– Ainsi j’aurais encore ton amour si j’avais pu te céder dès le premier jour, et mettre de côté tout orgueil et toute pudeur ? – J’en suis persuadé. Juliette frappa ses mains l’une contre l’autre avec violence. – Ô hommes ! hommes ! êtes-vous donc assez aveugles, assez remplis d’une monstrueuse vanité pour ne pas savoir apprécier les sacrifices d’un cœur délicat et élevé ? L’égoïsme a-t-il assez ossifié vos cœurs et tari en vous les sources de toute générosité pour que vous établissiez les comptes de la plus noble des passions comme s’il s’agissait d’une vile marchandise ? Quelle garantie aurez-vous de notre pudeur, et puisque vous osez nous punir de l’excès de notre délicatesse, viendrez-vous, après cela, vous étonner de l’abaissement où votre barbarie nous aura jetées ? Et vous, femme