Chapitre VII Le plaisir de faire du bien nous paie comptant de notre bienfait. MASSILLON. Déjà une année s’était passée dans ce cruel isolement, et, mieux que jamais, Emma, qui n’avait plus rien de la légèreté de l’enfance, sentait que si les distractions du monde parviennent quelquefois à modifier les grandes douleurs, il ne saurait en être ainsi dans la solitude : là, le temps, loin de s’enfuir, résonne triste et lugubre au cœur de l’infortunée qui le sent passer et le mesure en frémissant. Chaque jour Emma compte celui qui s’est écoulé, et chaque jour sa pensée s’arrête avec plus d’amertume sur celui qui doit s’écouler encore, avant qu’elle retrouve son père et l’ami de son enfance. Toujours soumise cependant à la volonté du Ciel, elle ne murmure point, elle redouble d’activité dans