas les choses.

Quelques années plus tard, notre père nous quitte pour rejoindre le pays des morts. Après l'enterrement et les cérémonies à faire, j'ai arrêté à plate couture (complètement) de voir mon grand frère. Plusieurs fois, il a essayé de me demander ce qui ne va pas, mais comme moi je ne veux plus respirer de lui, je l'ai envoyé se balader.

N'est-ce pas notre père qui était en vie et le supporte ? Maintenant qu'il n'est plus là, ça va se jouer entre nous deux désormais.

Notre père ne nous a pas laissé de grande chose en héritage, alors j'ai pris mes distances envers mon grand frère.

Je me suis lancé dans le commerce comme je viens de vous le dire tout à l'heure. Lui aussi a monté ses affaires et ça marche bien pour lui.

Socialement donc, nous avons tous réussi, mais mon grand frère lui est très brillant que moi. Tout ceci commence par m'énerver et par me rendre jaloux de lui.

Ma mère a essayé de s'entendre avec sa mère je ne sais comment pour nous réconcilier, mais ça n'a pas marché.

Contrairement à moi, il ne s'est pas vite marié, alors c'est ainsi que j'ai eu une longueur d'avance sur lui. Vous avez compris j'espère !

Il s'est marié quelques années plus tard, et un an après la naissance de ma dernière fille, sa femme a mis au monde leur premier enfant. C'était un garçon. Il a donc désormais un héritier qui pourra s'occuper plus tard de son héritage, alors que moi je n'ai pas eu cette chance. Quelle audace !

Je mets de côté mon orgueil, et je me suis rendu chez lui pour le féliciter ainsi que sa femme. Il me présente à sa femme et tout. C'est comme ça que j'ai connu sa femme et l'ambiance revient un peu entre nous. Mais ce qu'il n'a pas compris, c'est que moi je ne suis pas parti là-bas en ami donc, qu'il s'apprête en conséquence.

Si je suis arrivé jusqu'à avoir trois filles, ce n'est pas que je l'ai souhaité ou que c'est par plaisir. C'est parce que je veux d'un enfant garçon qui va s'occuper de mes héritages, et perpétuer mes œuvres. Mais je n'ai pas eu ce privilège, alors je ne vais pas laisser mon grand frère avoir cette opportunité.

Mais comment je dois faire pour empêcher cela ?

Je sais que mon grand frère ne permettra à personne de nuire à son unique fils et héritier de son vivant, alors si je réussis à l'éliminer lui, j'aurai moins de mal à atteindre l'enfant.

Sa femme n'est pas un problème.

Super ! Mais il faut que je pense à comment l'éliminer d'abord.

Après quelques jours de réflexion, j'ai décidé de me rendre dans un village chez un féticheur pour finir avec lui. Je me suis rendu là-bas dans la nuit profonde pour éviter d'être vu faisant croire à ma femme que je me rends à un rendez-vous d'affaires, et que je devrais me rendre à la maison tardivement.

Arrivée chez ce féticheur à qui j'ai expliqué toute la situation, il m'a demandé ce que je veux faire de lui :

- Mon enfant ?

- Oui grand féticheur !

- Tu veux que je lui tire les oreilles en le faisant souffrir ou que j'agisse directement sur sa respiration ?

- Épargnez-lui la souffrance ! Je veux qu'il meurt.

- D'accord ! Comment il s'appelle ton frère déjà ?

- Raphaël !

- Ok c'est bon. Mais pour une dernière fois, tu es vraiment sûr de ce que tu me demandes de faire ?

- Oui oui grand féticheur. Lancez seulement la machine.

- Ok. HAHA HAHA!

Il rit un moment, puis il prend un courteau long qu'il tend sur un miroir en prononçant des incantations avant d'appeler trois fois le nom de mon grand frère qui apparaît dans le miroir :

- (Incantations)

RAPHAËL ! RAPHAËL ! RAPHAËLLL ! Voilà, regarde-moi ! Sois le bienvenu. Aujourd'hui est ta dernière nuit parmi les hommes ! Désormais tu es un homme mort ! Les dieux, voici ce que je vous donne en sacrifice. Prenez son sang. Va te coucher maintenant, et faire un bon voyage.

Après ses paroles, l'image disparaît.

- C'est bon mon fils, les dieux ont accepté ta prière. Tu peux rentrer chez toi. Avant de partir, prend cette poudre et lape ça chaque soir avant de te coucher (en disant ces paroles : Depuis ta tombe, oublie-moi Raphaël, la rivière ne coule jamais en arrière, continue ton chemin au pays des morts sans penser à moi ni à te venger) pendant sept jours. Fais de même avant de te rendre à l'enterrement. Ça va empêcher son fantôme de venir vers toi.

- Merci beaucoup grand féticheur. Tenez ceci pour prendre de la cola avec.

Je lui ai donné un billet de dix mille et je suis rentré chez moi dans la nuit à bord de ma voiture Peugeot, en attendant la nouvelle de sa mort.

Le lendemain matin, je m'apprêtais pour sortir lorsque mon téléphone sonne. Lorsque je regarde sur l'écran, c'est la femme de mon frère. Je souris alors en me disant que le vin est tiré :

- Allô oncle ! (En pleurant)

- Bonjour notre femme. C'est quoi cette affaire de pleur qui t'amène !?

- Oncle ! Oncle !

- Oui je t'écoute. Parle-moi et arrête de pleurer. C'est pas bien pour ta santé ?

- Hum ! Oncle sauvez-moi, c'est mon mari. Mon mari ne s'est pas réveillé ce matin.

- Quoi ? Qu'est-ce que tu lui as fait ? Tu lui as donné quoi à manger ou à boire ?

- Rien de grave. Nous avons tous mangé le même repas !

- Ok, faut te calmer alors. Je vais passer à la maison tout à l'heure. Tu as informé déjà ta belle mère ?

- Oui oncle.

- D'accord j'arrive.

Et bien mon grand frère, repose-toi bien ! Rest In Peace Elder brother (RIP). Et c'est ainsi que j'ai tué mon frère mystérieusement.

J'ai assisté à son enterrement ainsi qu'aux autres cérémonies familiales. Tout c'est bien passé. Pauvre de lui.

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DIX-HUIT ANS PLUS TÔT (DANS LE PASSÉ)

L'enfant grandit et évolue normalement pendant son écolage jusqu'à avoir le baccalauréat que moi mes enfants n'ont pas réussi à avoir. Et encore à quel âge ? À dix-huit ans. Bah là, ça devient très insupportable pour moi. C'est à cette étape là que ma rage a atteint son paroxysme. Je vais les réduire en cendre lentement, mais sûrement eux tous.

Je sais qu'après tout, les gens vont me juger, alors je fais ce que j'ai à faire moi ...