III – C’est ainsi qu’avorta dès le début cette campagne amoureuse. La comtesse mit deux minutes à enterrer son rêve. Je ne jurerais pas qu’elle lui fit un service de première classe. Les trente premières secondes furent terribles. Elle souffrit beaucoup en voyant ce pauvre amour qui se noyait dans le ridicule. Mais quand vint la soixantième seconde, elle partit d’un, grand éclat de rire. Ce fut le seul discours qu’on prononça sur cette tombe. Et pendant ce temps, le baron, lui, se mouchait voluptueusement, improvisant pour cette lugubre circonstance une musique grotesque. La voiture s’arrêta. La comtesse mit pied à terre, et rendant au baron la petite clef : – Merci, Claudius, me voilà reposée. Je rentrerai à pied chez moi. Cette promenade m’a fait du bien. – Ne la recommencerons-nou