Accouchement d'Anna

4849 Words
ractions" A 5 jours du terme, je peste de ne sentir aucun signe annonciateur de l'accouchement. A ce moment-là, j'ai peur que mes parents venus pour l'occasion doivent repartir avant la naissance... Finalement, le soir-même, en allant aux toilettes, je sens un écoulement étrange. Mais aucune contraction ressentie. Par précaution, nous nous rendons à la maternité, et là nous avons droit à la fameuse question de la sage-femme : « C’est pour quoi ? ». « Un cheeseburger et des frites », ai-je envie de répondre, ne pensant pas une seconde que j'étais sur le point d'accoucher, puisque je n'avais toujours aucune douleur. Une fois dans la chambre de pré-travail, la sage-femme me demande si j’ai des contractions ... je lui réponds que non, et en me mettant le monitoring, elle me rétorque : « Si, si, vous avez bien des contractions !» « Ah bon ?! »... Mon col est en fait ouvert à 6. Je ne sens toujours rien. Ça en vient presque à m'inquiéter, car je me dis que je devrais ressentir le travail en cours. Mais non. A priori, les contractions s'accélèrent, mais je gère toujours, sans ressentir aucune gêne et je continue de lire mon magazine. Mon col est dilaté à 8... Dernière ligne droite pour la péridurale, que j'accepte (ayant peur que la douleur vienne brutalement). Mais la péridurale m'endort... La sage-femme me secoue un peu : c'est le moment ! Alors je pousse un peu dans le vide, car je n'ai aucune douleur. 3m Nous sommes à 3 jours du terme. Pas question d’accoucher un 29 février ! Ma journée se passe comme les autres, je m’occupe de la cuisine, Arrivé à 19h30, George me propose d’aller au restaurant. J’ai terriblement envie de manger ma glace préférée ! Alors que j’essaye difficilement de mettre mes bottines, je sens un écoulement. Je me rends aux toilettes, persuadée de devenir incontinente… Ah, les joies de la grossesse ! George me regarde d’un air étrange. J’enfile la deuxième bottine et là, rebelote ! il comprend ce qu’il se passe quelque chose et fait tout pour me convaincre d’aller à la maternité. Je n’ai pas envie d’y aller… je veux ma glace ! Il appelle ma mère qui finit par me convaincre de m'y rendre pour vérifier que tout va bien. A peine installée dans la voiture, je ressens LES contractions. Celles qui te font dire « finalement dépose-moi à la maternité VITE ». A 20h, nous arrivons à la maternité. Dix minutes plus tard, j’étais prise en charge. Test fissure poche des eaux : ok. On m’installe alors pour un monitoring. J’envoie des textos à ma mere , lui disant que j’allais sûrement encore attendre des heures... A 20h Gio revient d'avoir déposé les affaires du bebe chez ma grand-mère. Les contractions sont très violentes. Je tremble. L' infirmière arrive et me pose quelques questions : « Vous avez perdu les eaux il y a combien de temps? » « Une heure environ » « Vous êtes à 10 Madame ! » « Quoiiii ? Je ne vais pas avoir de péridurale ? » Je n’ai pas eu le temps d’écouter la réponse que la poche des eaux se perce. Le personnel se précipite pour m’emmener en salle d’accouchement tandis que je suis en train de leur dire que ça pousse et que je ne pourrais plus me retenir. J’arrive précipitamment en salle à . il est né J'ai accouchée le 01 janvier à 9h21 d'un petit Gio, 2kg880 et 47cm. Toute ma grossesse s'est passée à merveille, aucun maux de grossesse, mon ventre ne s'est vu qu'à la fin du 6ème mois, j'ai pris 15kg , bref je me sentais en pleine forme jusqu'au 2 derniers jours ou la fatigue s'est fait ressentir et pour cause...Raconta Anna à sa grand mère qui a voulu tour savoir en détail tandisque en début de février,anna se réveillait toujours avec des douleurs dans le bas ventre, petite douleur mais très régulière...toutes les 10 à 15 minutes (douleur qui durent entre 1min et 1min30). Supportable, mais elle ne pouvait pas se rendormir... , et réveillait toujours George avec lui ! ils allaient toujouts A la maternité... pour des fausses alerte ?durant cette période elle se rapelle même du iour d'un de ses fausses couches La sage femme m'installe le monitoring et là, les contractions sont de moins en moins fréquentes... Ensuite , elle me dit de rentrer chez moi et de prendre un bain pour me détendre... De retour à la maison, je suis ses conseils : je prends un bain et les contractions cessent...Vers 11h, j'ai eu encore des douleurs au bas du ventre alors j'essaiyait de les gérer au mieux pour ne pas repartir à la maternité... Je tente toujoura de me détendre, on regarde un film George et moi, mais je souffrais.. Vers 16h, retour des contractions, très rapprochées et très douloureuses. A 17h30, on repart à la maternité : col de l'utérus ouvert à 1.5 cm ! La sage femme me propose d'aller marcher dehors avec mon conjoint pour dilater le col un peu plus. On sort un peu, mais la douleur des contractions me tiraille,, je n'arrive pas à gérer : on me propose de prendre un bain dans la salle nature mais même cela ne me calme pas... Col ouvert à 2cm... Je veux la péridurale mais les 3 salles d'accouchement sont pleines ! Je dois donc attendre et souffrir. A minuit et demi, (nous venions de passer la nouvelle, nous étions donc désormais le 1er janvier), on me pose enfin la péridurale (col à 6.5cm). Je me sens revivre d'un coup.. A 5h, l'équipe médicale déclenche la perte des eaux. Ma fille n'est cependant pas bien positionnée alors on me fait mettre dans diverses positions d'accouchement pour essayer de la tourner... Je suis exténuée car depuis le 31 au matin je n'ai pas dormi et j'ai mal... A bout de force pour accoucher col ouvert à 10 enfin...l'infirmière dont je te parlais mamy arrive avec le docteur , je vais commencer l'expulsion... Je n'ai plus de force et n'arrive même pas à pousser. George était u. très bon coach et me motive pour ne pas avoir recours aux cesarienne...Un autre docteur arrive et se place au dessus de moi, les mains sur mon ventre pour m'aider à pousser et diriger le bébé. Je pousse 4 fois et Gio sort son petit nez à 9h21. Quel bonheur de la voir enfin ! C'est un moment si magique qu'on en oublie la douleur en voyant son bébé. Mais l'histoire ne s'arrête pas là : reste encore le placenta qui ne veux pas se décoller. La péridurale ne fait plus effet depuis bien longtemps. l'infirmière doit donc mettre sa main entière pour le décoller au plus vite et éviter une éventuelle hémorragie. J'ai cru mourir de douleur (pire que l'accouchement sans doute). On m'amène dans ma chambre à 11h30 complètement exténuée mais la plus heureuse des femmes et des mamans. Mon accouchement a été très long mais je suis passée outre la souffrance une fois mon enfant arrivée. expliqua Anna . Mon accouchement s’est bien passé mais a été assez long, environ 24 heures. J’étais très fatiguée, la poussée a été très difficile et, de ce fait, le gynécologue a pris la décision de m’aider à accoucher en utilisant une ventouse. On m’a alors annoncé que l’on devait me faire trois points. Cela me paraissait peu et je me réjouissais déjà de savoir que ce ne serait pas trop difficile de retrouver une vie sexuelle avec mon compagnon. Quand on m’a recousu, on ne m’a rien dit, mis à part qu’il n’y aurait que ces fameux trois points à faire, que j’ai accepté. Après l'accouchement, la première fois où nous avons essayé avec mon mari d’avoir un rapport sexuel, ce fut très douloureux. Je me disais que j’avais accouché il y a seulement un mois et que cela devait donc être normal. Sauf que les rapports ont continué à être toujours aussi douloureux. J’ai fini par en parler avec ma sage-femme, qui après examen, m’a expliqué que l’on m’avait recousu « trop serré », que cela s’appelait « le point du mari ». Elle m’a proposé une huile de massage pour essayer d’assouplir cette zone, mais rien n’a changé. Je pourrais aller la revoir, mais l’idée de me faire « rouvrir » me fait peur. Mon conjoint est très compréhensif, mais malgré tout, nos rapports sont un calvaire et ne peuvent jamais durer longtemps. Souvent, je me force à « finir », car je pense à la frustration que cela doit être pour lui. Je vis aujourd’hui avec la hantise constante d’avoir un nouveau rapport, et me dis sans cesse que si je ne fais pas d’effort, ma vie de couple va obligatoirement en pâtir. la version de George J'ai vécu la grossesse de ma conjointe à 100 %. On peut dire que je suis de ces hommes qui font une couvade. Je vivais à son rythme, je mangeais comme elle… Je me sentais en symbiose, en lien avec mon fils dès le départ, que j’avais réussi à consolider grâce à l’haptonomie. J’entrais en communication avec lui et lui chantais toujours la même comptine chaque jour. D’ailleurs, à la naissance de Joseph, je me suis retrouvé avec cette petite chose toute rouge criant dans mes bras et ma première réaction a été de chanter à nouveau. Il s’est automatiquement apaisé et a ouvert les yeux pour la première fois. On avait créé notre lien. Encore aujourd’hui, j’ai envie de pleurer quand je raconte cette histoire tant l’émotion était forte. Cette magie au premier coup d’œil m’a projeté dans une bulle d’amour. Je suis tombé follement amoureux, mais d’un amour que je ne connaissais pas avant, différent de celui que j’ai pour ma conjointe ; d’un amour filial qui me procurait un sentiment d’invulnérabilité. Je ne pouvais pas le quitter des yeux. Rapidement, je me suis rendu compte autour de moi que les autres papas tenaient leurs bébés d’une main et pianotaient sur leur smartphone de l’autre. Ça m’a profondément choqué et pourtant je suis relativement accro à mon portable, mais là, pour le coup, j’étais totalement déconnecté ou plutôt totalement connecté à LUI. Elle a eu une énorme poussée de tension, notre enfant était en danger et elle aussi. J’ai eu peur de les perdre tous les deux. À un moment, je me suis senti perdre connaissance, je me suis assis dans un coin pour reprendre mes esprits et j’y suis retourné. J’étais focalisé sur le monitoring, à l’affût du moindre signe et j’ai coaché Anna jusqu’à ce que Joseph sorte. Je me souviens de la sage-femme qui a appuyé sur son ventre et de la pression autour de nous : il fallait qu’il naisse rapidement. Après tout ce stress, la tension est retombée… Côté ambiance et lumière, comme je suis éclairagiste sur des tournages de cinéma, pour moi la lumière a une importance primordiale. Je ne concevais pas que mon fils naisse sous la lueur froide des néons. J’avais installé des guirlandes pour donner une atmosphère plus chaleureuse, c’était magique. J’en ai mis aussi dans la chambre à la maternité et les infirmières nous disaient qu’elles ne voulaient plus partir tellement l’ambiance était feutrée, détendue. Joseph aimait regarder ces petites lumières, ça le calmait. Par contre, je n’ai pas du tout apprécié qu’à la nuit venue, on me dise de partir. Comment m’arracher à ce cocon alors que tout était d’une si forte intensité ? J’ai protesté et on m’a dit que si je dormais sur le fauteuil à côté du lit et que je tombais par mégarde, l’hôpital n’était pas assuré. Je ne sais pas ce qui m’a pris parce que je ne suis pas du genre à mentir, mais face à cette situation si injuste, j’ai dit que j’étais reporter de guerre et que dormir sur un fauteuil, j‘en avais vu d’autres. Rien n’y a fait et j’ai bien compris que c’était peine perdue. Je suis parti, déçu et penaud quand une femme m’a accosté dans le couloir. Un couple de mamans venait d’avoir un bébé à côté de nous et l’une d’elles m’a dit m’avoir entendu, qu’elle était elle aussi reporter de guerre et voulait savoir dans quelle agence je travaillais. Je lui ai avoué mon mensonge et on a rigolé ensemble avant de quitter l’hôpital. L'accouchement nous a soudés Je connais des hommes qui m’ont confié avoir été très impressionnés par l’accouchement de leur conjointe, voire un peu dégoûtés. Et qu’ils auraient du mal à la regarder “comme avant”. Ça me semble incroyable. Moi j’ai l’impression que ça nous a soudés encore plus, qu’on a livré ensemble une incroyable bataille dont on est sortis plus forts et plus amoureux. On aime d’ailleurs raconter à notre fils Gio aujourd’hui l’histoire de sa naissance. Pour certains, c’est au moment de l’accouchement, pour d’autres lorsqu’ils ont pris leur enfant dans les bras. Sébastien, Nicolas, Christophe et Tristan les amis.de George nous racontent le jour où, pour la première fois, ils se sont dit "je suis papa". “À la naissance de mon fils, j’ai eu un déclic” J’ai su que j’étais papa lors de la venue au monde de mon premier enfant, mon fils Gio. Lorsque je l'ai vu, j’ai un déclic, comme un bouton on/off. J'ai ressenti une grande tendresse, de la fierté et un sentiment de responsabilité devant ce petit homme qui devenait le trait d'union de notre amour. Je me suis dit que je devais faire le maximum pour apporter confort, sécurité et amour à ma famille jusqu’à la fin de mes jours. J'ai aussi pensé très fort à mes proches, ma mère et mes grands-parents en espérant être à la hauteur des valeurs, de l'amour et de l'éducation qu'ils m'ont transmis. C’est une sorte de nouveau départ, en fait c’est le seul, le vrai. J’étais présent pendant toute la durée de la grossesse, j’ai vu le corps de ma femme changer. Sur les derniers mois, je sentais le bébé bouger, cela devenait de plus en plus concret, mais pas vraiment bouleversant. Le D-Day, jour du débarquement, je savais que j'allais être père, mais je ne réalisais pas jusqu’au moment où l’infirmière m'a tendu un petit paquet, avec un petit garçon dedans. J'ai pris le bébé et me suis assis. Il a ouvert les yeux… Tout s’est enchaîné, le nourrisson est devenu Alexandre, mon fils. Ce n’était plus un ventre rond ou une image sur un écran d’échographie mais mon enfant. J'ai réalisé à quel point il était fragile et à quel point il avait besoin de moi. Je devais le protéger, veiller à ce qu’il ne manque de rien, être là pour lui et l’inonder d’amour pour ne plus être George mais papa. Devenir père correspond à un abandon total de soi. C'est se mettre au service d'un petit être qui ne peut rien faire. Pourtant, peu à peu, on apprend à reconquérir du temps personnel. Cela peut prendre des semaines, des années, voire ne jamais revenir. Pour moi, ça a été un peu long. Heureusement, il y avait le travail. Pour être tout à fait honnête, il est appréciable de retourner au travail car le quotidien à la maison avec un nourrisson n'est pas facile. Le travail permet de s'aérer. C'est une satisfaction très égoïste ! J'avais beau être soulagé, je ressentais aussi une forte culpabilité. Pendant mon temps hors du foyer, je savais que ma compagne passait une journée difficile. En tant que parent, on est formaté par un système dans lequel la maternité a une place prépondérante et où le père est mis à part. Après onze petits jours de congé paternité, peu importe qu'on ait des valeurs progressistes, le père redevient celui qui va ramener l'argent au foyer et la mère celle qui garde le foyer. C'est une vision passéiste et pourtant imposée. Pendant la grossesse, beaucoup d'attention est évidemment portée à la future mère. Le père, lui, est transparent. Il m'est arrivé, à certains rendez-vous, d'être un spectre. On ne me voyait pas. On ne me parlait pas. Je posais une question, on me répondait en regardant la mère. Pour moi, cela envoie un mauvais message aux couples qui n'ont jamais eu d'enfants. Ces comportements disent à la mère qu'elle a un rôle central et que le reste ne compte pas. Que la parentalité, c'est elle et son ventre. Ce sentiment de ne pas avoir de place en tant que père est évidemment renforcé par le manque d'infrastructures. À la maternité, j'ai toujours dormi par terre, sur un matelas que j'avais amené. Je n'avais pas le droit de prendre de douche ni de repas. La maternité a été pensée comme un endroit de femmes pour les femmes avec des femmes. Cela renvoie forcément à l'idée que les pères, on les tolère seulement. Dans les faits, les équipes chargées de l'accouchement sont vraiment formidables. Notamment chez le jeune personnel médical, le père existe. Ma demande de rester à l'hôpital la nuit a été très bien accueillie, seulement, ils n'ont pas de moyens pour le faire dans de bonnes conditions. Ils ne peuvent pas pousser les murs ! Et il y a des choses plus pressées en médecine comme les urgences, les déserts médicaux ou les maisons parentales. La maternité, au final, c'est quatre ou cinq jours dans une vie. Je n'en ai jamais souffert. Ce que je dis, c'est que la symbolique est forte. Cela rejoint la problématique du congé paternité, qui est pour moi une donnée fondamentale. Il serait absolument nécessaire qu'il soit égal au congé maternité. Cela éviterait de faire perdurer le schéma dans lequel la mère abandonne sa vie pendant plusieurs mois. Je n'ai absolument pas été accompagné pour devenir père mais je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'avoir du personnel spécifiquement pour les hommes. Ce qui me semblerait intéressant, c'est que l'ensemble de la société les accompagne. Il s'agit seulement de mieux former le personnel médical et de répartir le poids de la parentalité sur les hommes et femme ,Devenir parent, c'est découvrir une zone d'émotions très fortes, un continent absolument inconnu qui était jusqu'alors caché dans son cerveau. Certes, le père ne peut pas allaiter, mais il a mille autres rôles à jouer, comme la mère ! À condition de vouloir prendre cette place J'étais chez moi 3 heures après l'accouchement et je n'imaginais pas le vivre aussi bien. Après la naissance de Gioje voulais aussi v parler du retour à la maison très rapide et de comment nous l'avons tous vécu. Je sais que c'est un sujet qui t intéresse maman ,et qui peut concerner toutes les mamans, même celles qui accouchent en structures hospitalières puisque avec le dispositif PRADO, il est possible d'envisager un retour précoce à la maison sous certaines conditions. Je vous t en ai parlé ici, c'est quelque chose que j'appréhendais un peu car j'avais peur de trop vite retomber dans la routine et de ne pas suffisamment profiter de la parenthèse enchantée avec mon bébé. Avec George nous avions donc bien préparé le terrain, berceau dans la chambre, plats préparés au congélateur, memo sur le frigo, grands parents briefés pour nous ravitailler ou nous filer un coup de main. On se sentait prêts. Et finalement quand le petit est né, on s'est rendu compte qu'il n'aurait pas pu en être autrement. Après une naissance pareille, si douce et intime, je ne me serais pas imaginée une seconde remonter à la maternité. Au contraire j'étais ravie que tout aille bien pour pouvoir vite rentrer à la maison. Nous sommes rentrés très vite, on avait très envie d'être chez nous et de se reposer dans notre lit. Loni est né à 9h48, à 12h40 nous étions chez nous. Nous avions décidé à l'avance de vraiment s'organiser de façon à vivre comme un séjour à la maternité à la maison. Nous avions donc installé Gio avec nous car c'était totalement inenvisageable pour moi de le quitter des yeux ou juste de le savoir à plus de quelques mètres de moi. Nous avions fait en sorte de ne pas avoir trop à cuisiner, et de ne pas avoir trop de visites. Et pendant 3 jours j'ai véritablement eu la sensation de vivre dans ma bulle sans me soucier de rien et en profitant pleinement de mon bébé. J'ai vécu pas mal dans ma chambre car j'essayais de me reposer en même temps que lui , ce qui était peine perdu car j'étais comme shootée à l'adrénaline et j'avais trop de mal à le quitter des yeux ou juste à lâcher prise, mais qu'importe, j'étais à son rythme et c'est tout ce dont j'avais besoin. Par contre je participais tout de même à la vie de la maison, avec les câlins du matin des enfants, le moment de la douche, les repas en famille etc... Pendant trois jours nous n'avons eu que la visite de nos parents et frère et soeur qui en profitaient pour nous donner un petit coup de main, comme nous ramener un hachis parmentier ou nous prendre le linge sale. Et puis ces trois jours ont aussi été ponctués par les visites des sages-femmes. Aurelie est passée deux fois le jour-même, à 14h et 17h30, puis Nathalie le lendemain qui est restée 1heure, ensuite Aurelie est repassée le jeudi et le vendredi. Chaque jour elles ont ausculté et pesé Gio, mais elles se sont aussi occupées de moi en vérifiant ma tension et les saignements (exactement comme à l'hôpital). Il fallait notamment vérifier que Gip ne fasse pas de jaunisse, ce qui est un motif de ré-hospitalisation. Ces passages étaient rassurants même si finalement nous n'étions pas très angoissés, et très agréables; c'est l'avantage du suivi global, on connaît tellement bien ses sages femmes que c'est un vrai plaisir de les voir et de discuter ensemble. Nous avons fait le premier bain avec elle pour nous réassurer de nos gestes. Le jeudi matin, nous avons amené Gio chez le médecin pour la visite obligatoire, c'est quelque chose que nous avions anticipé à l'avance en demandant à notre médecin si c'est une visite qu'elle réalisait (car ce n'est pas courant comme elle est normalement faite à la maternité), elle a effectué tous les contrôles et mesures de rigueur pour en conclure qu'il était bien évidemment parfait. Au final j'ai vraiment adoré ce retour à la maison, je l'ai trouvé tout doux. Ce que j'ai préféré, c'est la rencontre avec Nathalie.et nina mes deux cousines , ils ont découvert le petit Gio en rentrant a la maison, c'était fou en y repensant, j'étais là à la maison avec un bébé de 6 heures. Nathalie est rentré tout excité en disant qu'il était sur que j'étais là avec le bébé, qu'il y avait pensé toute la journée... quand il m'a vu il avait les larmes aux yeux, il était tout ému de découvrir ,et tellement rassuré de savoir que tout s'était bien passé et que j'étais déjà de retour. nina était tellement heureuse, elle a tout de suite voulu le porter. Ils ont découvert que c'était un petit garçon, ils étaient vraiment heureux. Je me souviendrai toujours de ce moment, c était très émouvant. J'ai aussi adoré pouvoir dormir dans mon lit avec mon chéri, ça n'a tellement rien à voir avec les lits d'hôpital. J'ai adoré les petits déjeuners au lit, et le fait de ne pas avoir de défilé dans ma chambre (repas/ ménage/ infirmière/ auxilliaire de pier/ sage femme..) Et après ces trois jours? Nous avons décidé de revenir doucement à la normale, le vendredi soir je suis sortie pour aller récupérer les enfants à l'école, avec Gio en écharpe... Je crois que je n'aurais as pu leur faire plus belle surprise. Le soir nous avons mis Loni dans sa chambre, surtout à la demande de Goerge mon mari qui trouve les bébés définitivement beaucoup trop bruyants dans leur sommeil, et même si cette première séparation a été un peu difficile, je dois bien avouer qu'effectivement on dort beaucoup mieux sans les petits bruits de bébé et sans la tentation de le regarder dès qu'on ouvre un oeil! Au niveau de la récupération, j'ai eu la chance de vivre un post partum plutôt cool physiquement, j'ai eu quelques tranchées (contractions post accouchement) l'après-midi même. Le lendemain je me suis levée avec plein de courbatures, ce qui m'a semblé très normal finalement car j'avais pleinement conscience de ce que mon corps avait fait. J'ai eu quelques douleurs ligamentaires et osseuses et la fameuse montée de lait, mais par rapport à tout ce qu'on peut vivre à ce moment j'ai conscience d'avoir été plutôt épargnée. Moralement en revanche j'ai eu un gros coup de mou du jour+5 au jour+8, je m'y attendais un peu je sais que c'est normal alors j'ai laissé le temps au temps en râlant pas mal et en pleurant pour un oui ou un non, de joie ou non. Le moral est revenu avec cette sensation agréable de "me retrouver" également. Par contre pour Loni j'ai expérimenté une nouvelle forme de blues qui a perduré plus longtemps (et qui est encore parfois présent): une forte nostalgie de la grossesse avec une grande tristesse face à mon ventre vide. Je n'avais jamais ressenti ça, pour Roméo et Mona j'avais vraiment eu la sensation d'être allée au bout de l'aventure grossesse et de passer sereinement à la vie avec bébé. Là c'est pourtant également le cas, je suis allée bien à terme et je pense avoir beaucoup profité de cette grossesse, c'est probablement le facteur dernier bébé qui a joué en ma défaveur... J'ai beaucoup pensé que je ne revivrai plus jamais tout ça, la grossesse, la préparation, l'excitation, la naissance, la rencontre avec une grande tristesse. Et j'avoue de pas avoir complètement fait le deuil de tout ça encore. C'est les repas qui restent le point noir je trouve, George comme moi n'avions aucune envie de passer du temps derrière les fourneaux ou au supermarché on avait vraiment envie de cocooner et de se reposer. Pour autant nous ne voulions pas non plus abuser de malbouffe et plat industriels. Plutôt que d'acheter des goûters industriels, nous nous sommes ravitaillés à la boulangerie pour les enfants. J'avais aussi programmé le passage d'un panier repas pour 2 personnes la semaine suivant la naissance, cela nous a permis de varier un peu les recettes avec des plats faciles à préparer et de bien manger lors de nos déjeuners en amoureux. J'ai aussi eu le plaisir de tester un nouveau service de plats cuisinés, un gros plus pour soulager les parents pendant ce genre d'événement, en plus c'était très bon. C'est grâce à ce panier que nous venons de trouver une nouvelle recette chouchou qui plaît à toute la famille et qui nous rappelle notre voyage au villat : les bonnes nourritures mais j’ai aussi fait l’expérience de quelque chose de nouveau par rapport à mes précédentes grossesses: la dépression. J’étais si triste, lasse et fatiguée que j’arrivais à peine à me lever du canapé. Je pleurais sans arrêt et j’ai commencé à nourrir des pensées suicidaires. Daniel, mon mari, m’a emmenée chez notre médecin, qui m’a diagnostiqué une grave dépression périnatale, une forme de dépression qui survient pendant la grossesse. J’ai passé toute ma grossesse à me battre contre les idées noires, me raccrochant à tout ce qui pouvait m’empêcher de sombrer. Je prenais mes médicaments tous les jours, consultais régulièrement un thérapeute, faisais des exercices de respiration quand j’y pensais et me rappelais que chaque heure passée était une victoire. Certains jours, la seule chose qui me permettait de survivre était la vie que je portais, cette petite palpitation dans mon ventre qui me rappelait que nous étions deux dans ce corps épuisé. Le jour du déclenchement de mon accouchement, je suis sortie de mon lit d’un bond, prête à accueillir la petite fille qui, je le savais, s’apprêtait à changer ma vie. Tout le monde m’avait dit que les troisièmes bébés sortaient tout seuls. Le chemin était tout tracé, la filière génitale ayant déjà été empruntée. Mais ça ne s’est pas passé comme ça. Après un travail éreintant, exténuant, une péridurale qui n’a pas fonctionné et plusieurs heures de musique méditative qui me tapait sur les nerfs, ma fils a fini par arriver, toute rose et douce La naissance de mon fils a été l’un des instants les plus marquants de ma vie. J’étais déjà une maman expérimentée, mais ce moment n’en a pas été moins spécial pour autant. Quand on l’a posée sur ma poitrine, toute glissante et si innocente, j’ai poussé un cri de joie: c’était le son le plus euphorique qui sortait de moi depuis plus de neuf mois. Nous avions survécu. Nous nous en étions toutes les deux sorties. Je m’étais imaginé que la période post-partum serait calme, reposante et relaxante. George avait deux semaines de congé, et je prévoyais de profiter de ces quinze jours pour récupérer et me préparer à la vie
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