Ce discours n’éveilla pas dans le sein de Fulgence une ardeur plus grande que son maître ne l’avait pressenti ; Spiridion l’avait bien jugé en lui disant que l’heure de la connaissance n’était pas sonnée pour lui. Sans doute, des esprits plus hardis et des cerveaux plus vastes que celui de Fulgence eussent pu être institués dépositaires du secret de l’abbé ; à cette époque il s’en trouvait encore dans le cloître. Mais, sans doute aussi, ces caractères ne lui offraient point une garantie suffisante de sincérité et de désintéressement ; il devait craindre que son trésor ne devînt un moyen de puissance temporelle ou de gloire mondaine dans les mains des ambitieux, peut-être une source d’impiété, une cause d’athéisme, sous l’interprétation d’une âme aride et d’une intelligence privée d’amour.