La voix !

2191 Words
ÉPISODE 19 GEORGES Comme prévu, j'ai quitté ma tante cet après-midi en lui faisant la promesse de passer la voir de temps en temps. Comme d'habitude, c'est un benskineur qui m'a pris. En s'approchant de la maison, j'aperçois une voiture qui est garée devant ma maison. Mais le temps de la rattraper, le chauffeur a démarré, donc je n'ai pas pu identifier le véhicule ni les personnes à bord. Peut-être que c'est des étrangers qui sont en train de se perdre. Pfff. Une fois descendu, je paie le taxi moto avant de me diriger vers le portail pour rentrer à la maison. Pfff ! Cette maison m'a tellement manqué ! Mais bon, de toute façon je suis désormais là ! C'est le plus important. Ça fait un moment que mon téléphone est éteint pour éviter d'être dérangé. Je sais que des gens vont m'appeler sans réponse, mais c'est mon choix. Lorsque j'allume enfin mon téléphone, je remarque que j'avais des messages non lus. Parmi ces messages, je remarque qu'il y a un qui provient de la femme à mon oncle il y a environ trente minutes. Qu'est-ce qu'elle veut bien me dire dans ce message ? Ou bien c'est elle qui est dans le véhicule de tout à l'heure ? Boff, je vais ouvrir le message pour voir. Je l'ouvre et pff. Ce n'est rien d'important en fait. Dans le message, il est écrit ceci : ''Cher client, vous avez manqué un appel venant de l'abonné +237 xx xx xx xx ! Vous pouvez désormais le rappeler.'' Je reçois le même message de Ricky et d'autres personnes. Mais je remarque que le même message m'est parvenu six fois avec le numéro de Ricky ! Vous avez compris donc ce que ça veut dire ! Qu'est-ce qu'elle a à me dire de si urgent ? Six appels en absence ! Hum ! Je dépose le téléphone sans rappeler aucun des numéros. Je vais gérer ça plus tard. Je profite ensuite pour ranger quelques affaires en désordre dans le salon et dans la chambre de ma mère. À la fin de ce que je peux appeler ménage, je vais sous la douche pour me laver et me rendre chez Ricky. Je ne vais pas lui dire que je viens, je préfère la surprendre. ************ ONCLE GILBERT Au retour de l'aéroport, ma femme m'annonce qu'elle doit passer quelque part pour remettre un colis à je ne sais qui. Bizarrement, la von qu'elle me demande d'emprunter est celle qui mène chez Juliette. Je panique un moment. Mais étant donné qu'elle est déjà morte, il est impossible que ce soit à elle qu'elle veut remettre le colis. Je rentre alors en moi-même pour éviter de semer le doute dans l'esprit de ma femme sur quoique ce soit. Nous restons silencieux pendant le reste du trajet jusqu'à ce qu'à ma plus grande surprise, elle me demande de stationner devant la maison de Juliette. Elle va vers le portail et revient cinq minutes après pour me dire qu'elle sonne mais que personne ne répond, alors qu'elle compte rendre le colis à mon neveu Georges. Heureusement qu'il n'y a personne à la maison. J'ai essayé de la dissuader, mais elle a préféré l'appeler. Malheureusement pour elle, mais heureusement pour moi, le numéro de ce bâtard est inaccessible. Bingo ! Une fois encore, j'ai gagné. J'espère bien qu'elle n'est au courant de rien, sinon tel que je la connais, elle ne me lâchera pas les baskets pour avoir des explications. Mais qui a bien pu envoyer ce colis depuis le Bénin à ce dernier ? Et que contient-il ? Et si je le demande alors à Gracia une fois que nous arriverons à la maison ? Oui ce n'est pas mal ! Je viens d'être ramené à la réalité par ma femme suite à une tape sur mon épaule qui me fait sursauter. Après m'avoir ramené à la réalité, nous nous rendons à la maison sans qu'elle ne puisse rendre le colis. - Ouf enfin ! Cette maison m'a tellement manqué, surtout toi mon chéri ! - Ah oui c'est normal ! Déjà des mois que tu es partie ! Mais toi tu m'as beaucoup manqué ! - Je suis là désormais. Nous allons rattraper le temps perdu. Tu n'as pas à t'inquiéter. - Hum ! Tu l'as dit ! Mais dis-moi chérie ! - Oui mon chéri. Tu veux savoir quoi ? - Le colis que tu voulais rendre à mon neveu il y a un moment. - Oui ! Il a fait quoi le colis ? - Rien de grave. Je me demande juste tout simplement qui le lui a envoyé. Surtout que c'est depuis le Bénin. - Mais qui ça peut être à part sa mère ? Qu'est-ce que je viens d'entendre ? J'hallucine ou quoi ? Si c'est un rêve, réveillez-moi s'il vous plaît. Elle me parle de quelle mère même ? - (Les yeux écarquillés) : QUOI ? - Sa mère je te dis ! - Quelle ''Sa mère'' ? - Juliette bien sûr ! - Juliette au Bénin ? Mais comment ? - C'est exactement cela. Elle m'a même dit qu'elle y était depuis deux mois et quelques jours. Maintenant, tu veux me dire que tu n'es pas au courant ? - Comment je peux savoir moi ? Ça fait un moment que je n'ai plus de ses nouvelles ! - Et tu penses me faire avaler ce sac de mensonge ? - Crois-moi si tu veux, mais c'est la vérité Gracia mon amour. - Mais pourquoi lorsque je lui ai demandé quand est-ce qu'elle rentre sur Yaoundé, elle m'a répondu ceci : >. - Pourquoi elle m'a dit ça Gilbert ? Vous avez quoi ensemble ? - Mais rien ma chérie ! VOUM (Apparition) > - QUI ES-TU ? VOUM (Disparition) - À qui tu parles chéri ? - À personne mon cœur. Je te disais tout simplement que nous n'avons rien en commun, et que je ne sais rien de son voyage ! - Non non. Je ne parle pas de ça. Bien après cette phrase, je t'ai entendu crier très fort en disant >. Tu as vu un fantôme on aurait dit, puisque je ne vois pas dans quel intérêt tu peux me demander qui je suis, sauf si celui que j'ai comme mari est devenu un psychopathe sans que je ne m'en rende compte. - Moi ? Voir un Fantôme ? - Non mes parents ! Avec qui je suis ici à parler ? Tu as repris service avec tes questions sans queue ni tête ! Pfff ! - C'est bon s'il te plaît chérie. Oublions ça. Ne te laisse pas emporter par la colère. Je ne veux pas du tout que ça parte en couille entre nous. - C'est tant mieux. - Hum ! Je n'ai pas du tout vu de fantôme, tu peux me croire, et je te rassure qu'il n'y a pas de raison pour qu'un fantôme vienne ici dans notre maison. Encore, le fantôme de qui ? - Ne me demande même pas. Comment tu veux que je sache ? Mais de toute façon, comme tu ne veux pas me parler, je ne vais pas t'obliger à le faire, sache simplement que je t'ai à l'œil. Il n'y a rien de cacher sous ce soleil, c'est ce qui me réjouit, et n'oublie pas que le mensonge peut-être en route depuis dix ans, mais qu'il suffit d'une seule journée à la vérité pour le rattraper. - Je sais ma belle ! Mais est-ce que tu es obligée de faire tout ce discours ? - Bien sûr que oui. Ça vaut bien sûr la peine. Nous discutions de quelque chose il y a un moment à laquelle tu ne m'as pas répondu n'est-ce pas ? Et puis tout d'un coup, tu te mets à crier comme quelqu'un qui a vu un revenant. Mais tu nies en disant que tout va bien, alors il y a de quoi m'inquiéter ! Et maintenant, arrête de me poser des questions s'il te plaît. Quand ce que tu as semé va pousser, je verrai ça. Je ne suis pas une gamine, ça au moins tu le sais. J'ai soixante ans je te rappelle. Je viens juste d'arriver Gilbert, mais déjà, il faut dire que je te trouve bizarre. Oui, tu as l'air préoccupé. - Tu n'as pas à t'inquiéter Gracia mon amour. Tout va bien. C'est certainement la fatigue due aux tracasseries. Je suis toujours le même que tu as connu depuis des années. - Si tu le dis. Je t'accorde simplement le bénéfice du doute pour le moment. Mais garde ceci pour toi : >. - Hum ! Tu veux dire par là que qui sème le vent récoltera la tempête mon amour ? - C'est tout à fait de ça qu'il s'agit mon cher mari. - Oh là là ! Quelle sagesse ! Ça c'est ma femme ça. J'ai toujours compris qu'au Bénin, vous êtes des têtes bien faites ! - Bah oui ! Tu ignores quoi monsieur Gilbert MÉKOMBA ? - Ékiéé ! C'est pour cela que je t'aime beaucoup toi. Il paraît même que ton pays (Bénin) est le quartier latin de l'Afrique ! - Rectificatif chéri ! C'est le quartier latin de l'Afrique. Enlève le ''Il paraît que''que tu as utilisé. - Ton pays est le quartier latin de l'Afrique chérie ! C'est bon ? - Oui ! Maintenant c'est exact. Bon, je sens la faim. Il faut que je rentre dans la cuisine pour nous faire un truc à manger. Tu as aussi faim je parie ! - Tu as bien deviné. Tes repas m'ont manqué. - Hum ! C'est vrai ça ? - Sérieusement ! D'ailleurs, laisse-moi venir t'aider ! - Oh là là ! Comme c'est si romantique ! Mais puisque tu as dit tout à l'heure que mon repas t'a manqué, laisse-moi te faire plaisir. La prochaine fois, tu pourras m'aider chéri. N'insiste surtout pas pour m'aider aujourd'hui, parce que c'est non mon cœur (Je vous avais dit que entre mon mari et moi, c'est le plus grand amour ? Sinon vous avez la preuve, même si des fois, nous faisons comme des chiens et chats. Mdr). - C'est compris chérie. Tu as gagné. - Youpiiiiiiii ! Je te laisse. (Moi faisant une bise à mon mari sur la bouche avant de partir, en le provoquant avec ma grosse paire de fesses). Elle me fait une bise sur la bouche, avant de me quitter en tournant ses vieilles fesses d'il y a soixante ans devant moi pour se rendre ensuite à la cuisine. Heureusement que j'ai réussi à changer le sujet de notre discussion de tout à l'heure. Avec tous ces propos tenus par Gracia il y a un moment, tout porte à croire qu'elle soupçonne quelque chose, même si elle n'est pas au courant pour ce qui est du cas de Juliette ! J'ai failli m'écrouler pendant ma discussion avec Gracia lorsqu'une voix de femme m'est parvenue. Elle ne s'est pas montrée physiquement, mais j'ai senti sa présence. Et sans doute, je conclus que ça ne peut qu'être le fantôme de Juliette, puisqu'il s'agit bel et bien de sa voix. J'ai senti mon bâton flexible entre mes jambes devenir tout petit. Le doute de Gracia a redoublé lorsqu'elle m'entend crier > à l'endroit de la voix. Et c'est là le point de départ de toutes ses questions et réprimandes que vous connaissez déjà. Je suis en train de comprendre maintenant comment ma femme a pu rencontrer cette idiote de Juliette, et toutes ces informations sur son présumé voyage, ainsi que sur le moment de son retour dont ma femme m'a parlé il y a peu. Elle a du lui apparaître en fantôme ; surtout que c'est au marché qu'elles se sont vus, ça craint. [La plupart des gens que nous rencontrons le plus souvent au marché ne sont pas tous des Hommes comme vous et moi. Il y en a qui sont des fantômes comme c'est le cas de Juliette. Elles viennent pour se montrer à des connaissances qui ne sont pas encore informées de leur mort. Mais dès que ces connaissances ont l'information, elles ne verront plus jamais cette dernière (la personne décédée). C'est ainsi que ça se passe.] Oh mon Dieu ! Pauvre Gracia ! Elle a rencontré le fantôme de Juliette sans s'en rendre compte. Normal, puisqu'elle ne savait pas qu'elle est morte. Je comprends mieux son plan cette Juliette. Elle croyait me mettre en confrontation avec ma femme devant son pauvre garçon qui va annoncer sa mort à Gracia. Eh bien, ses plans sont tombés à l'eau. Quelle effronterie !? Malgré le fait que je l'ai envoyé au pays des morts, elle ne veut pas abandonner l'affaire ! Pourquoi son fantôme commence par apparaître dans ma maison même ? D'ailleurs, il faut que je fasse appel à la reine des eaux pour lui demander de calmer son esprit pour couvrir mes arrières. Mais il me faudra redoubler de vigilance et de prudence avec le retour de ma femme à la maison pour ne pas me laisser démasquer ...
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