Le 11, dans la matinée, l’Albatros dépassa les montagnes de la Guinée septentrionale, resserrée entre le Soudan et le golfe qui porte son nom. À l’horizon se profilaient confusément les monts Kong du royaume de Dahomey. Depuis le départ de Tombouctou, Uncle Prudent et Phil Evans avaient pu constater que la direction avait toujours été du nord au sud. De là, cette conclusion que, si elle ne se modifiait pas, ils rencontreraient, six degrés au-delà, la ligne équinoxiale. L’Albatros allait-il donc encore abandonner les continents et se lancer, non plus sur une mer de Behring, une mer Caspienne, une mer du Nord ou une Méditerranée, mais au-dessus de l’Océan Atlantique ? Cette perspective n’était pas pour apaiser les deux collègues, dont les chances de fuite deviendraient nulles alors. Cepe