XI.RETOUR À LA VIE. Mon premier souvenir, quand je commençai à recouvrer mes sens, fut un souvenir de souffrance et d’angoisse… d’une angoisse où chacun de mes nerfs aurait été tordu et arraché violemment de mon corps. Tout mon être frissonnait douloureusement, sous la muette protestation de la nature contre les efforts tentés pour me rappeler à la vie. J’aurais donné je ne sais quoi pour être capable de pleurer… de conjurer les personnes invisibles qui m’entouraient de m’arracher à la mort. Combien de temps dura cette cruelle agonie ? Je ne l’ai jamais su. Au bout d’un temps plus ou moins long, un sommeil réparateur m’envahit peu à peu. Puis j’entendis le bruit de ma respiration pénible ; je sentis mes mains se remuer faiblement et machinalement comme celles d’un petit enfant. J’ouvris l