Razumov fixait des yeux dilatés sur le profil du conseiller Mikulin, qui ne le regardait plus. « Aussi a-t-on décidé (j’ai été consulté par le général T…) de poser à l’accusé une certaine question. Mais, pour répondre au désir exprimé par le prince K…, votre nom n’a pas paru dans les documents, restant ainsi ignoré des juges eux-mêmes. Le prince K… a reconnu la logique, la nécessité de nos intentions, mais il s’inquiétait à votre sujet. Tout peut se savoir, il faut bien l’avouer. On ne peut pas répondre toujours de la discrétion des subalternes. Il y avait, naturellement, dans la pièce, le secrétaire du tribunal spécial, ainsi qu’un ou deux gendarmes. Aussi, comme je vous l’ai dit, les juges eux-mêmes devaient-ils rester dans l’ignorance. La question à poser leur fut envoyée par le généra