Là, nous vécûmes pendant quelques mois comme des princes, jetant l’argent par les fenêtres et menant le train le plus magnifique. J’avais une telle confiance dans Emilio, que je ne m’inquiétais pas de savoir d’où lui venait l’argent. Cependant, je finis par m’apercevoir qu’il jouait beaucoup, et toujours heureusement. Un soir, la chance tourna contre lui, et il perdit au jeu une somme très considérable. Il rentra furieux à la maison, me chercha querelle sous je ne sais quel prétexte, et me menaça de me tuer. Ce fut le commencement de mes malheurs. De jour en jour son caractère s’aigrissait, et il s’éloignait de moi. Enfin, j’appris qu’il faisait la cour à une prima donna du théâtre San-Carlo. Je lui fis des reproches. Il entra dans une fureur épouvantable, et partit le lendemain avec la pr