« L’homme qu’on a arrêté dans la rue était Haldin. » Et il ajouta, sans s’étonner du silence angoissé de Razumov, qu’il n’y avait pas d’erreur possible. L’employé en question avait son service de nuit au Secrétariat. Entendant un grand bruit de pas dans le vestibule, et sachant qu’on amenait parfois la nuit les prisonniers politiques de la forteresse, il avait ouvert brusquement la porte de la pièce où il travaillait. Avant que le planton n’eût eu le temps de le repousser et de lui claquer la porte à la figure, il avait pu voir un prisonnier, à demi porté, à demi traîné dans le vestibule, par une troupe de policiers. On le traitait avec brutalité… Et l’employé n’avait pas eu de peine à reconnaître Haldin. Moins d’une heure après, le général T. était arrivé en personne pour interroger le p