XIVPuylaurens était partagé entre la honte, le remords et l’attendrissement. Marguerite avait raison de se dire vengée, car il n’est point de vengeance plus accablante pour un cœur ingrat que le pardon. Cette aimable fille faisait plus que de pardonner à son ami, elle lui sauvait la vie. Il n’en fallait pas tant pour consoler Puylaurens de l’abandon de madame de Phalsbourg. Le bandeau qui ne tenait guère sur ses yeux acheva de tomber, et il se demanda comment il avait pu regretter cette princesse fantasque et corrompue ; il se serait plutôt arraché le cœur que d’y laisser le moindre vestige de sa faiblesse pour elle, et il sentit avec une joie infinie son premier amour renaître plus frais et plus vif que jamais. Cette révolution dans les sentiments de notre héros lui prêta beaucoup de phil