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1721 Words
07. Elle était là devant moi je la regardais on aurait dit qu’elle était malade, elle avait les yeux gonflés le corps fatigué et le visage triste mais en plus elle n’avait aucun charme, bon Dieu dans quoi est-ce que mon père m’avait mis ? J’écoutais mon oncle parler avec le Monsieur qui semblait être son père et je me demandais bien quel père pouvait donner sa fille en mariage à un total inconnu, rien que d’y penser j’en étais dégoutée, elle restait droite et immobile le visage sans expression, son père l’invita à s’asseoir à côté ce qu’elle fit sans brancher -Mon fils comme tu peux le constater voici ta femme, elle t’attend depuis très longtemps et aujourd’hui il est temps pour elle de gagner son foyer, je ne sais pas comment vous allez vous entendre mais elle est là -bien papa répondit mon oncle, moi je ne lui prêtais vraiment aucune attention, elle semblait être une femme du village sans éducation et sans avenir et moi je n’avais pas besoin de ça déjà que je n’aimais pas les femmes noires, j’imaginais bien ce qu’une villageoise allait m’apporter si ce n’est de s’accrocher à moi et mon argent en espérant que je la ramène avec moi en Europe mais elle pouvait toujours rêver j’allais arrêter cette mascarade dès que j’arriverai chez moi et que je verrais mon père -as-tu quelque chose à ajouter ? me demanda mon oncle -non tonton dis-je tout simplement Je laissais donc le soin à mon oncle de discuter avec le père pour conclure et enfin il clôtura en parlant à ma fameuse femme -bon ma fille comme tu peux le voir ce Monsieur ici présent est ton mari et nous sommes ta nouvelle famille, nous allons te laisser le temps de te préparer et demain nous irons rencontrer ses parents, il parla encore un peu et enfin il décida qu’on pouvait prendre congé Je la regardais et elle ne disait toujours rien peut-être était-elle fatiguée mais bon peu m’importe je ne lui accordais aucune importance, on saluait le monde autour et enfin on était en route pour la maison… ------------------------------------------------- (Dans la tête de Cassie) Quand ma sœur vint me chercher en compagnie de ma belle-mère et les femmes du village je les suivais, je n’avais pas pris le temps de me faire une beauté, je portais juste une robe traditionnelle, les cheveux rattachés en chignon, je n’avais pas dormi depuis deux jours, j’étais malheureuse et très épuisée, on avançait dans le salon quand enfin j’aperçu au loin mon mari, il était assis sur un banc avec un homme plus âgé que lui qui lui servait de porte-parole, quand enfin on approcha près de lui je le regardais pleinement et il était plutôt beau et raffiné, il avait un teint assez prononcé et cela ne m’étonnais pas on m’avait dit qu’il résidait en Europe, à le voir il avait l’air surpris tout autant que moi de cette situation donc ce serait facile pour moi de lui demander de nous séparer naturellement, s’il n’approuvait pas aussi cette union ce serait vraiment plus facile pour moi d’arrêter ça J’étais très remontée contre mon père mais je restais silencieuse quand je l’entendais parler de moi avec le monsieur qui accompagnait cet homme, j’avais l’impression d’être une marchandise dont on discutait le prix avant de conclure la vente, je me sentais tellement rabaissée et dénigrée, moi qui était une femme avec des valeurs bien précises je me retrouvais là contre mon grée et complètement prise au piège je n’allais pas supporter ça très longtemps, non je n’y arriverais pas… Quand enfin ils prirent congé je regagnais la chambre épuisée, je rangeais mes affaires pour rentrer en ville, j’avais hâte de retrouver mon appartement et mes habitudes, j’avais hâte de partir d’ici le plus vite possible, ma sœur qui m’avait suivi me proposa son aide pour faire mes valises -comment te sens-tu me demanda-t-elle avec un air triste -fatiguée répondis-je tout simplement -tu n’as pas mangé depuis deux jours ma grande tu le sais au moins ? -je vais manger chez moi -mais le trajet est long tu ne veux pas te remplir un peu le ventre avant ? -non ça ira ya Dodo t’en fait pas pour moi… -il est beau ton mari commença-t-elle alors, il a la classe hein -si tu veux je te le donne -ehh faut pas dire ça moi-même quand je l’ai vu j’ai changé d’idée direct je pense que tu devrais vous donnez une chance -on ne force pas l’amour et le mariage -je sais Cassie mais tu peux essayer puisqu’il à l’air posé et bien éduqué donc je me dis que même si papa t’a vendu au moins il a fait un très bon choix hein -ya Dodo pardon ne m’énerve pas je suis calme -ah Cassie je parlais seulement oh… bon va voir papa avant de partir je vais terminer tes valises -merci… je la laissais donc finir de faire mes valises et allait voir mon père Quand j’arrivais dans le petit salon il était assis avec mon frère ils semblaient en pleine discussion mais je toussotais pour leur signaler de ma présence -papa dis-je en m’asseyant dans un coin -ah ma fille tu es là -oui -tu as vu ton mari ? -oui -d’accord tu iras chez lui demain en ville là-bas, voir ses parents moi j’ai fini ma part il faut être une bonne épouse maintenant -… -bon Dodo m’a dit que tu rentres -oui papa -bon retour alors et faut revenir nous voir de temps en temps apporter un peu d’argent à ton vieux père -au revoir papa dis-je en me levant, ça ne servait à rien de lui parler ça allait finir en bagarre je préférais régler cette histoire à ma façon Je saluais mon frère et toute la famille, embrassait ma sœur qui m’avait raccompagnée jusqu’à la voiture et enfin je reprenais la route… J’allais retrouver ma maison, mais ce n’était pas gagné car un nouveau combat m’attendait : celui de ma liberté ----------------------------------------------------- (Dans la tête de Yannick) Je n’avais pas dit un seul mot sur le chemin du retour, j’étais juste en colère et plein de rage, j’attendais d’arriver chez moi pour déverser tout ce que j’avais sur le cœur, mon père cet homme influent au tempérament de feu avait toujours l’habitude d’imposer ces idées et quand il le faisait personne ne pouvait le contredire, issue d’une famille où j’étais fils unique, j’avais eu une enfance douce et comblée, j’avais toujours eu tout ce que je voulais j’avais donc grandi aux quatre coins du monde, après mes études j’avais décidé de me marier mais jamais il n’avait approuvé ce choix, aujourd’hui j’avais 30ans avec un emploi qui me rapportait gros mais je me sentais encore commandé il était donc temps de nous confronter…. On arrivait chez moi, le chauffeur déchargea mes affaires et les rangea dans la maison, ma mère vint m’accueillir avec plein d’émotions, comme j’étais heureux de la revoir ! -yannick oh ! mon fils oh -maman ! criais-je en m’agenouillant à ses pieds -bienvenue mon enfant, bon retour à la maison ! elle avait des larmes aux yeux, je me relevais et l’embrassais tendrement, elle m’avait tellement manqué -maman tu m’as beaucoup manqué -ah mon fils on est ici hein c’est toi qui a décidé de rester chez les blancs oh ! entrons mon fils ton père t’attends dedans Ah oui je l’avais même oublié celui-là, à peine j’entrais que déjà j’entendais sa voix imposante -Bandiga ! -père répondis-je en m’inclinant en signe de politesse -bienvenue chez toi -merci -ça été le voyage et la rencontre avec ta femme ? -j’i fais bon voyage merci -et ta femme ? -justement père à ce propos je demande que l’on casse ce mariage arrangé -Badinga ! -père -à peine arrivé chez moi tu décides de te confronter à mon autorité ? -mais je ne suis plus un petit garçon ! criais-je par excès de rage je refuse d’emmener chez moi une vulgaire villageoise j’ai déjà une femme chez moi et elle à tout ce que je veux ! -yannick fais attention à ce que tu me dis là ! -non père ! c’est toi qui va m’écouter, tu as toujours tout décidé mais tu n’as pas le droit de me choisir une femme on parle de mon intimité et je sais ce qui est bon pour moi ! -eh ! cria-t-il… eh ! Pierrette ! c’est ton fils qui me parle comme ça ? c’est son éducation que tu as raté comme ça ? -pardon papa dit ma mère toute triste calme-toi -eh ! c’est à moi qu’il parle comme ça ? mais je te dis Badinga j’ai déjà payé la dote donc que tu le veuille ou pas tu vas prendre cette femme un point c’est j’ai parlé ! il se leva et quitta le salon… La guerre était déclarée et elle s’annonçait mal
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