– Alexis ! répéta la voix d’un ton d’autorité bienveillante, ton corps et ton âme sont-ils donc aussi endurcis l’un que l’autre ? D’où vient que tu as manqué à ta parole ? Voici la nuit, voici l’heure que tu avais fixées… Il y a aujourd’hui trente ans que tu vins dans ce monde, nu et pleurant comme tous les fils d’Ève. C’est aujourd’hui que tu devais te régénérer, en cherchant sous la cendre de ma dépouille terrestre une étincelle qui aurait pu rallumer en toi le feu du ciel. Faut-il donc que les morts quittent leur sépulcre pour trouver les vivants plus froids et plus engourdis que des cadavres ? J’essayai encore de lui répondre, mais sans réussir plus que la première fois. Alors il reprit avec un soupir : – Reviens donc à la vie des sens, puisque celle de l’esprit est expirée en toi…