XVII Joie inconnueIl est pour les femmes un moment de délire, que l’être le plus aimé ignore, et qui serait le plus beau secret de sa vie, s’il pouvait le deviner. C’est l’heure de solitude qui suit une présence adorée ; c’est l’instant où, rendue à elle-même par la suspension d’une félicité trop grande, l’âme s’épanouit et savoure avec enchantement une joie naguère trop puissante, presque pénible par son excès ; c’est l’instant où la pensée timide s’élance, s’abandonne, se livre, où la passion s’exprime, où l’extase retrouve la voix. Alors la vie s’illumine, notre cœur s’enflamme de mille clartés, comme un temple pour un triomphe, il se pare de toutes ses gloires, il brille comme pour une fête : c’est un triomphe que d’être aimé, et dans les transports de sa reconnaissance, il élève ve